L’histoire est mal enseignée au Québec ?

2013/05/24 | Par Suzanne-G. Chartrand

L’histoire est mal enseignée au Québec, croit Marois. Ainsi titrait Le Devoir, mardi 21 mai. Qu’en sait Mme Marois, sur quelle étude sérieuse fonde-t-elle son appréciation de cet enseignement et comment peut-elle accuser aussi impunément le corps enseignant qui dispense cet enseignement ?

À notre connaissance, aucune étude sérieuse n’a analysé l’enseignement de l’histoire au secondaire québécois depuis des décennies. La seule qui a documenté des pratiques réelles de l’enseignement de l’histoire est la recherche Scriptura menée par Mme C. Blaser et moi-même dans les années 2003-2007.

Elle ne visait pas  à analyser la qualité du travail des enseignants, mais à connaitre comment ils accompagnaient les élèves dans la lecture des textes de cette discipline et quelles activités d’écriture ils exigeaient de leurs élèves.

Donc, le jugement de Mme Marois est non seulement aucunement fondé, mais relève de la désinformation la plus pure et révèle un mépris envers des milliers de citoyennes et citoyens du Québec, les enseignants d’histoire. 

Le gouvernement du Québec payait une annonce en fin de semaine pour célébrer la Journée nationale des patriotes (sic) signée par la première ministre. Heureusement que Mme Marois n’est pas enseignante d’histoire car, là, on pourrait facilement l’accuser d’incompétence et de cécité historique.

Le gouvernement du PQ donne dans le révisionnisme historique comme celui du premier ministre Harper : les Patriotes devraient être célébrés parce qu’il aurait combattu pour notre liberté et notre démocratie. Qualifier ainsi la rébellion de 1837-38 qui a été, à l’instar d’autres mouvements politiques dans le monde, un mouvement révolutionnaire, c’est falsifier les faits historiques au profit d’un projet politique bourgeois nationaliste.