Le laïc est un singe nu, à poils

2013/09/17 | Par Aimé Lagarde

Au nom de la laïcité de l'État, je dis non à tous les colifichets, petits ou grands, à tous les symboles d'une foi, d'une religion, d'une croyance ou d'une superstition. À ce titre je dis non au crucifix de Bernard Drainvile et je dis non au hidjab de Françoise David.

Je ne comprends pas monsieur Bernard Drainville, quand il nous dit que le crucifix n'est pas un symbole religieux. Si le ministre persiste dans sa volonté de garder cette image archi-catho-catholique à l'Assemblée nationale, il sabote d'entrée de jeu toute idée de Charte de la laïcité de l'État québécois.

Je ne comprends pas mieux madame Françoise David, quand elle prétend qu'au nom de l'accessibilité des femmes à l'emploi, il ne faut pas interdire le port du voile islamiste, dans l'exercice d'une fonction publique.

La porte-parole de Québec Solidaire sait fort bien que le hidjab n'est pas un simple accessoire vestimentaire, mais qu'il est, chez plusieurs des militantes les plus en vue, un étendard, une façon d'affirmer publiquement et de propager si faire se peut leur foi, non pas par la violence, mais par la douceur et la séduction.

Employée contre des enfants, cette arme insidieuse, de persuasion massive peut être beaucoup plus efficace que des bombes chimiques ou bactériologiques, car elle est déposée, dormante, dans le vivant. Inoculé dans l'inconscient d'êtres sans défenses, cet embryon de doctrine va pouvoir se nourrir de toutes sortes de déboires, de désillusions, de frustrations, leur vie durant. Y fructifier et se multiplier.

Si l'homme est un Singe nu, il l'est d'autant plus qu'il se réclame de la non-ingérence des religions dans la gouverne de l'État. Lui et sa compagne sont, ne vous déplaise, à la fois et solidairement nus et à poils.


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