Val-Jalbert : Il est plus que temps d’agir!

2013/03/19 | Par Marie Néron

Mme Marois, je commencerai en citant vos propres paroles : «Je crois qu'il est sage pour un gouvernement de se mettre à l'écoute de la population. Ce n'est pas seulement vrai pour un gouvernement minoritaire, ça devrait être vrai tout le temps qu'un gouvernement puisse écouter la population et corriger le tir lorsque c'est nécessaire». Alors, qu’attendez-vous? Votre gouvernement attend quoi exactement pour « corriger le tir » dans le dossier de mini-centrale à Val-Jalbert?

Que représente la Chute Ouiatchouan pour vous, mis à part un potentiel hydro-électrique, dont on n’a aucun besoin. A l’heure actuelle, tout le monde au Québec, sait que ce n’est pas le besoin en hydroélectricité qui justifie la réalisation de ce projet. Alors, dites-nous Mme Marois, pourquoi vous entêter à poursuivre dans cette direction?

Pourquoi n’a-t-on pas pris en considération l’avis du Conseil du patrimoine qui mentionnait, entre autre, que dans ce projet, l’acceptabilité sociale n’était pas à un niveau satisfaisant. Il estimait donc que ce projet devrait être bonifié, notamment en ce qui concerne l’aspect visuel de la chute. Également, toujours dans cet avis, concernant la réduction du débit de la chute à 0,3 mètre-cube/seconde, en dehors des heures d’ouverture du Village historique; le Conseil la considère comme beaucoup trop importante et juge que ce faible débit équivaut à tarir complètement la chute, ce qui, à ses yeux, est inacceptable. A quoi bon une instance comme le Conseil du Patrimoine et de la Culture, si, de toute façon, leur avis n’est considéré d’aucune manière? Des vœux pieux, nous sommes tous capable d’en faire… Croyez-moi!

Nous sommes en surplus énergétiques, pour les vingt prochaines années, au moins… Ce projet ne génèrera aucun profit, au contraire… A qui profitera-t-il, mis à part les banques et les firmes d’ingénierie? Vous avez aboli le programme de mini-centrale, bravo. Vous avez choisi de maintenir le projet de Val-Jalbert! Pourquoi?

La majorité de la population n’en veut pas, tant chez les non-autochtones que chez les autochtones, trois sondages le démontrent. On détruira un site ancestral. La rivière Ouiatchouan constitue l’un des cours d’eau majeur dans l’histoire ancienne de l’occupation humaine du Lac-Saint-Jean. C’est par cette rivière que seraient arrivés les premiers occupants de la région. On retrouve seize secteurs à potentiel, tant historique, que préhistorique à l’intérieur des limites de la zone à l’étude. Les autochtones de la région sont inquiets, ils veulent protéger leur territoire ancestral.

Alors, pourquoi? Pourquoi ne pas verser tout simplement et directement une subvention à la MRC pour réaménager le site et développer une offre touristique dynamique et attrayante, sur une base annuelle. Ce site est un diamant brut, qui offre une multitude de possibilités, pour quiconque voudra s’y attarder, y réfléchir et agir concrètement en ce sens. Nous possédons, ici, dans notre région toutes les ressources humaines et techniques pour en faire le lieu de prédilection des touristes de partout et ce, sur quatre saisons et créer ainsi de nombreux emplois permanents.

Si rien ne se passe, si rien ne change, la chute Ouiatchouan vit son dernier hiver et vous porterez tous l’odieux de cette décision. Arrêtez ce projet, ça presse!

Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants (Antoine de St-Exupéry). Nous avons beaucoup emprunté et bien peu remboursé. La terre de nos enfants est dans le rouge...

Voici peut-être l’occasion, pour vous, d’annuler un nouvel emprunt sur ce Capital Terre qui ne nous appartient pas.


Marie Néron, Roberval
(Photo, gracieuseté Pierre Leclerc)