Brèves syndicales

2013/04/05 | Par Maude Messier

« McJobs » : dans la rue pour un salaire décent

New York – C’était la grève, ce jeudi, dans une soixante de restaurants « fast food » à New York. Pour une deuxième fois en quelques mois, les travailleurs de McDonald’s, Domino’s, Wendy’s , Pizza Hut, PFK et autres ont débrayé et manifesté devant les établissements, réclamant des salaires décents et le droits de former un syndicat sans entraves ni représailles.

Un premier débrayage a eu lieu en novembre dernier. On comptait alors quelque 200 manifestants dans les rues de la Grosse Pomme.

Organisé par le mouvement « Fast Food Forward », une coalition d’organisations syndicales, communautaires et religieuses, le débrayage serait cette fois deux fois plus important que celui de novembre selon les organisateurs.

Les travailleurs réclament un salaire décent leur permettant de vivre de leur emploi sans devoir compter sur les bons d’alimentation ou encore sur un deuxième emploi pour subvenir à leurs besoins.

Le salaire moyen des employés des chaînes de restauration rapide à New York est de 8,25 $ de l’heure. Les manifestants réclament 15 $ de l’heure, ce qu’ils estiment être un salaire de subsistance.

Si les emplois dans les chaînes de restauration rapide étaient auparavant surtout occupés par des étudiants et de jeunes travailleurs, la récession a sérieusement changé la donne. Les milliers de pertes d’emplois à salaires moyens ont forcé de nombreux travailleurs à aller « flipper des burgers ».

L’épicentre du mouvement « Fighting for a living wage » se trouve actuellement à New York, où la vigueur de l’organisation « Fast Food Forward » prend de l’ampleur. Mais d’autres groupes sont aussi en action ailleurs aux États-Unis, notamment à Chicago, avec la campagne « Fight for 15 », qui vise particulièrement la chaîne McDonald’s.

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Spectacle-événement pour dénoncer la réforme de l’assurance-emploi

Montréal – La Coalition québécoise contre la réforme de l’assurance-emploi s’est réjouie, ce mercredi, de la mise sur pied de la Commission Duceppe-Marsolais.

« Nous croyons que cette démarche de consultation s'inscrit bien dans ce que nous voyons comme la construction d'un consensus québécois sur la question », ont fait valoir les porte-paroles de la Coalition.

Ils ont ajouté que la pertinence de la démarche réside dans le fait que la Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi s'appuiera sur des études et des consultations qui tiendront compte de l'ensemble des éléments touchant l'assurance-emploi, de même que des besoins actuels et futurs du marché du travail québécois.

Les membres de la Coalition rappellent toutefois que la mobilisation des travailleurs demeure nécessaire. En plus des différentes actions menées par les coalitions régionales partout au Québec, les porte-paroles convient la population à la manifestation nationale qui se tiendra le 27 avril prochain à Montréal.

Par ailleurs, plus de 700 personnes étaient réunies au Cabaret La Tulipe jeudi soir, à Montréal, pour un spectacle en appui à la Coalition.

Différents artistes et personnalités ont participé à cette soirée, dont Chantale Lamarre, Les Zapartistes, Paul Cargnello, les Porn Flakes, Raymond Legault et Pénélope McQuade, qui a fait la lecture de la Déclaration de la Coalition québécoise contre la réforme de l'assurance-emploi.

La webdiffusion en direct de la soirée a été assurée par WEBTV.COOP. Il est toujours possible de visionner le spectacleici. 

Des rassemblements ont aussi été organisés pour visionner en direct le spectacle, notamment aux Îles-de-la-Madeleine et à Rimouski.

Pour les détails des activités de la Coalition : ici.

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Les agents de sécurité entérinent leur contrat

Montréal – Les 14 000 agents de sécurité membres de la section locale 8922 du Syndicat des Métallos ont finalement entériné une nouvelle convention collective, dans une proportion de 64,5 %.

Les syndiqués se sont prononcés au cours des 46 assemblées syndicales qui ont été tenues dans les derniers jours.

« Malgré un contexte de négociation difficile, nous avons obtenu réponse à la majorité de nos demandes sur le plan normatif, au chapitre de la sécurité, de la dignité, et de l'organisation du travail », a indiqué le représentant syndical Stéphane Néron.

Au plan salarial, la convention prévoit des hausses de 15,4% sur cinq ans. Une prime est aussi instaurée pour ceux qui travaillent dans un établissement de santé et qui doivent intervenir physiquement auprès de bénéficiaires.

Des gains intéressants en matière de santé et de sécurité du travail ont aussi été faits : des comités paritaires sur la santé et la sécurité du travail seront créés pour chacun des employeurs. Le contrat prévoit aussi des dispositifs de sécurité pour les agents affectés seuls à la surveillance d'un lieu isolé. Les employeurs devront par ailleurs fournir l'accès à des toilettes sur les lieux de travail, ce qui n'était pas le cas auparavant.

