Brèves syndicales

2013/03/15 | Par Maude Messier

Assurance-emploi : la Coalition multiplie ses appuis

Montréal - En conférence de presse jeudi matin, les représentants de la Coalition québécoise contre la réforme de l’assurance-emploi ont annoncé la venue de nouveaux partenaires : la Fédération québécoise des municipalités (FQM), l'Union des municipalités du Québec (UMQ), l'Union des producteurs agricoles (UPA), l'organisme Solidarité rurale du Québec (SRQ) ainsi que la Coalition de l'Est (un regroupement d'acteurs socioéconomiques) se joignent à la cause.

Bernard Généreux, président de la FQM, s’inquiète des impacts de la réforme qui menacent les secteurs saisonniers comme l'agriculture, la forêt, la pêche et le tourisme et ébranlent la structure de l’économie des régions.

Absent du point de presse, le président de l'UMQ, Éric Forest, a souligné les répercussions sur le tissu social et économique des régions, craignant que les travailleurs saisonniers et leur famille soient poussés à déserter. « Au Québec, nous travaillons depuis des années sur des politiques et des projets d'occupation et de vitalité des territoires, nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant cette réforme. »

Ces nouveaux appuis consolident le consensus québécois contre la réforme imposée par le gouvernement conservateur a fait valoir la Coalition, qui demande la suspension de l'application de la réforme, la publication d’études d'impact sur les changements apportées et la tenue de consultations publiques sur le sujet.

Un grand rassemblement est prévu pour le 4 avril prochain ainsi qu’une manifestation nationale le 4 mai à l’occasion de la Fête des travailleurs.



Côte-Nord

Dans le cadre d’un plan d’action mis en branle par la Coalition, 1 000 panneaux affichant un carré blanc marqué d’un rond noir ont été installés, cette semaine, le long de la route 138, principale voie routière de la région de la Côte-Nord.

Cette thématique visuelle adoptée par la Coalition symbolise le fameux « trou noir », soit une période de quelques semaines durant laquelle les travailleurs saisonniers ne recevront aucun revenu, conséquence des changements apportés au régime de l'assurance-emploi.



Centre-du-Québec

Rassemblement et piquetage sont prévus à Drummondville ce samedi 16 mars dans le cadre d’une première activité de visibilité de la coalition régionale s’opposant à la réforme du régime d’assurance-emploi.


Saguenay-Lac-Saint-Jean

Roberval - Une cinquantaine de prestataires d'assurance-emploi ont rendu visite à Denis Lebel, ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités et ministre de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec mardi matin.

Ils se sont présentés au bureau du député de Roberval pour lui remettre leur curriculum vitae, souhaitant ainsi l’interpeller sur la réforme du régime d'assurance-emploi et manifester leur désaccord.

L’Étoile du Lac a rapporté les propos d’un des manifestants. « M. Lebel a été élu par la population du Lac-Saint-Jean. C'est notre député et nous voulons son aide dans ce dossier. Il a une responsabilité et nous espérons qu'il nous écoutera ».

Le ministre Lebel était absent au moment de la visite. Les employés de son bureau auraient accusé réception de tous les curriculums vitae, selon ce que rapporte le journal local.

Îles-de-la-Madeleine

Dimanche soir, une rumeur selon laquelle des inspecteurs de l’assurance-emploi seraient de passage aux Îles-de-la-Madeleine a provoqué une manifestation spontanée de chômeurs en colère.

Une cinquantaine de personnes ont visité le Château madelinot, le Madeli Inn et l'Hôtel Motel Bellevue pour trouver les fonctionnaires venus enquêter sur les prestataires de l'assurance-emploi avec l’intention de les retourner par avion ou par bateau le plus rapidement possible. Cliquez ici pour voir.

Or, selon Radio-Canada, cette information était fausse : il n’y avait pas d’inspecteurs en sol madelinot.

La tension est à son comble dans la région et la colère contre la réforme de l’assurance-emploi ne dérougit pas. Aux Îles-de-la-Madeleine, la pêche et le tourisme emploient plus de 50 % de la population active, dont une majorité de travailleurs saisonniers.

