Les profs d’université ont des solutions

2013/02/22 | Par FQPPU

Forte des constats clairs qui se dégagent de ses deux récentes études détaillées sur le financement universitaire et d’une vision d’ensemble longuement mûrie, la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) est résolue à jouer son rôle afin de rassembler les acteurs de l’université québécoise autour de propositions concrètes et porteuses d’avenir dans le cadre du Sommet sur l’enseignement supérieur.

 « Nous pensons que le remède à la méfiance, voire à la crise de confiance palpable dans le milieu, passe par plus de transparence, plus d’imputabilité et plus d’expertise », déclare d’emblée Max Roy, président de la FQPPU.

« Nous revenons à la charge avec une proposition en trois temps pour une gouvernance renouvelée : l’identification de valeurs communes dans une Charte nationale de l’université québécoise, la concertation de tous les acteurs au sein d’un Conseil des universités indépendant et l’amélioration continue de nos institutions grâce à la recherche et aux avis d’une équipe d’experts dédiée au secteur universitaire ».

Afin que l’université ressemble à celles et ceux qui y contribuent et à la société québécoise qu’elle souhaite enrichir, la FQPPU croit qu’il faut mettre un frein à la dérive corporatiste des conseils d’administration.

« L’université, c’est d’abord et avant tout ses artisans et non des immeubles et des logos », souligne M. Roy, qui remarque, au cours des dernières années, une surreprésentation des administrateurs dits externes au sein des instances décisionnelles des établissements.

« La meilleure protection pour les contribuables est que nos universités soient administrées par des personnes issues des rangs universitaires, par des professeurs, des employés, des étudiants, etc. et non par des PDG d’entreprises ! », conclut-il.

Le débat sur l’accessibilité à l’université, le printemps dernier, a exposé au grand jour plusieurs problèmes. Si la question des droits de scolarité a été le déclencheur du Sommet sur l’enseignement supérieur, elle est loin d’en être le seul enjeu.

La FQPPU propose, sur ce volet, des pistes innovantes pour garantir l’accessibilité. « Nous croyons injuste et inapproprié de solliciter lourdement les étudiants au moment de leur vie où ils sont financièrement dépourvus », affirme Max Roy.

« Aussi, diverses mesures allant dans le sens d’une contribution post-études, via la fiscalité par exemple, pourraient être l’objet d’un chantier de travail confié à un Conseil des universités. Nous prônons aussi des ajustements aux mécanismes d’aide financière aux études afin que celle-ci réponde adéquatement aux besoins d’aujourd’hui », ajoute le président de la FQPPU, qui déplore que la polarisation du débat autour des moyens ait évacué la réflexion sur l’accessibilité comme une fin pouvant être atteinte grâce à diverses solutions rationnelles, applicables et acceptables.

« Nous avons déjà mentionné que l’embauche de professeurs et de personnels pour encadrer efficacement nos étudiants est incontournable si on ne veut pas que l’enseignement universitaire continue de se détériorer. Il faut également que les infrastructures universitaires soient financées convenablement. Tout cela nécessitera un engagement financier clair du gouvernement », réitère M. Roy, qui croit que le Sommet sur l’enseignement supérieur doit insuffler une énergie et une orientation renouvelées au réseau universitaire québécois.

Depuis 1991, la FQPPU représente la majorité des professeures et professeurs réguliers des universités francophones et anglophones du Québec.