Brèves syndicales

2013/09/06 | Par Maude Messier

Mobilisation contre les hausses des tarifs d’Hydro 

Montréal – La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics a annoncé cette semaine qu'elle intensifiera sa campagne contre le dégel du tarif d'électricité patrimoniale et les hausses de tarifs d'électricité.

Un document d’information ( www.nonauxhausses.org ) a été lancé et une manifestation sera organisée le 28 septembre prochain.

La Coalition fait valoir que le premier anniversaire de l'élection du Parti Québécois est aussi l’occasion de dénoncer les politiques d'austérité budgétaire de ce gouvernement. Taxe santé, frais de scolarité et coupures budgétaires sont autant de mesures d'appauvrissement, selon la Coalition qui soutient que le dégel du tarif d'électricité patrimoniale représenterait une hausse d’environ 80 $ par ménage en 2014.

« Et même 150 $ pour les locataires dont le logement est mal isolé ou les propriétaires d'une maison », précise M. Moisan-Plante, membre de la Coalition.

L’augmentation des tarifs d’électricité constitue une mesure régressive qui accentuera les inégalités et affectera les personnes les plus pauvres compte tenu du fait que les ménages à faibles revenus consacrent proportionnellement une part plus grande de leurs revenus pour payer la facture d’électricité.


Plus de professionnels dans les GMF

Montréal – Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, a annoncé cette semaine l’ajout d’effectifs professionnels dans 60 groupes de médecine familiale (GMF) à travers le Québec.

« L’ajout de professionnels tels que des nutritionnistes, des travailleurs sociaux ou encore des kinésiologues auprès des médecins est un moyen de soutenir la pratique médicale en GMF, car elle permet un meilleur suivi des patients, en particulier ceux souffrant de maladies chroniques », a expliqué le Dr Hébert.

L'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) se réjouit de cette annonce. « Nous ne le dirons jamais assez : le travail effectué au quotidien par les travailleuses sociales, les nutritionnistes et les psychologues que nous représentons est essentiel au bien-être et au rétablissement d'une population de plus en plus vieillissante », d’indiquer Carolle Dubé, présidente de l’APTS.

Dans la perspective de la hausse de l’offre des soins à domicile telle que souhaité par le ministre Hébert, l'APTS rappelle que ce virage ne pourra se faire sans l'ajout de professionnels. « Le personnel en place roule déjà à pleine capacité. Comme pour les GMF, l'ajout de professionnels dans le réseau public doit être au cœur du virage annoncé. Autrement, une réforme de cette ampleur restera de l'ordre du vœu pieux. »

Les 60 GMF concernés se partageront un total de 181,5 équivalents temps plein (ETP), à raison d’un peu plus de 3 ETP chacun d’en moyenne.


La laïcité appliquée aux institutions, pas aux individus, dit la FAE

Montréal – Dans le tumulte déclenché par le dépôt prochain de la Charte des valeurs québécoises du gouvernement péquiste, la Fédération autonome de l'enseignement propose une approche « qui établit notamment comme principes directeurs que l'État doit protéger la liberté d'expression et de conscience, mais qui inclut également le droit à l'athéisme. De plus, le Québec doit viser l'intégration et non l'assimilation des personnes immigrantes », de déclarer le président de la FAE, Sylvain Mallette.

Concernant le milieu de l'éducation, la FAE exige que le gouvernement québécois mette fin au financement public du réseau des écoles privées, alléguant que plus de 50 % des établissements sont confessionnels.

La Fédération dit vouloir contribuer au débat de façon réfléchie et fait valoir que ses propositions sont le fruit d’une vaste consultation menée auprès de ses membres.

La Fédération estime que le droit au travail des enseignantes et enseignants et du personnel des établissements scolaires ne doit pas être remis en question en raison du port d’un vêtement ou d’un accessoire ayant une connotation religieuse ou culturelle, « à moins que ceux-ci ne contreviennent aux règles de base de la sécurité et du professionnalisme qui régissent déjà les différents métiers et professions. »

La FAE s’oppose aussi à ce que les locaux des établissements d’enseignement servent de lieu de prière ainsi qu’à toute demande d'exemption ou d'adaptation d'un cours pour des motifs religieux.

Elle estime par ailleurs que les règles encadrant les absences pour des motifs religieux devront absolument être clarifiées lors de la prochaine ronde de négociation.


Première convention au Lac Bloom

Fermont – Les quelque 300 travailleurs de la mine de Lac Bloom (Cliffs Natural Resources), nouvellement syndiqués chez les Métallos en novembre 2012, ont accepté leur premier contrat de travail il y a deux semaines dans une proportion de 65%.

« Les travailleurs du Lac Bloom voulaient un syndicat qui connaît le domaine minier et nous sommes très fiers de les représenter », souligne le représentant syndical des Métallos, Gilles Ayotte.

Le président de la section locale 9996, Steven Dufour, affirme que cette première convention collective, d’une durée de trois ans, se compare à celles des minières déjà syndiquées depuis plusieurs décennies.

Les conditions de travail à la mine du Lac Bloom seront par ailleurs concurrentielles avec ce qui est offert dans le marché du fer. Outre l’amélioration du régime de retraite, le contrat introduit la notion d’ancienneté dans les attributions de postes, les procédures de mises à pied et pour les vacances, permettant un meilleur encadrement des mouvements de personnel, selon le syndicat.

Le recours à la sous-traitance sera limité à certaines activités, la santé et la sécurité du travail seront aussi mieux balisées, notamment avec la nomination d'un représentant en prévention à plein temps.

Une amélioration de la qualité de l'hébergement profitera aussi à ces travailleurs qui font du navettage (fly-in, fly-out).

La mine de fer du Lac Bloom devrait compter 600 travailleurs à la fin de la phase II et produire près de 14 millions de tonnes de concentré de fer.



Services cliniques offerts par les pharmaciens : un cadeau aux assureurs privés ?

Montréal – Si l’organisme Médecins québécois pour le régime public appuie l'élargissement des services cliniques offerts par les pharmaciens, l’organisation rejette le choix proposé par le ministre Réjean Hébert de n'assurer qu'une partie de la population.

« Sur le fond, nous sommes d'accord: cet élargissement permettra d'améliorer l'accès aux soins. Mais le ministre transforme cette bonne idée en une brèche dans la couverture publique des soins, ce que nous dénonçons », de souligner le docteur Alain Vadeboncoeur, président de MQRP.

MQRP fait valoir que la couverture publique ne peut être réservée au 40% de participants inscrits au régime public d'assurance médicaments, « ce qui correspond à une inacceptable privatisation de services médicaux auparavant assurés par la RAMQ. »

L’organisation ajoute que le fait que des assureurs privés couvrent des soins courants est contraire aux principes de base du système de santé québécois et constitue une porte ouverte pour un système à deux vitesses. En ce sens, MQRP rappelle que l'Assemblée nationale a adopté, le 13 juin dernier, une motion unanime mandatant le ministre de la Santé de couvrir tous les soins médicalement nécessaires.

MQRP demande donc au ministre d'assurer la couverture publique de ces nouveaux actes par le biais de la RAMQ, « comme il s'y était engagé il y a quelques mois. »