Nouvelles règles de protection des eaux

2013/06/11 | Par RIGSVSL

Sainte-Marie-de-Blandford, le 9 juin 2013  –  Suite aux propos que le ministre Blanchet a tenus sur différentes tribunes quant aux nouvelles règles visant la protection des eaux [1,2]; suite également aux communiqués de presse des différents groupes concernant ces règles [3,4], le Regroupement interrégional gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent (RIGSVSL) fait connaître sa position à la population du Québec.

Lors de l’annonce du moratoire, le 7 février dernier, le RIGSVSL déclarait que par sa « volonté de suspendre les certificats d’autorisation délivrés de même que de reporter toute nouvelle délivrance de certificats », le gouvernement passait un message aux compagnies gazières « de nature à apaiser les inquiétudes chez nos sympathisants » [5].

Malheureusement, l’établissement, dans le récent projet de règlement sur la protection de l’eau, d’une distance minimale de 300 mètres à la surface entre une installation gazière et un lieu de captage d’eau et celui d’une distance verticale de 400 mètres (compris ici comme la distance entre une section horizontale du puits et le bas de la nappe aquifère) ne sont pas des éléments de cette nature.

De plus, l’absence d’une liste de produits autorisés, ou non-autorisés, dans le projet de Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection, sème de nombreux doutes sur la détermination du gouvernement d’encadrer étroitement l’industrie gazière et pétrolière mais surtout sur celle de préserver comme il se doit nos ressources en eau.

Selon le porte-parole du RIGSVSL, monsieur Serge Fortier, « la réglementation n’est pas à la hauteur de ce qui est nécessaire et elle porte atteinte aux efforts fournis par l’ensemble de nos comités citoyens.  Pire encore, elle bâillonne la responsabilité conférée aux municipalités de protéger adéquatement les sources d’eau potable pour le bien-être des citoyens ».

Rappelons que le RIGSVSL est le principal promoteur du règlement dit « de St-Bonaventure » déjà adopté dans plus de 60 municipalités du Québec, dont Gaspé, Percé et Amqui.

Ce règlement municipal, plus sévère que la réglementation proposée par le gouvernement provincial, notamment en ce qui concerne les distances séparatrices, deviendra caduc si la réglementation mise de l’avant par le gouvernement entre en vigueur le 27 juin prochain.

« Le gouvernement nous a pris par surprise avec cette réglementation », ajoute Serge Fortier.  D'autre part, le court et inhabituel délai de 30 jours consenti aux citoyens pour soumettre des propositions d'amendements laisse croire que le ministre n'entend guère prendre en compte l'avis des principaux intéressés, les consommateurs usuels d'eau potable.  « Où est l’urgence? Qui a intérêt à réduire le délai d'appréciation? Pourquoi des normes en deçà même de celles de l’industrie? », se questionne le porte-parole.

Sur les ondes de Radio-Canada, le ministre Blanchet affirmait que le Règlement « est, point par point, le plus sévère dans les Amériques » [6], faisant référence ici aux normes auxquelles sont assujetties ailleurs l’industrie des hydrocarbures.

Nous en doutons fortement, d’autant plus que seuls quelques articles de ce règlement traitent spécifiquement de la question des hydrocarbures et si cela devait effectivement être, nous n’en serions que plus estomaqués.

Le RIGSVSL reste également dubitatif lorsque le ministre affirme qu’avec l'exploitation de ses réserves pétrolières — principalement par la technique de fracturation, il faut le rappeler ? le Québec réduira sa dépendance aux hydrocarbures, allant jusqu’à dire que cette politique « de transition » est « très, très écologique ».

Pour le RIGSVSL, une politique écologique passe par la promotion des énergies décarbonées et elle assure la protection de la santé des citoyens ainsi que de l'équilibre des écosystèmes.

SOURCE

Regroupement interrégional gaz de schiste de la Vallée du St-Laurent

Le Regroupement interrégional gaz de schiste de la Vallée du St-Laurent compte plus de cent comités locaux citoyens s’opposant à l’extraction du gaz et pétrole de schiste en territoire québécois. Depuis 2010, ces comités réclament un moratoire sur le gaz de schiste au Québec et s’opposent à la fracturation de leur sous-sol et de leurs communautés.

Références :

[1]  5 juin 2013.  « Le ministre Blanchet apaise les inquiétudes sur la fracturation hydraulique»

[2]  5 juin 2013. Le Devoir. Shields. « Pétrole de schiste - Québec dit vouloir serrer la vis aux pétrolières ». 

[3]  16 mai 2013. « Les écologistes outrés du recul imposé par Québec pour protéger l’eau ».

[4]  5 juin 2013. « Île Anticosti - Québec solidaire se désole d'un nouveau recul environnemental du PQ ». 

[5]  7 février 2013. « Le Regroupement interrégional gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent (RIGSVSL) accueille favorablement les annonces du ministre Blanchet ». 

[6]  6 juin 2013.  Radio-Canada.  Émission Pas de Midi sans info.