Brèves syndicales

2013/09/20 | Par Maude Messier

Entente à La Ronde

Montréal – La soixantaine d’employés d’entretien de La Ronde ont signé une nouvelle convention collective avec l’entreprise propriétaire du parc d’amusement, Six Flags.

« Une entente gagnante-gagnante », selon Stéphane Meloche, conseiller syndical au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ).

D’une durée de huit ans, l’entente prévoit des hausses salariales de 2% pour 2013 et 2014, de 2,5% de 2015 à 2017, de 2,75% en 2018, puis de 3% pour les deux années suivantes.

Les congés, les vacances et le régime de retraite ont été bonifiés. Les négociations ont aussi permis la création de deux postes annuels supplémentaires, la mise sur pied d’un mécanisme de comblement de postes ainsi que des outils pour limiter le recours à la sous-traitance.

Stéphane Meloche explique que dorénavant, le syndicat et l’employeur « vont s’asseoir avant d’aller à l’externe pour voir si on peut le faire à l’interne. »

Les 26 employés annuels d’entretien de La Ronde et les 38 employés occasionnels sont représentés par le Syndicat des Cols bleus regroupés de Montréal (SCFP 301).

À noter que les employés des opérations (manèges et kiosques), également représentés par le 301, ont renouvelé leur convention collective l’an dernier.

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Entente de dernière minute chez Cineplex

Montréal – Devant l’imminence d’une manifestation, une entente de principe est survenue in extremis entre les cinémas Cineplex et la section locale 262 de l’Alliance internationale des employés de scène, théâtre, techniciens de l’image, artiste et métiers connexes (AIEST-FTQ) lundi soir dernier.

« Alors, nous avons annulé l’événement, de bonne foi », d’expliquer Sylvain Bisaillon, vice-président du syndicat local, joint par l’aut’journal.

« Ce n’est pas vraiment l’entente qu’on voulait au départ, mais après treize mois de négociations difficiles et une campagne antisyndicale de la part de l’employeur auprès des employés sur le plancher pour discréditer et tenter de déloger le syndicat, on estime que c’est une bonne offre dans les circonstances. »

L’entente de principe sera présentée aux syndiqués à la fin du mois.

Les litiges portaient notamment sur les définitions des échelons salariaux et les compensations pour les jours fériés travaillés.

Sur la question des salaires, la proposition patronale initiale faisait en sorte que les hausses pour les employés ayant moins de deux ans d’ancienneté variaient entre 0 % et 1 %. Une proposition d’ailleurs rejetée à l’unanimité par les membres en assemblée générale le 4 septembre dernier.

L’entente de principe sur la table prévoit une meilleure répartition des hausses salariales. « Mais on demeure prudents, on attend les libellés pour voir si tout est conforme », confie Sylvain Bisaillon.

La convention prévoit une hausse moyenne de 10% des salaires sur trois ans. M. Bisaillon souligne toutefois que les grandes disparités de salaires entre les différents établissements concernés font en sorte que les hausses sont plus intéressantes pour certains et moins avantageuses, en pourcentages, pour d’autres.

« Le rattrapage a des conséquences. Par exemples, St-Bruno, le Forum et Cavendish sont plus récemment syndiqués chez nous et leurs salaires étaient vraiment plus bas que ceux du Quartier Latin, disons. Nous comprenons que ces membres auront peut-être une réserve, mais nous recommandons l’adoption de l’offre

Au terme de la convention, les salaires varieront entre 10,30 $ de l’heure et 12 $ de l’heure, selon les échelons.

La section locale 262 de l’AIEST représente quelque 475 employés dans huit cinémas Cineplex au Québec.

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Fermeture de l’Hôtel des Seigneurs

Saint-Hyacinthe – Après onze mois de grève, les syndiqués de l’Hôtel des Seigneurs, à Saint-Hyacinthe, pourraient perdre leur emploi tout juste avant la période des Fêtes.

La semaine dernière, l’entreprise annonçait que la situation étant devenue « intenable financièrement » et que l’établissement ne parvenant plus à atteindre la rentabilité, l’Hôtel des Seigneurs fermerait ses portes le 22 décembre prochain.

Au lendemain de cette annonce, la Fédération du commerce de la CSN, qui représente les quelque 180 salariés syndiqués de l’établissement, demandait à SilverBirch, entreprise hôtelière propriétaire de l’Hôtel des Seigneurs, de se rasseoir aux tables de négociation.

« Avant de tout fermer et de tout démolir à Saint-Hyacinthe, j’invite le représentant de l’employeur, Herman Champagne, à aller chercher un mandat », de déclarer le président du syndicat local, Robin St-Pierre.

La Fédération du commerce déplore que le fait que la partie patronale persiste à faire peser la menace de fermeture alors qu’elle n’a même pas le mandat nécessaire pour négocier sur les deux principaux points d’achoppement, soit la transférabilité de la convention collective en cas de vente partielle à un tiers et l’encadrement des services réduits aux chambres.

Les représentants des milieux économiques et politiques de Saint-Hyacinthe soutiennent avoir ressenti les impacts de ce conflit de travail, que ce soit en termes de baisse de l'achalandage dans les commerces ou des revenus de ceux-ci, voire même des pertes d'emplois indirectes.

