Important déversement de résidus miniers, mine Québec Lithium (Abitibi)

2013/03/21 | Par Québec meilleure mine !

La coalition Québec meilleure mine ! demande une totale transparence concernant les causes et les impacts d’un important déversement de résidus miniers à la mine Québec Lithium en Abitibi-Témiscamingue.

« Le registre du ministère de l’Environnement signale depuis aujourd’hui un déversement de plus de 50 millions de litres de résidus miniers ayant affecté au moins une rivière, sans toutefois préciser la nature ou l’étendue des impacts, ni même les causes de l’évènement. Nous demandons au Ministère et à la minière d’informer rapidement le public sur les conséquences potentielles de cet incident et des mesures prises pour minimiser les impacts », déclare Ugo Lapointe de la coalition Québec meilleure mine !

« Quel est le niveau de matière en suspension dans l’eau, sur quelle distance en aval du site ? Quelle est la toxicité des substances en cause ? Comment l’habitat et la faune aquatiques sont-ils affectés ? Qui procède actuellement aux analyses ? Comment expliquer ce déversement ? À qui en attribuer la responsabilité ? Aurait-il pu être évité ? Qui paiera la facture ? Quelles sont les garanties financières versées d’avance par la minière pour ce type de déversement ? Voilà autant de questions pour lesquelles nous n’avons toujours pas de réponses », affirme Christian Simard de Nature Québec.

« Ce déversement nous inquiète d’autant plus qu’il s’agit d’une nouvelle mine qui a totalement échappé à l’évaluation des impacts sur l’environnement par le Bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE) en raison des trous dans la loi actuelle. Nous avions pourtant demandé au ministre de l’Environnement de l’époque, M. Arcand, de tenir un BAPE sur ce projet, la première mine de lithium d’envergure en exploitation au Québec. Malheureusement, ça n’a pas été fait. Peut-être que ça nous aurait évité ce genre d’incident », dénonce Henri Jacob d’Action boréale Abitibi-Témiscamingue.

Ce déversement s’ajoute à au moins deux autres déversements importants au Québec ces dernières années, dont celui de l’ancienne mine Opemiska près de Chapais en 2008 (une vague de 11 millions litres de résidus boueux ayant emporté un tronçon de 30 m de la route 113), ainsi que celui de la mine Lac Bloom près de Fermont en mai 2011 (plus de 50 millions litres de résidus boueux ayant affecté 14 lacs en aval). « La répétition de ces déversements démontre non seulement qu’il y a un manque de contrôle et de suivi des projets sur le terrain, mais également que les pénalités imposées aux minières pour ce type d’incident semblent nettement insuffisantes. Il faut corriger ces lacunes dans la prochaine réforme de la Loi sur les mines  », de conclure M. Lapointe.