Mesure suicidaire : Enseignement intensif en anglais en sixième année 

2013/02/12 | Par Impératif français

Impératif français tient à clamer haut et fort toute son indignation à l’endroit de la décision de la ministre Marie Malavoy, responsable de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec, d’autoriser l’enseignement intensif de l’anglais en sixième année du primaire.

Impératif français se dit étonné de voir combien le ministère responsable d’enclencher la quête du savoir auprès des plus jeunes d’entre nous est incapable de bâtir ses actions sur des prémisses scientifiques un tant soit peu crédibles.

En effet, la situation du bilinguisme à Montréal favorise déjà à tel point l’anglais qu’on voit mal comment une telle mesure peut avoir le moindrement un effet positif sur la situation précaire du français à Montréal et dans tout le Québec.

Les données des recensements de 2006 et de 2011 sont pourtant on ne peut plus claires : le bilinguisme des Québécois francophones est de loin supérieur à celui des Canadiens anglais des autres provinces – mais personne ne parle pour autant de manque d’ouverture chez nos compatriotes unilingues anglais.

Le bilinguisme des Québécois francophones est tout aussi prononcé lorsqu’on le compare aux autres nations européennes.

Notre contexte continental appelle pourtant à bien plus de prudence en matière d’apprentissage institutionnalisé de l’anglais.

Enfin, le recensement de 2011 nous apprend que, chez les adultes québécois, le bilinguisme des francophones vient de dépasser celui des anglophones sur l’île de Montréal.

Dans le monde du travail, l’anglais prédomine toujours au Québec en 2011. Avec ce genre de mesures, l’État lance le message qu’il a lancé l’éponge. Après les libéraux, les péquistes reprennent le même message voulant que l’État québécois ne soit pas là pour s’assurer que tous les francophones puissent travailler et vivre dans leur langue, posséder leur économie, encadrer les entreprises étrangères sur son sol, s’assurer que les Anglo-québécois soient capables de travailler en français, et s’assurer une sélection de candidats à l’immigration favorable à une intégration réussie à la majorité francophone.

Après tant d’années de luttes pour redonner une place normale au français, faut-il comprendre que les francophones n’ont pas acquis davantage d’influence auprès du gouvernement – actuel, en particulier – qu’un simple groupe de pression, fût-il anglophone?

Impératif français soutient avec force qu’il n’y a absolument aucune nécessité pour que soit implanté en 6e primaire l’enseignement intensif en anglais. Même minoritaire, le gouvernement actuel pouvait parfaitement annuler ce projet. Aujourd’hui, le premier appui de la ministre Malavoy est le Parti libéral du Québec qui avait lui-même mis en place la mesure.

En fin de compte, la seule utilité de cette mesure est de rendre les Québécois capables de travailler et de vivre en anglais au lieu d’engager le gouvernement sur la voie de l’inévitable combat pour la langue française en Amérique. Or, pour Impératif français, ce combat pour le français, qui est aussi celui de la diversité des langues et des cultures, est le combat primordial de tous les Québécois.