Ils ont fait connaître leurs préoccupations cette semaine en conférence de presse quant au fait qu’au cours des douze derniers mois, SilverBirch a signé six conventions collectives dans ses centres hôteliers ailleurs au pays. Ils affirment que ces règlements auraient permis la concrétisation de huit investissements majeurs, totalisant 350 M$ et créant ou consolidant entre 850 et 1000 emplois. « La population maskoutaine peut-elle se permettre de demeurer en reste et accepter que le scénario retenu ici soit la fermeture du complexe ? ».

Les syndiqués sont en grève générale illimitée depuis le 28 octobre 2012, un mandat adopté dans une proportion de 85%.

Dans le cadre des négociations coordonnées du secteur hôtelier à la Fédération du commerce entamées à l’été 2012, une trentaine d'hôtels du Québec sont parvenus à des ententes à ce jour.

SilverBirch est également propriétaire de l’Hôtel Hilton Bonaventure à Montréal et y a conclu une entente pourtant conforme à la plateforme de revendications communes des syndicats qui prennent part à cette ronde, y compris le syndicat de l’Hôtel des Seigneurs.

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Négos façon Labeaume

Québec – La Ville de Québec a annoncé qu’elle interrompt les négociations avec les cols bleus pour la période électorale. La nouvelle n’a pas manqué de faire rager le Syndicat des employés manuels de Québec (SCFP 1638-FTQ), qui qualifie la manœuvre de « petite politique électoraliste ».

« Le maire fait le tour du Québec et réclame à cors et à cris qu'il faut discuter du régime de retraite, et maintenant qu'on en parle, il quitte la table ! », de faire valoir les représentants syndicaux.

Eddy Jomphe, le négociateur des cols bleus, s’est étonné de la décision de la Ville, d’autant plus que les négociations allaient bien, soutient-il.

« Le syndicat avait déposé une proposition formelle sur le régime de retraite. On attendait le retour de l'employeur qui promettait une réponse en septembre. Tout se déroulait normalement. De notre côté, on entrevoyait même la possibilité d'une entente avant les élections. »

Le syndicat doute que les négociations reprennent dès le lendemain des élections municipales. « Et on redoute que rien n'arrive avant les Fêtes. La vérité, c'est que le maire ne veut pas négocier, il veut décréter », de déclarer Daniel Simard, président du 1638 par intérim.

Devant cette éventualité, le syndicat n’exclut pas le déclenchement de la grève. Il a d’ailleurs un mandat toujours valide en poche.

La convention collective des quelque 1 130 travailleurs est échue depuis le 31 décembre 2010. Les négociations ont débuté en février de l’année suivante. Quarante séances de négociation ont eu lieu à ce jour, dont 31 en présence d’une médiatrice nommée par le ministère du Travail.

Les cols bleus de Québec ont exercé une grève des heures supplémentaire du 24 mai 2012 au 21 décembre 2012. Ils n’avaient pas exercé leur droit de grève depuis 25 ans.

« Les cols bleus de Québec sont dégoûtés de l'attitude du maire, a lancé Daniel Simard. Que la Ville se sauve alors qu'on aborde la question du régime de retraite, c'est du Labeaume tout craché ! »

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Pompiers de Québec dédommagés

Québec – L’arbitre de grief Marcel Morin a condamné la Ville de Québec à verser 750 $ à chacun de ses 430 pompiers en plus d’une compensation de 5 000 $ à l’Association professionnelle des pompiers de Québec.

En 2009, le vice-président du comité exécutif de la Ville, Richard Côté, avait déclaré dans un reportage diffusé à TVA que les pompiers avaient mis en danger la population en retardant leur intervention sur des appels d’urgence en guise de moyens de pression.

Le syndicat avait nié ces allégations et une enquête interne de la Ville leur avait donné raison.

L’arbitre a statué que ces affirmations étaient fausses et sans fondement. Il déplore aussi que M. Côté ait toujours refusé de se rétracter.

L’APPQ se dit satisfaite de la décision, estimant que cela passe un message fort à l’effet qu’on ne peut pas dire n’importe quoi à l’égard du syndicat et de ses membres impunément.

Le maire Labeaume a fait savoir que la décision pourrait être contestée.

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Régime de retraite à contre-courant chez Abitibi LP

Larouche – La cinquantaine de travailleurs de l'usine Abitibi LP, propriété de Résolu et de Louisana Pacific, ont ratifié ce mercredi un nouveau contrat de travail qui prévoit la création d'un régime de retraite à prestations déterminées.

Alors que la tendance est au remplacement des régimes de retraite à prestations déterminées par des régimes à cotisations déterminées, moins avantageux, c’est tout le contraire qui se passe chez Abitibi LP, une entreprise de fabrication de poutrelles de bois.

Le régime de REER collectif à cotisations déterminées des syndiqués, membres de la section locale 7287 des Métallos, sera remplacé par un régime à prestations déterminées.

«Contrairement à ce qu'essaient de nous faire croire les porte-voix de la droite et le maire de Québec, c'est le meilleur véhicule pour assurer une retraite décente à nos membres, indique Dominic Lemieux, représentant syndical du Syndicat des Métallos. Les travailleurs sauront à quoi s'attendre lorsque viendra le temps de prendre leur retraite et l'employeur y trouve lui aussi son compte s'il s'assure d'une gestion prudente de la caisse. »