De nombreux chômeurs devront bientôt faire face au « trou noir », plusieurs semaines sans revenu ni prestations le temps de reprendre leur travail saisonnier en mai.


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Entente pour les agents de sécurité

Montréal – La section locale 8922 du Syndicat des Métallos, qui représente 14 000 agents de sécurité, a conclu une entente la nuit dernière avec l'Association provinciale des agences de sécurité (APAS).

À la suite d’une série de 44 assemblées syndicales à l’issue desquelles les agents de sécurité ont rejeté à 67 % l'offre patronale, les parties se sont rencontrées le lundi 4 mars, puis ont repris les pourparlers lundi dernier. Une entente est finalement survenue à 1h du matin ce jeudi.

Rappelons que deux journées de grève en février dernier avaient été suspendues, les membres devant se prononcer sur une offre finale et globale de l'employeur.

Le contenu de l'entente demeurera confidentiel tant que les agents de sécurité n'en auront pas pris connaissance. Les dates des assemblées devraient être fixées dans les prochains jours.

À noter que les conditions de travail de tous les agents de sécurité au Québec sont régies par un décret gouvernemental, basé sur les éléments négociés entre les agents membres des Métallos et l'APAS.


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Hôpitaux universitaires en PPP : 35 ans de désastre à prévoir selon la FSSS-CSN

Montréal – Jeudi matin, les employés syndiqués du CUSM et du CHUM ont distribué à la sortie de quatre stations de métro 2 000 exemplaires d’un journal syndical (PDF) visant à informer la population des dérives des projets des deux hôpitaux universitaires menés en PPP.

Les syndicats des deux CHU, affiliés à la FSSS-CSN, s’unissent pour réclamer que le gouvernement reprenne les rênes des deux centres hospitaliers. Ils réclament que les projets soient réintégrés, dès la fin de leur construction, dans le réseau public de santé.

Absence de concurrence dans l’octroi des contrats, secret entourant les contrats, manque de transparence des administrations, dérapages financiers, apparences de collusion et gaspillage de fonds publics ne sont que quelques uns des problèmes qu’ils attribuent aux projets en PPP.

Les deux syndicats ont aussi annoncé qu’ils intensifieraient leurs actions de sensibilisation; une assemblée publique est d’ailleurs prévue le 11 avril prochain.

Le vice-président de la FSSS–CSN, Guy Laurion, estime que le gouvernement peut encore recourir à des clauses de retrait prévues aux contrats.

« Au départ, les PPP étaient une mauvaise idée. Ils sont maintenant une catastrophe financière annoncée : les coûts de l’opération explosent et nous n’en sommes qu’à mi-chemin. Tout se fait dans le secret le plus total et si on ne fait rien, ce désastre durera 35 ans, soit la durée des contrats de gestion octroyés aux consortiums privés. »


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Quand l’employeur joue dans l’entente de principe…

Saint-Hubert – Les sept salariées du Club optimiste Laflèche affectées au mandat de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) de la région de Saint-Hubert ont voté à l'unanimité pour des moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève en assemblée lundi soir.

Malgré une entente de principe acceptée par les membres le 19 décembre dernier, la signature de la convention collective tarde et l’employeur tente d’y apporter des changements.

« Nous avions eu une entente de principe et le soir même les salariées ont donné leur aval. Nous avions même une date de signature, mais l'employeur a décidé qu'il ne voulait plus signer la convention collective, car il n'arrive pas à gérer l'organisation du travail au niveau des responsabilités », a indiqué la présidente du SCFP 5051, Manon Bienvenue.

L’employeur demande notamment que la gérante, une employée cadre, puisse effectuer 20 heures de travail par semaine au niveau des tâches de l'unité d'accréditation. Le syndicat s’y oppose, alléguant que cette pratique priverait une salariée d’un « horaire hebdomadaire normal ».

Le temps accordé pour la fermeture de la succursale est aussi source de litige.

Puisqu’il s’agit d’une première convention collective pour cette unité d’accréditation, le syndicat a le droit de demander un arbitrage unilatéralement, sans l’accord de la partie patronale… et « il songe sérieusement à le faire », a-t-il fait savoir par voie de communiqué.

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