Projet Mine Arnaud à Sept-Îles : manque de transparence sur les données économiques

2013/08/19 | Par Québec meilleure mine

À quelques jours des premières audiences publiques sur le projet controversé de mine à ciel ouvert Arnaud à Sept-Îles, la coalition Québec meilleure mine revient à la charge et dénonce le manque de transparence et l’absence de données économiques essentielles à l’analyse du projet. « Malgré les demandes répétées, aucune donnée n’a encore été rendue publique concernant la viabilité économique réelle de ce projet, qui appartient pourtant à Investissement Québec (62 % des parts).

Ce manque de transparence nous apparaît hautement anormal et rend impossible toute évaluation des risques que représente ce projet pour le portefeuille des Québécois. Le gouvernement du Québec doit intervenir pour s’assurer que toutes les données économiques soient rendues publiques lors des audiences qui débutent dès le 27 août prochain », insiste Ugo Lapointe, porte-parole de la coalition Québec meilleure mine.

La coalition fait cette demande au lendemain de l’annonce du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) concernant la tenue d’audiences publiques sur le projet de mine à ciel ouvert d’apatite à Sept-Îles.

« Nous ne comprenons pas pourquoi Mine Arnaud, une filiale d’Investissement Québec, qui appartient indirectement aux Québécois, ne divulgue pas ces données. C’est pourtant une pratique très commune dans l’industrie minière. Toutes les minières inscrites en bourse doivent le faire pour respecter les normes de l’Autorité des marchés financiers et les critères de transparence envers leurs investisseurs », affirme Marc Fafard, un militant bien connu de la région.

« C’est un projet majeur avec des dépenses potentielles de plusieurs centaines de millions de dollars d’Investissement Québec. Or, en plus des risques pour la santé et l’environnement, on ne connaît rien des risques réels de ce projet sur le plan financier. Est-ce un éléphant blanc- Quel est le rendement attendu- Quelle est la part des bénéfices pour Yara International, l’unique partenaire financier dans ce projet- Qui paiera la facture en cas de catastrophe opérationnelle ou de chute drastique des prix de l’apatite sur les marchés (les prix ont chuté de près de 20 % depuis un an)- », s’interroge Réjean Porlier, l’un des porte-paroles des groupes citoyens de Sept-Îles.

Dans une lettre envoyée au ministre de l’Environnement du Québec en juin dernier, les membres de la coalition Québec meilleure mine se disent également préoccupés par l’impartialité et le conflit d’intérêts apparent du gouvernement du Québec dans ce dossier, qui se retrouve à la fois « juge et partie » du projet avec Investissement Québec comme propriétaire principal. « Quelles garanties le gouvernement peut-il fournir quant à l’impartialité du jugement final qu’il portera sur le projet- », demande l’organisme.

 
Pétition de plus de 5000 personnes à Sept-Îles

Rappelons que si elle voyait le jour, cette mine serait la plus grande mine à ciel ouvert jamais exploitée en milieu habité au Québec, voire au Canada. La fosse excavée serait deux fois plus grande en superficie que celle évaluée par le BAPE à Malartic en 2009. En plus de générer quelque 500 millions de tonnes de résidus miniers et d’affecter plus de 2500 hectares (4700 terrains de football), le projet occasionnerait le rejet de 20 à 30 millions de litres d’eau chaque jour dans l’environnement. Les citoyens sont vivement préoccupés par les impacts qu’occasionnerait l’implantation de cette mine à proximité la ville de Sept-Îles, où résident environ 30 000 personnes. Plus de 5000 citoyens de Sept-Îles ont signé une pétition demandant un référendum sur la réalisation du projet. L’expérience démontre clairement que les mines à ciel ouvert en milieu habité occasionnent des impacts majeurs pour l’environnement, la santé et la qualité de vie des populations (bruit, poussières, secousses, eau, résidus miniers, gaz toxiques, achalandage routier, perte de sommeil, stress, anxiété, etc.).
 
La coalition Pour que le Québec ait meilleure mine! a vu le jour au printemps 2008 et est aujourd’hui constituée d’une trentaine d’organismes représentant collectivement plus de 250 000 membres partout au Québec. La coalition s’est donnée pour mission de revoir la façon dont on encadre et développe le secteur minier au Québec, dans le but de promouvoir de meilleures pratiques aux plans social, environnemental et économique. Site :www.quebecmeilleuremine.org.

Les membres actuels de la coalition :
Action boréale Abitibi-Témiscamingue (ABAT)  -  Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME)  - Association de protection de l’environnement des Hautes-Laurentides (APEHL)  - Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) -  Centrale des syndicats du Québec (CSQ)  - Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté  - Coalition de l’ouest du Québec contre l’exploitation de l’uranium (COQEU) - Coalition Stop Uranium de Baie-des-Chaleurs  - Comité de vigilance de Malartic  - Écojustice  -  Eco-vigilance Baie-des-Chaleurs  -   Environnement Vert Plus Baie-des-Chaleurs  -  Fondation Rivières  -  Forum de l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM  - Groupe solidarité justice  - Les AmiEs de la Terre du Québec  - Justice transnationale extractive (JUSTE)  - MiningWatch Canada  - Minganie sans uranium  - Mouvement Vert Mauricie  - Nature Québec  - Professionnels de la santé pour la survie mondiale  - Regroupement citoyen pour la sauvegarde de la grande baie de Sept-Îles  - Regroupement pour la surveillance du nucléaire  - Réseau œcuménique justice et paix (ROJeP)  - Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)  - Sept-Îles sans uranium  - Société pour la nature et les parcs (SNAP-Québec)  - Société pour vaincre la pollution (SVP)  - Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).Tous nouveaux membres bienvenus.