Les étudiants, la farce du dindon péquiste!

2013/08/21 | Par Victor-Lévy Beaulieu

Dans le Cyberpresse du dimanche le 18 août dernier, le ministre de l'Éducation, Pierre Duchesne, tout en disant que son ministère étudierait avec attention les implications du jugement qui oblige une association étudiante à compenser financièrement un membre pour la grève du printemps 2012, ajoutait toutefois que la reconnaissance d'un droit de grève à l'université et au cégep n'est pas dans les cartons du gouvernement. Pour moi, ce n'est pas le chemin à prendre, a-t-il assuré. Les priorités sont ailleurs.

Même si la Fédération des cégeps demande au gouvernement d'accorder le droit de grève aux étudiants, Pierre Duchesne a psalmodié : La reconnaissance législative du droit de grève n'est pas la solution. L'important, c'est de ne plus tomber dans les conflits. La population, ce qu'elle veut en ce moment, c'est qu'on maintienne la paix sociale.

La paix sociale ! Depuis quand la paix sociale est-elle une priorité du ministère de l'Éducation ? Depuis quand la possibilité de conflits entre le ministère de l'Éducation et le peuple étudiant est-elle devenue un prétexte à la censure ? Car c'est bien de cela qu'il s'agit dans les déclarations du ministre: laisser le système judiciaire plumer les associations étudiantes au nom d'une paix sociale qui est l'envers même de ce qu'on appelle la démocratie en confiant aux juges bourgeois le soin de faire la sale besogne.

Décidément, le dindon péquiste n'en manque pas une ! Après avoir appuyé les revendications des carrés rouges avant et pendant les élections, les péquistes, aussitôt au pouvoir, ont fait là, comme ailleurs - écologie, redevances minières, etc. — un virage de 180 degrés. Pas un mot sur les règlements anti-manifestations, pas un mot sur les revendications étudiantes, pas un mot sur l'empiétement du judiciaire par-devers la société civile. Alors que le seul geste à poser aurait dû être le suivant : l'amnistie pour toutes celles et tous ceux qui furent arrêtés, presque toujours de façon arbitraire, durant les manifestations étudiantes !

Que je sache, Bébé Blouin, depuis qu'il est député péquiste, n'ouvre pas souvent cette bouche qu'il avait bien grande avant les élections. C'est qu'il apprend son métier de politicien professionnel, le bébé Blouin — celui qui le mènera aux marches sacrées de cette bourgeoisie d'affaires au service d'un patronat par ailleurs bien généreux par-devers cette racaille qui siège au Parlement québécois.

Et la Madame Marois ! Elle ouvre la bouche et elle se met aussitôt les deux pieds dedans ! Sa dernière trouvaille : offrir à Philippe Couillard le siège de la circonscription de Viau... en ne lui présentant pas d'adversaire ! Et la démocratie, alors ? Depuis quand ne laisse-t-on pas au peuple le choix de choisir qui il veut comme représentant ?

Un piège à la con, tellement grossier que c'en est à tomber des nues !

Le dindon péquiste est devenu si maigre de corps et d'esprit que le manger à la fête de l'Action de Grâce ferait de nous tous des charognards de cette carcasse exsangue qui, semble-t-il, ne cessera pas de sitôt de se faisander !