Risques reliés aux hydrocarbures extracôtiers

2013/02/06 | Par Coalition Saint-Laurent

Le Commissaire à l’environnement et au développement durable (Vérificateur général du Canada) a publié aujourd’hui un rapport particulièrement critique sur la gestion des risques reliés aux hydrocarbures extracôtiers, entre autres dans le golfe du Saint-Laurent. Ce rapport confirme clairement les inquiétudes exprimées depuis plus de deux ans par la Coalition Saint-Laurent :

  • La capacité d’intervention en cas de déversement d’hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent est nettement inadéquate;
  • La garantie financière de $30 millions exigée des compagnies pétrolières pour contrer les dommages causés par un déversement est tout à fait insuffisante.

 Le rapport du Commissaire ne peut être plus clair, l’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers, qui gère les activités pétrolières de Terre-Neuve dans le golfe du Saint-Laurent, démontre d’importantes lacunes au niveau de la surveillance environnementale, de la prévention, de l’intervention en cas d’accidents et au niveau de la capacité à effectuer des évaluations environnementales adéquates.

 « Alors que les gouvernements du Québec et de Terre-Neuve s’activent pour ouvrir le golfe du Saint-Laurent à l’exploration pétrolière, ce rapport  nous confirme que nous ne sommes absolument pas préparés à faire face à tout incident lié avec cette activité extractive. Nous n’avons ni les ressources techniques pour prévenir ou réparer les dégâts, ni les garanties financières pour y faire face. Ce rapport est une véritable douche froide pour les communautés côtières qui dépendent de la santé du golfe pour leur bien-être », d’affirmer Danielle Giroux, porte-parole de la Coalition Saint-Laurent.

 « Les dommages causés par l’incident Deepwater Horizon, dans le golfe du Mexique, sont maintenant évalués à plus de $40 milliards. Comme l’indique le rapport, notre plafond de responsabilité de $30 millions, inchangé depuis 24 ans, ne reflète aucunement les coûts réels reliés à un déversement et expose la population canadienne à des répercussions financières importantes. Mais peu importe le montant des compensations financières, les dommages causés aux écosystèmes et aux communautés côtières sont souvent irréversibles, comme nous le montre clairement l’expérience de la marée noire dans le golfe du Mexique » de préciser Sylvain Archambault, porte-parole de la Coalition Saint-Laurent.

 Enfin, la Coalition Saint-Laurent note que peu importe les mesures techniques ou financières mises en place, le risque d’un incident majeur demeure entier. « Ce qui ressort du rapport est un décalage de plus en plus grand entre le développement accéléré des ressources naturelles et la capacité du gouvernement fédéral à protéger l’environnement et de gérer les risques. Alors que le gouvernement fédéral devrait rehausser ses efforts en ce sens, il a plutôt choisi de démanteler des pans entiers de notre régime de protection de l’environnement et de la santé humaine. Ceci fait porter des risques inacceptables aux communautés du golfe du St-Laurent et à l’ensemble des Canadiens» de conclure Jean-Patrick Toussaint, chef des projets scientifiques à la Fondation David Suzuki.

La Coalition Saint-Laurent regroupe des Premières Nations et des non-autochtones, provenant de 80 organismes et associations et plus de 4 500 individus issus de secteurs économiques variés et des 5 provinces côtières du golfe. Les membres de la Coalition demandent que soit décrété un moratoire sur l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures dans l'ensemble du golfe du Saint-Laurent.