Conservation de la Broadback

2013/04/11 | Par Nature Québec

« C’est un nouvel appel pour la conservation de la rivière Broadback et de son bassin versant qui nous est lancé aujourd’hui par la nation crie. Cette vision de conservation rejoint les préoccupations que les communautés scientifiques et environnementales soulèvent également depuis des années quant à l’avenir du caribou forestier au Québec sur le territoire Eeyou Istchee. Il est grand temps que ces messages soient entendus par le gouvernement et que des gestes soient posés pour protéger ce territoire de grande importance pour le caribou et pour la culture crie », affirme Christian Simard, directeur général de Nature Québec.


Un statu quo inacceptable pour la protection du caribou forestier


« La situation du caribou forestier dans la région de la Baie-James est critique. Les hardes de Nottaway et Assinica, qui fréquentent le territoire de la Broadback, sont en déclin. Les conclusions d’une récente étude vont même plus loin en affirmant que le caribou forestier ne peut plus supporter de perturbation supplémentaire sur ce territoire », mentionne Sophie Gallais, chargée de projet Aires protégées à Nature Québec.

« Les propositions d’aires protégées des communautés cries de Waswanipi, Nemaska et Oujé-Bougoumou doivent donc se concrétiser pour créer une première grande aire protégée pour le caribou forestier. Cette aire protégée doit être stricte pour éviter toute activité humaine dommageable pour le caribou, notamment l’exploitation forestière, les activités minières, le développement du réseau routier ».

Rappelons, par ailleurs, que ce geste permettrait de respecter un engagement pris par le gouvernement du Québec, à savoir la mise en place d’au moins une grande aire protégée (plus de 10 000 km2) pour cette espèce emblématique de la forêt boréale.


Une approche par bassin versant pour une conservation élargie du territoire

En plus de la protection stricte des secteurs d’intérêt pour le caribou forestier, la nation crie présente une vision plus large de conservation pour l’ensemble du bassin versant de la rivière Broadback, soit un territoire de plus de 20 000 km2.

« C’est une excellente approche de conservation qui allie la protection stricte du territoire pour le caribou à une conservation moins stricte, adaptée pour le reste du bassin versant de la rivière Broadback. Deux niveaux de protection complémentaires », poursuit Christian Simard.

La conservation à l’échelle du bassin versant est pertinente puisqu’elle englobe l’ensemble du territoire qui alimente la rivière Broadback.

Ainsi, la protection de ce vaste territoire permettra à la nation crie de protéger le caribou forestier, une partie des dernières forêts vierges en forêt boréale commerciale, une rivière sauvage encore intacte, sans oublier un patrimoine culturel unique pour les Cris et l’ensemble des Québécois.