Cours d’histoire au Québec

2013/05/08 | Par Maxime Laporte et Mario Beaulieu

Maxime Laporte est coordonnateur du réseau Cap sur l’indépendance
Mario Beaulieu est président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal

Pour comprendre le présent, il faut connaître le passé. La connaissance de l’histoire est fondamentale dans la formation de l’identité d’une nation. C’est pourquoi la décision du ministère du Patrimoine canadien de financer une vaste étude comparative sur l’enseignement de l’histoire au Québec et dans les autres « provinces » est inacceptable.

Ottawa multiplie ses interventions depuis des décennies dans l’enseignement de l’histoire, et cela, on s’en doute, en vue de l’accorder aux valeurs nationalistes canadiennes et de mettre sous le boisseau la question nationale québécoise.

Par exemple le gouvernement fédéral finance la Chaire de recherche du Canada en histoire, dirigée Jocelyn Létourneau, lauréat du prix de la Fondation Trudeau et membre de la Société royale du Canada, et qui défend la récente réforme des cours d’histoire au secondaire au Québec.

Ces dernières années, on a vu, toute la propagande révisionniste fédérale mise en action autour du 250e de la Bataille des plaines d’Abraham, puis du bicentenaire de la guerre de 1812, sans parler des préparatifs actuels pour célébrer en 2015 le bicentenaire de la naissance de Sir John A. Macdonald.

Le gouvernement canadien s’immisce sans gêne dans les champs de compétence exclusifs du Québec, en contravention de sa propre constitution, laquelle nous fut imposée par des moyens frauduleux et malgré notre opposition, faut-il le rappeler.

Cela démontre à quel point cette constitution est arbitraire et illégitime, quoiqu’en dise le fédéral qui refuse d’enquêter sur l’illégalité du rapatriement de cette même constitution et d’ouvrir ses archives, en dépit des graves allégations révélées par l’historien Frédéric Bastien.

Que le gouvernement central, contrôlé par la majorité canadienne-anglaise, intervienne dans un domaine aussi crucial pour notre avenir en tant que peuple, porte atteinte à notre droit inaliénable à l’auto-détermination. Au-delà des appartenances partisanes, il est clair qu’il appartient aux Québécois et à personne d’autre de décider de la façon dont ils transmettent aux plus jeunes leur histoire et leur patrimoine national.