L’aut’ revue de presse

2012/12/07 | Par Pierre Dubuc

La société civile et la gouvernance souverainiste

Dans une lettre d’opinion parue dans Le Devoir du 3 décembre, l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) réclamait « la création d’une agence québécoise dont le financement serait assuré par la portion des impôts du Québec actuellement versée par la coopération internationale à Ottawa ».

L’AQOCI réagissait à la nouvelle orientation pro-entreprise du gouvernement fédéral et à la déstabilisation du réseau québécois par suite des coupures de l’ACDI. Selon une étude, l’ACDI a augmenté significativement son financement à des ONG confessionnelles qui font du prosélytisme, et favorise les organisations de l’ouest du pays au détriment de celles de l’est du pays.

L’attitude de l’AQOCI est représentative d’un changement d’attitude de plusieurs organismes québécois à l’égard du gouvernement fédéral.

Ainsi, nous avons vu le Conseil national de chômeurs et des chômeuses revendiquer le rapatriement de l’assurance emploi au Québec.

Fini le temps où ces organismes revendiquaient des budgets ou des réformes auprès d’Ottawa. Il est à espérer que d’autres organismes emboîtent le pas et que se crée un front uni d’organismes exigeant un rapatriement des pouvoirs à Québec.

À défaut d’une campagne en ce sens du Parti Québécois, vivement une action concertée de la société civile!


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Saputo salive

« Si l’environnement réglementaire canadien devait changer et que les frontières devaient s’ouvrir, Saputo disposerait d’une plateforme forte pour exporter ses produits américains au Canada », a déclaré au Devoir Lino Saputo fils, lors de l’achat par le géant montréalais des produits laitiers de l’américaine Morningstar Foods pour 1,45 milliard $.

Décodé, cela signifie que Saputo, 2e transformateur laitier en Amérique du Nord, est favorable à l’abolition de la gestion de l’offre en agriculture, qui est actuellement l’objet de négociation dans le cadre de l’accord de libre-échange Canada-Europe.

Dans une telle éventualité, il pourrait alimenter le marché québécois et canadien à partir de ses 10 usines aux États-Unis… et ruiner l’agriculture québécoise ! Une preuve supplémentaire que le capital est apatride.


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Lobbying des pétrolières

Vous cherchez la source d’inspiration des modifications aux lois sur l’environnement du gouvernement Harper?

Sachez qu’au cours de l’année se terminant au mois de septembre, les dirigeants des entreprises canadiennes ont rencontré à 791 reprises des ministres, des membres du Parlement ou des fonctionnaires du gouvernement fédéral.

De ce nombre, les pétrolières ont été les visiteurs les plus assidus. En tête de liste, on retrouve la Canadian Association of Petroleum Producers, TransCanada Corp, Imperial Oil, Canadian Energy Pipelines Association, Suncor Energy Corp. et Enbridge Inc.

Au cours des quatre dernières années, les représentants des associations pétrolières ont eu 734 « communications » avec des représentants du gouvernement, soit sous forme de rencontres ou de conversations téléphoniques préprogrammées.

Nous ne connaissons pas les statistiques concernant le Québec, mais nous savons l’objet de leurs « communications » : le ministre Daniel Breton.

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Le Canada, un paradis fiscal

Selon une étude de la firme PricewaterhouseCoopers, le Canada vient au 8e rang mondial du classement 2012 de la compétitivité fiscale.

Il n’est devancé que par les Émirats arabes unis (1), le Qatar (2), l’Arabie saoudite (3), Hong Kong (4), Singapour (5), l’Irlande (6), le Bahreïn (7).

Le taux d’imposition des entreprises canadiennes était de 28,8%, alors que le taux d’imposition moyen de tous les pays au classement était de 44,7%