Informatisation des CSSS par la firme privée Proaction

2013/03/11 | Par L’aut’journal 

Nous apprenions ce matin, 6 mars, dans un article de La Presse que la firme privée Proaction développe actuellement un système informatique pour le réseau public de santé et de services sociaux.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) est étonnée d’apprendre que les directions des CSSS continuent à faire affaire avec une firme dont le bilan négatif sur les services à la population et la charge de travail a été longuement fait récemment.

Devant les liens de proximité qui se confirment entre les CSSS et certaines firmes privées, la FSSS demande au MSSS de ramener à l’ordre les directions des CSSS.


Les firmes privées continuent leur implantation dans notre système de santé public

Depuis plusieurs mois, nombre d’interventions ont mis en lumière les impacts désastreux de l’implantation des projets menés par certaines firmes privées, dont Proaction. En organisation du travail, l’essentiel du travail de ces firmes se résume dans le minutage des gestes des salarié-es. Voilà que nous apprenons aujourd’hui que les directions des CSSS continuent leur association avec cette firme entachée.

Le système informatique actuellement développé par Proaction est en droite ligne avec les travaux précédents de cette firme. « Ce fut d’abord des contrats pour effectuer de l’organisation du travail à la place des intervenants du réseau, et c’est maintenant l’implantation d’un système informatique. Ce sera quoi ensuite? Et comment se fait-il que les CSSS aient développé des liens de proximité si importants avec ces firmes privées? » demande Nadine Lambert, vice-présidente de la FSSS-CSN.

En effet, au-delà des impacts négatifs des mesures mises en place par ces firmes privées, qui ont été longuement expliqués récemment sur la place publique, ce qui apparaît de plus en plus aujourd’hui c’est que l’on permet aux CSSS de développer des liens de proximité avec des firmes privées, et ce, avec tout ce que cela implique sur la qualité des services à la population, sur la charge de travail et sur la perte d’expertise publique. D’ailleurs, il est étonnant d’apprendre que nos directions de CSSS acceptent de financer des firmes privées pour que celles-ci développent un système informatique dans le réseau public de la santé et des services sociaux. Voilà un accord très profitable pour ces firmes privées. Peut-on dire autant pour la qualité de nos services?


Un laisser-aller des CSSS de plus en plus questionnable

Comment expliquer en effet que les CSSS en soient venus à agir, non seulement en opposition aux orientations ministérielles, mais en favorisant de plus en plus le privé. Il est évident que les CSSS ont une certaine autonomie, mais pour nous il doit s’agit d’une autonomie dans un cadre défini par le MSSS.

« La priorité des CSSS ne devrait-elle pas de donner des services de qualité à la population du Québec? Alors, comment expliquer cette dilapidation des fonds publics dans des contrats à des firmes privées dont les effets sont sans cesse remis en question?

En organisation du travail par exemple, il a été maintes fois démontré que les seuls projets où des effets positifs sont perçus sont ceux où les syndicats participent. Pourtant, les directions des CSSS s’obstinent à tenir les syndicats à l’écart et à donner le travail à contrat à des firmes externes qui ne connaissent rien à la réalité de terrain » explique Nadine Lambert.

En fait, ce qu’on remarque, c’est le laisser-aller de plus en plus questionnable des CSSS. Alors que l’organisation du travail doit être réalisée en respect des orientations ministérielles, voilà pourtant plusieurs mois que nous savons pertinemment qu’il en va tout autrement.

Cette fois-ci, on apprend que des directions de CSSS sont tentés de payer Proaction pour qu’elle développe un système informatique dans le système de santé et de services sociaux. « Nous ne pouvons faire autrement que de demander l’intervention pressante du MSSS dans ce dossier.

Depuis des mois, la preuve a été faite que l’implantation de ces firmes privées a des impacts désastreux. C’est maintenant le rôle du ministre de rétablir la situation. On ne peut accepter que cette firme développe de nouveaux créneaux. Il y a déjà quelque temps déjà que le ministre a expliqué publiquement qu’il faisait enquête sur la place de ces firmes privées dans le réseau. Nous pensons qu’il est maintenant temps de remettre de l’ordre dans nos CSSS » déclare Nadine Lambert.


À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 125 000 membres dans les secteurs privé et public. La FSSS est la plus grande organisation syndicale du secteur de la santé et des services sociaux. La FSSS-CSN agit en faveur d'une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.


Source : FSSS-CSN