Productivité de l’investissement et du travail au Québec et au Canada

2013/01/23 | Par IREC

L’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) lance aujourd’hui une étude sur les déterminants de l’investissement et la productivité du travail au Québec réalisée par Daméco*. L’originalité de l’approche réside dans le fait d’avoir pris un modèle de décision de l’entrepreneur.

Deux conclusions importantes se dégagent. La productivité du travail qui est plus faible au Québec par rapport à celle du Canada s’accompagne d’une productivité du capital plus élevée. De plus, cette étude économétrique montre une différence structurelle entre le Canada et le Québec que ce soit au niveau de la productivité du travail ou de l’investissement.

Selon le rapport, si l’on juge que la productivité du travail est « trop faible » au Québec, cela revient aussi à trouver que la productivité du capital est « trop élevée » au Québec.

En fait, pour des niveaux de capital et de production identiques, les entreprises québécoises utiliseront plus de travailleurs que les entreprises canadiennes avec, comme conséquence, une productivité du travail plus faible au Québec qu’au Canada.

De la même manière, pour des coûts du capital et du travail ainsi qu’un niveau de production et de capital identiques, les entreprises canadiennes investiront plus que les entreprises québécoises. Autrement dit, même si le niveau d’investissement était le même dans les principales industries de l’économie au Québec et au Canada, la productivité du travail au Québec resterait plus faible que celle du Canada.


Des différences structurelles entre le Québec et le Canada

Dans l’étude, on souligne que les entreprises sont généralement plus petites au Québec qu’au Canada et n’adoptent donc pas nécessairement les mêmes techniques de production ou sont localisées dans des régions avec un tissu industriel différent.

Il est aussi documenté, indique-t-on, que des entreprises localisées dans des régions moins denses profitent moins d’externalités d’agglomération et sont donc désavantagées par rapport à des entreprises localisées dans des régions où l’activité économique est dense.


L’approche méthodologique

Daméco modélise le processus de décision des entrepreneurs de sorte qu’il est possible, d’une part, d’établir des relations de cause à effet entre différentes variables et, d’autre part, de proposer des relations qui pourront être validées à l’aide des données statistiques disponibles.

Comme l’étude de Daméco s’intéresse à la productivité du travail et à l’investissement, il est naturel de se concentrer sur les décisions des entrepreneurs relatives à la quantité de travail qu’ils utilisent et au niveau d’investissement qu’ils décident de mettre en oeuvre.

Les entrepreneurs sont placés dans un contexte où ils ont à produire une certaine quantité de biens et où ils doivent choisir la quantité de travail utilisée et le niveau d’investissement mis en oeuvre. L’objectif des entrepreneurs est de minimiser la somme actualisée de leurs coûts.

De plus, le rapport de Daméco étudie l’évolution de l’investissement ainsi que de la productivité du travail dans les principales industries du secteur privé au Canada et au Québec sur une longue période soit de 1976 à 2010. Le cadre d’analyse permet de formuler des conclusions qui ne sont pas infirmées par les observations statistiques.

On peut télécharger la note d’intervention no 24 Les déterminants de l’investissement et la productivité du travail au Québec sur le site de l’IRÉC à www.irec.net

*Daméco est une entreprise fondée par l’IRÉC et un groupe d’économistes. Daméco a notamment pour mandat de développer des modèles économétriques d’équilibre général dynamiques, ce qui permettra de réaliser des analyses d’impacts de politiques macroéconomiques budgétaires, industrielles, régionales et environnementales sur les différentes composantes de l’économie. Les développements que permettront les travaux de Daméco enrichiront les recherches et analyses de l’IRÉC. Les promoteurs de Daméco espèrent que l’usage de ses modèles se répandra afin de renouveler les connaissances et de raffiner les analyses de nos réalités économiques.