Sélection plutôt étonnante de l’équipe d’athlétisme du Québec

2013/05/10 | Par Robert Sirois et André Matteau

Coauteurs du Rapport Sirois-Matteau

Création d’une Équipe nationale du Québec dans chaque discipline sportive lors de championnats internationaux.

En vue des Jeux de la Francophonie qui se tiendront du 7 au 15 septembre à Nice, en France, où 53 pays ayant jusqu’ici confirmé leur participation se disputeront les grands honneurs, dont le Québec, le Nouveau-Brunswick et le Canada qui pourront chacun y être représentés, la Fédération Québécoise d’Athlétisme annonce que la composition de l’Équipe du Québec se fera après qu’Athlétisme Canada ait fait la sélection de l’équipe canadienne, soit au terme des Championnats canadiens qui se dérouleront quant à eux, à Moncton, du 20 au 23 juin.

Ce qui ressort de cette décision, qui paraît pourtant à prime abord singulière, est que la Fédération Québécoise d’Athlétisme consens mais est-ce là intentionnellement ? à ce que le Canada sélectionne d'entrée les meilleurs athlètes québécois pour ainsi rehausser l’image canadienne aux Jeux de la Francophonie et, en conséquence, faire mal paraître celle du Québec, puisque les seuls athlètes qui subsisteront dans ses propres rangs seront forcément les moins considérés.

Qui plus est, afin d’optimiser la participation d’athlètes québécois aux Jeux, les athlètes du Québec sélectionnés par l’équipe canadienne ne pourront plus dès lors opter pour représenter le Québec.

La composition de l’Équipe du Québec ne se fera donc plus par nos sélectionneurs québécois, encore moins par le choix des athlètes eux-mêmes, mais forcément, comprendre exclusivement, que par les seuls sélectionneurs du Canada.

Mais que peut-on alors en penser ? « Que bien plus d’athlètes francophones participeront de ce fait au Jeux de la Francophonie ! », entendons-nous filtrer de quelques positions discrètes de la Fédération québécoise d’Athlétisme, en ajoutant « qu’en étant sélectionnés par le Canada, nos athlètes obtiendront davantage d’allocations des deux paliers gouvernementaux pour ainsi mieux performer à ces Jeux. ».

Mais est-ce là un calcul dans l’intérêt du Québec ou, de toute évidence, nous semble-t-il, davantage, voire exclusivement pour celui du Canada ?

Quoiqu’il en soit, nous suggérons à Sport-Québec et au Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport d’exiger de la Fédération d’Athlétisme du Québec quelques éclaircissements sur leur étonnante décision et ce, afin que les meilleurs de nos athlètes puissent représenter fièrement le Québec à ces Jeux de la Francophonie. Cela nous parait en effet que légitime.

Laurentides, jeudi, 9 mai 2013