Les négociations ont été amorcées en avril 2012. Rappelons que les agents de sécurité ont rejeté une offre patronale en février dernier dans une proportion de 67 %. Les négociations ont repris et une entente a été conclue le 14 mars.

À noter que les conditions de travail de tous les agents de sécurité au Québec, soit près de 20 000 travailleurs, sont régies par un décret gouvernemental, basé sur les éléments négociés entre les agents membres des Métallos et l'Association Provinciale des Agences de Sécurité.


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Est-ce le retour des agences privées de placement à l’Hôpital du Sacré-Cœur?

Montréal – Plus de 200 syndiqués ont manifesté le 28 mars dernier contre la décision de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal d’abolir 28 postes d’infirmières auxiliaires, dont 22 à l’urgence.

Le Syndicat des professionnel-les en soins infirmiers et cardio-respiratoires de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal – CSN (SPSICR-HSC-CSN) est mobilisé sur cette question depuis plus de deux mois. « La mobilisation à l’interne s’accentue sans cesse et les travailleuses et travailleurs sont convaincus que cette abolition ne doit pas avoir lieu », explique la présidente du syndicat, Pascale Nantel.

Outre la mobilisation à l’interne, les travailleuses se sont rendues au conseil d’administration de l’établissement à trois reprises pour obtenir des réponses à leurs questions quant à ces abolitions de postes.

La Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN (FSSS) a aussi interpellé le ministre de la Santé, Réjean Hébert, sur cette question. La FSSS allègue que la décision de la direction de l’établissement va à contre-sens des orientations ministérielles voulant que les compétences de chaque salarié soient utilisées de façon optimale.

Ces postes d’infirmières auxiliaires ont été créés en 2008 pour palier une pénurie d’infirmières et pour limiter le recours au personnel d’agences privées de placement en soins infirmiers.

L’abolition des 28 postes ramènera nécessairement les problématiques de 2008 sur les étages selon la FSSS: pénurie de personnel, retour des agences privées de placements, hausse du temps supplémentaire, augmentation de la pression sur le personnel et diminution de la qualité des services à la population.

Pour le moment, le syndicat se réjouit que la décision finale soit retardée au 5 mai prochain. Le syndicat compte maintenir la pression et poursuivre la mobilisation à l’interne pour faire renverser la décision.


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Une première convention avantageuse pour les agents de bord de Sunwing

Montréal – Les quelque 900 agents de bord canadiens de Sunwing ont entériné à 92% l’entente de principe qui jette les bases de leur toute première convention collective.

Ces travailleurs ont adhérés au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) en mars 2012.

« Les négociations n'ont pas toujours été faciles, mais nous avons atteint notre objectif.  Les conditions de travail chez Sunwing ont été relevées aux standards de l'industrie de l'aviation », a déclaré Mark Brancelj, président du Syndicat des agents de bord de Sunwing (SCFP 4055).

Le syndicat fait valoir que la convention d’une durée de trois et demi comporte des hausses salariales moyennes de 8 %, variant de 3 % à 12 %.

Les travailleurs obtiendront aussi la création d’un fonds de pension, une amélioration des congés de maladie et la création d'une prime au-delà de 14 heures travaillées.

La conseillère syndicale au dossier, Caroline Bédard, a fait valoir que « ce nouveau contrat de travail revalorise le métier d'agent de bord » et que, par cette entente, Sunwing reconnaît qu’ils « ne sont pas là que pour servir du café, mais surtout, pour assurer la sécurité des passagers. »


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Des mois de conflit pour 15 minutes de pause

Fermont – La vingtaine d’éducatrices du CPE Mur-Mûr de Fermont ont voté en faveur de l'entente de principe intervenue avec l'employeur, laissant entrevoir la fin d’un lock-out qui dure depuis le mois de décembre dernier.

Les éducatrices à temps plein auront finalement droit à une période de 15 minutes de pause payée par jour.

L’entente prévoit l’adoption d’un plan de redressement budgétaire afin que le CPE puisse surmonter le déficit prévisionnel, qui constituait le principal obstacle à la négociation d’une pause payée. Un comité paritaire a aussi été mis en place pour réorganiser les horaires de travail afin que les éducatrices bénéficient de pauses payées, comme cela se fait ailleurs au Québec.

L’origine du conflit remonte à un peu plus de dix mois. Une grève générale illimitée avait alors été déclenchée dans le cadre d’une négociation concertée avec trois autres CPE de Sept-Îles. Ces derniers ont conclu des ententes et une trêve de plusieurs mois a permis la poursuite des négociations à Fermont.

Devant le refus de la partie patronale d’accorder une pause de 15 minutes, des grèves sporadiques en raison d’une à deux fois par semaine ont été déclenchées en novembre dernier. La direction du CPE a répondu en décrétant un lock-out le 5 décembre, suivi de près par un vote de grève générale par le syndicat.

Les parties négocient toujours les modalités de la fin du conflit et du retour au travail.

Mur-Mûr accueille une quarantaine d’enfants et est le seul CPE de Fermont.