Pointe-Saint-Charles : le Carrefour menacé d’expulsion

2013/02/21 | Par L’aut’journal 

Mercredi 20 février à 14h il y a eu une manifestation créative, danse, chansons… pour sauver le Carrefour, devant les bureaux du ministère de l’Éducation, au 600 rue Fullum.

Depuis 45 ans le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles est reconnu et financé par la Commission scolaire de Montréal. Le financement, c’est l’usage gratuit d’une ancienne école et 85 000$ annuel en subvention. Suite à des coupures de budget, la CSDM menace le Carrefour d’expulsion. Il faut que la ministre de l’Éducation intervienne.


Expulsion : deux menaces pèsent sur le Carrefour

En février 2012, la CSDM est venue nous annoncer qu’en 2015, il n’y aurait plus de bail gratuit ni de subvention annuelle. Elle n’a pas l’argent pour des rénovations majeures estimées à 550 000$. Le Carrefour doit trouver ce montant. La CSDM nous assure de son appui dans la recherche de financement. La brique du bâtiment qui date de 1878 a commencé à s’effriter. On nous a dit que si la brique devenait plus dangereuse nous pourrions être expulsés avant 2015.


Recherche de financement : un attrape-nigaud

Suite à cette rencontre, le Carrefour a fait des démarches auprès de plusieurs bailleurs de fonds. Nous nous sommes vite trouvés face à une embûche. Pour être admissible au financement de rénovations, il faut être soit propriétaire, soit avoir un bail à long. Nous avons demandé à la CSDM un tel bail ou une lettre d’intention. La réponse a été négative. Conséquence : nous sommes dans l’impossibilité d’obtenir du financement.


Le Carrefour une 2e chance à l’éducation pour les moins chanceux

Pointe-Saint-Charles est reconnu comme un quartier combatif et inventif, avec un mouvement communautaire fort composé principalement de personnes en situation de pauvreté et d’exclusion

Le Carrefour est un milieu de vie où les participants apprennent à s’exprimer, à décider et à agir en groupe. Venez nous voir en action. Ces citoyens font une démarche qui les amène au-delà de la peur et de l’échec. Ils passent de victimes à citoyens engagés. Ce qu’ils apprennent ici leur sert ailleurs dans la société. Ils s’impliquent dans toutes sortes d’organisations comme les coopératives. Ils deviennent plus autonomes.


C’est le gouvernement du Québec qui doit garantir le droit à l’éducation

À Montréal il y 6 centres d’éducation populaire représentés par l’Intercep.

En octobre, Intercep a rencontré l’attaché politique de la nouvelle ministre de l’Éducation, Marie Malavoy. Devant l’impasse avec la CSDM, nous considérons que c’est le rôle du gouvernement de garantir l’accès à l’éducation populaire, dans les quartiers les plus pauvres. Nous avons demandé à la ministre d’être partenaire d’Intercep pour trouver 6 millions pour la rénovation des 6 centres et 700 000$ par année pour remplacer la subvention de la CSDM.


MELS : déficit 0 = 0 solution

Au ministère de l’Éducation, des fonctionnaires ont travaillé pour trouver des solutions. Au début février nous avons appris qu’il n’y a aucune solution pour nous. Depuis la décision du gouvernement du déficit zéro, nous entendons souvent des critiques sur les conséquences concrètes des coupures. La réponse négative du MELS n’est pas indépendante de cette politique. Deuxième impasse.


Le Carrefour veut faire partie de la solution

Conclusion : À ce jour, les négociations avec les deux acteurs principaux n’ont donné aucun résultat. C’est le cycle des coupures. Le MELS coupe la CSDM. La CSDM coupe le Carrefour. Le Carrefour coupe des employés et des activités. Conséquence, les citoyens les plus pauvres et exclus auront un accès plus limité à l’éducation populaire. Nous proposons que la ministre de l’Éducation organise rapidement une rencontre réunissant Intercep, son ministère, la CSDM et la Ville de Montréal.