In Memoriam - Louise Laurin

2013/01/10 | Par SSJB-Montréal

C'est avec une profonde tristesse que la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal a appris le décès de Louise Laurin, qui en a été la vice-présidente (1992-1993), pour ensuite devenir, de 1994 à 1996 la première femme présidente du Mouvement national des Québécoises et des Québécois.

Après avoir créé le comité Passeport Québec de la SSJB, un groupe de réflexion sur la citoyenneté québécoise, elle a joué un rôle clé dans la mise sur pied de la coalition Partenaires pour la souveraineté, ainsi que dans les campagnes préréférendaire et référendaire menées par la coalition.

Elle y met de l’avant les principes d’une citoyenneté par laquelle les Québécoises et les Québécois de toutes origines pourraient participer, en toute égalité, à la vie commune. Cette participation citoyenne se fonde sur l’accès à une culture commune, une histoire commune et une langue commune, le français.

En 1995, elle est aussi vice-présidente du premier Conseil de la souveraineté. Cette année-là, madame Laurin a célébré l’aboutissement d’un des principaux combats qu’elle a menés, soit celui de la laïcisation scolaire.

L’engagement de Louise Laurin pour un Québec inclusif a marqué sa longue carrière. Dès la fin des années cinquante, Louise Laurin s’engage au sein de l’Association de la Jeunesse canadienne-française et devient la première femme à en occuper la présidence.

Formée en pédagogie et en histoire ainsi qu’en langue espagnole, elle œuvre d’abord comme enseignante pendant 13 ans, puis elle devient directrice d’école, principalement en milieu défavorisé et pluriethnique.

Innovatrice, Louise Laurin développe des programmes originaux pour rapprocher l’école du milieu. Elle crée notamment le premier service de garde en milieu scolaire à la CECM. Elle développe des programmes favorisant l’intégration des enfants immigrants et, pour leurs parents, des programmes d’intégration dans leur langue d’origine ainsi que des programmes de francisation.

Devenue une personne-ressource incontournable en matière d’intégration des immigrants, elle participe à des colloques aussi bien qu’à des émissions radiophoniques et télévisées et collabore à de nombreuses publications.

En 1988, Louise Laurin se fait remarquer pour ses positions fermes contre l’injustice faite aux enfants turcs, déportés avec leurs parents par le gouvernement canadien, et entreprend des démarches qui porteront fruit, pour corriger la situation.

Cette initiative lui vaut le titre de Personnalité de la semaine du quotidien La Presse, le 5 mars 1989. La même année, elle devient candidate du Parti Québécois dans la circonscription d’Anjou.

De 1990 à 1994, Louise Laurin siège comme commissaire indépendante à la CECM dans le quartier Villeray-Parc-Extension. Parallèlement, elle est membre du Comité consultatif des communautés culturelles et du Comité d’accès à l’égalité pour les communautés culturelles.

À partir de 1993, elle fonde la Coalition pour la déconfessionnalisation du système scolaire. L’action de cette coalition de 50 organismes, dont elle est la coordonnatrice et la porte-parole, permet d’obtenir la modification de la Constitution canadienne et la déconfessionnalisation du système scolaire.

En reconnaissance de l’engagement de Louise Laurin en faveur de l’école laïque, le Mouvement laïque québécois lui décerne le Prix Condorcet 1996.

L’année suivante, elle devient porte-parole de la semaine de la Citoyenneté. Elle a été membre du Conseil supérieur de la langue française de 2002 à 2007. La SSJB lui a décerné le titre de Patriote de l’année 2005-2006, soulignant ainsi son travail inlassable pour le progrès social et l’indépendance.

Celles et ceux qui l’ont aimée sont invités à lui rendre un dernier hommage le vendredi 11 janvier, de 14 h à 21 h, au Complexe funéraire Saint-Denis.

Une cérémonie d’adieu aura lieu à 20 h.

Magnus Poirier
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