Projet de mine à ciel ouvert à Sept-Îles

2013/06/11 | Par Québec meilleure mine

Québec, 10 juin 2013. La coalition Québec meilleure mine déposera cette semaine au ministre de l’Environnement du Québec, M. Yves-François Blanchet, une demande officielle d’enquête et d’audiences publiques au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour le projet de mine à ciel ouvert Arnaud à Sept-Îles. La coalition insistera pour que les audiences publiques aient lieu à l’automne, en octobre, et non durant l’été pour faciliter l’information et la participation des citoyens.
 
« Ce projet de mine à ciel ouvert est encore plus gros que celui évalué en 2009 à Malartic et occasionnerait inévitablement des impacts majeurs sur l’environnement, la santé et la qualité de vie des gens de Sept-Îles. Il est important que les citoyens puissent s’informer et participer pleinement aux audiences publiques. Avec les vacances d’été en juillet et août, et le retour en classes pour bien des élèves et des familles en septembre, il serait nettement préférable de tenir des audiences publiques en octobre pour faciliter l’information et la participation d’un maximum de citoyens », insiste Ugo Lapointe de la coalition Québec meilleure mine.
 
La coalition Québec meilleure mine fait cette demande alors que sera tenue demain, le 11 juin à Sept-Îles, la première séance d’information publique du BAPE concernant le projet de mine à ciel ouvert Arnaud.

« Nous invitons un maximum de citoyens de Sept-Îles à participer à cette première soirée d’information publique et d’insister pour que la prochaine étape des audiences publiques du BAPE ait lieu à l’automne et non durant l’été », ajoute Christian Simard, directeur général de Nature Québec.
 
Si elle voyait le jour, Mine Arnaud serait la plus grande mine à ciel ouvert jamais exploitée en milieu habité au Québec, voire au Canada, avec une fosse de plus de 3,5 km de longueur, par 800 m de largeur et 240 m de profondeur (dont 150 m sous le niveau de la mer). L’aménagement du site et l’entreposage de quelque 500 millions de tonnes de résidus miniers sur le territoire affecteraient plus de 2500 hectares (environ 4700 terrains de football) et poseraient des risques de contamination à long terme. Les 250 millions de litres d’eau (environ 70 000 piscines olympiques) entreposés dans un réservoir durant les 23 ans d’exploitation posent également un risque pour les citoyens, les infrastructures publiques et la route 138 en cas de bris ou de déversement.

« L’ampleur du projet Arnaud et sa proximité avec les citoyens posent des défis majeurs, particulièrement à la suite des ratés observés à Malartic avec une mine semblable. Il faut rappeler que la minière à Malartic n’est pas en mesure de respecter plusieurs normes environnementales et de santé publique, et compte actuellement plus de 84 avis d’infractions et 1200 plaintes et dépassements de normes depuis le début des opérations il y a à peine trois ans », affirme M. Lapointe.
 

Un ancien président du BAPE au service de la minière ?


La coalition Québec meilleure mine questionne du même souffle l’embauche de l’ancien président BAPE, M. Pierre Renaud, comme conseiller de Mine Arnaud, une filiale de Ressources Québec, dans la réalisation de ce projet.

« Ça contrevient totalement aux règles éthiques qui régissent les ex-membres du BAPE et ça envoie un très mauvais signal aux citoyens quant à la crédibilité et à l’indépendance BAPE. C’est comme si un ancien chef police conseillait maintenant des clients pour mieux contourner ou mieux passer au travers de règles que doit appliquer la police dans une procédure d’enquête. Ça n’a juste pas bon sens », dénonce Henri Jacob de l’Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue. La coalition demande que le BAPE ou le gouvernement se penche rapidement sur ce problème pour assurer la confiance du public envers le BAPE.
 
La coalition Québec meilleure mine rendra publiques dans les prochains jours les premières recommandations qu’elle a formulées à l’égard du projet Arnaud dans le cadre du processus d’examen de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE).
 
La coalition Pour que le Québec ait meilleure mine! a vu le jour au printemps 2008 et est aujourd’hui constituée d’une trentaine d’organismes représentant collectivement plus de 250 000 membres partout au Québec. La coalition s’est donnée pour mission de revoir la façon dont on encadre et développe le secteur minier au Québec, dans le but de promouvoir de meilleures pratiques aux plans social, environnemental et économique. Site : www.quebecmeilleuremine.org.
 
Les membres actuels de la coalition :
Action boréale Abitibi-Témiscamingue (ABAT)
Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME)
Association de protection de l’environnement des Hautes-Laurentides (APEHL)
Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté
Coalition de l’ouest du Québec contre l’exploitation de l’uranium (COQEU)
Coalition Stop Uranium de Baie-des-Chaleurs
Comité de vigilance de Malartic
Écojustice
Eco-vigilance Baie-des-Chaleurs
Environnement Vert Plus Baie-des-Chaleurs
Fondation Rivières
Forum de l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM
Groupe solidarité justice
Les AmiEs de la Terre du Québec
Justice transnationale extractive (JUSTE)
MiningWatch Canada
Minganie sans uranium
Mouvement Vert Mauricie
Nature Québec
Professionnels de la santé pour la survie mondiale
Regroupement citoyen pour la sauvegarde de la grande baie de Sept-Îles
Regroupement pour la surveillance du nucléaire
Réseau œcuménique justice et paix (ROJeP)
Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)
Sept-Îles sans uranium
Société pour la nature et les parcs (SNAP-Québec)
Société pour vaincre la pollution (SVP)
Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).

Tous nouveaux membres bienvenus.