Brèves syndicales

2013/09/27 | Par Maude Messier

Le SCFP-Québec a 50 ans !

Montréal – Mardi dernier, le Syndicat canadien de la fonction publique – section Québec (FTQ) a fêté ses 50 ans.

La fusion de l’Union nationale des employés des services publics (UNESP) et l'Union nationale des employés publics (UNEP), le 24 septembre 1963 à Winnipeg, marque la création du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et la naissance du SCFP-Québec.

Si le noyau central de l’organisation provient alors du secteur municipal, une quarantaine de sections locales en provenance des affaires sociales, du secteur hydro-électrique et du secteur de l'éducation ont aussi pris part à ce congrès de fondation.

Pour souligner l’événement, une cinquantaine d’entrevues vidéo réalisées avec des militants sont disponibles sur YouTube, à la chaîne SCFPQuébecInfos.

« Les organisations syndicales sont tournées vers l'avenir et se définissent surtout dans l'action, d’expliquer Robert Bellerose, coordonnateur du service de l’information. Cela explique peut-être pourquoi elles négligent parfois de raconter les combats du passé et les victoires acquises. En recueillant ces témoignages, nous avons donné la parole à des personnes qui ont été dans l'action pendant chacune de ces cinq décennies. Elles nous ont raconté leur SCFP. »

L’histoire du SCFP est aussi un panorama des grands moments ayant marqué le Québec moderne, de la Révolution tranquille à aujourd’hui : nationalisation de l'électricité, Crise d'octobre, revendications des femmes, création du Fonds de solidarité, lutte pour l'équité salariale, etc.

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Couche-Tard : visite syndicale à l’assemblée des actionnaires

Laval – Les syndiqués de Couche-Tard ont profité de l’assemblée annuelle des actionnaires de Couche-Tard, à l’hôtel Sheraton de Laval mercredi dernier, pour rappeler que près de trois ans après la syndicalisation du premier dépanneur, le conflit perdure toujours entre la CSN et Couche-Tard.

En soutien à la syndicalisation des travailleurs, une actionnaire a cédé son droit de parole et de vote à monsieur François Desjardins, vice-président du syndicat des travailleuses et travailleurs des Couche-Tard des Laurentides et préposé à Boisbriand, afin qu'il puisse représenter les travailleurs syndiqués à l'intérieur de l'assemblée des actionnaires.

« Les dirigeants de Couche-Tard semblent s'inspirer des vieilles méthodes américaines du Union busting, croyant qu'en laissant le conflit s'enliser, les gens vont s'essouffler. J'ai des petites nouvelles pour monsieur Bouchard : nous sommes bien en vie, plus solidaires que jamais et bien déterminés à nous faire enfin respecter ! », s'est-il exclamé à la sortie de l'assemblée.

Le vice-président de la Fédération du commerce de la CSN, David Bergeron-Cyr, fait valoir que des actionnaires soucieux de la responsabilité sociale de l'entreprise, tels que Bâtirente de même que le Fonds Basile-Moreau et le Fonds Guyard Éthique, se sont prononcé en faveur d’une gestion plus respectueuse des conditions de travail et de sécurité des travailleurs.

François Desjardins a saisi l’occasion pour interpeler les dirigeants sur les franchisages récents de succursales de la bannière Couche-Tard, ce qui retarde la négociation.

La CSN attend d’ailleurs d’un jour à l’autre une décision cruciale de la Commission des relations de travail dans le dossier du Couche-Tard de Saint-Liboire devant statuer qui, du franchisé ou de Couche-Tard, est le véritable employeur.

Les préposés syndiqués réclament quatre journées de maladie, un système de communication en cas de vol à main armée, un suivi psychologique pour les victimes d'agression armée, des règles objectives pour les octrois de poste et les choix d'horaire et de vacances, le respect des normes du travail et des lois sur la santé et la sécurité, de même qu'une échelle salariale menant à un taux horaire de 12,80 $.

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Les employés de la Sépaq manifestent

Québec – Mercredi dernier, une cinquantaine d’employés de la Réserve faunique des Laurentides de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) ont profité de l'ouverture de la chasse pour interpeller les chasseurs, tracts à la main.

Rappelons qu’une entente de principe était survenue entre le comité de négociation syndicale et l’employeur le 3 mai dernier. Cette entente a finalement été rejetée par les membres plus tôt en septembre au terme d’une tournée de votes.

La convention collective des 2 000 employés de la Sépaq est échue depuis le 31 décembre 2012. Le syndicat dispose d’un mandat lui permettant d’exercer des moyens de pression et de déclencher la grève au moment jugé opportun.

La dernière offre patronale, jugée insuffisante par les syndiqués, proposait des hausses salariales de 0,5 % pour 2013 et 2014 et de 1% par année jusqu'en 2017. Une offre en deçà de l'indice des prix à la consommation, indique le SFPQ.

L’action de mercredi était la première d’une série à venir au cours des prochaines semaines.

Dans un communiqué, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) soulignait que 43 % des employés de la Sépaq sont des travailleurs saisonniers, que 29 % sont des employés occasionnels sans droit de rappel et que leur salaire moyen est de 14 $ de l’heure.

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Labeaume fait campagne sur le dos des syndiqués

Québec – Les déficits des fonds de pension représenteraient un danger pour l’avenir de Québec, selon Régis Labeaume.

« Notre campagne sera de demander à la population un mandat fort pour changer les lois du travail et les conventions collectives qui existent à la Ville de Québec. Ce sera l'enjeu de l'élection!, de déclarer le maire de Québec au lancement de sa campagne électorale dimanche dernier. Ce dossier est encore plus important que celui de l'amphithéâtre. »

Rappelons qu’il y a deux semaines, la Ville se retirait de la table de négociation avec le Syndicat des employés manuels de Québec (SCFP 1638-FTQ), au moment où les discussions s’amorçaient sur le régime de retraite.

De la « petite politique électoraliste » selon le syndicat qui redoutait alors que le maire de Québec fasse campagne sur le dos des syndiqués.

Ils se disent par ailleurs étonnés que M. Labeaume dénonce en fait des conditions de travail qu’il a lui-même négociées et signées en mai 2009.

La convention collective des 1 130 cols bleus de Québec est échue depuis le 31 décembre 2010.

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La sécurité ferroviaire concerne aussi les travailleurs

Montréal – Les quelques 3 300 chefs de train, agents de train et coordonnateurs de la circulation du transporteur ferroviaire représentés par Teamsters Canada sont en négociation avec le Canadien National.

Teamsters Canada fait valoir que la santé et la sécurité sont au cœur des négociations entre les parties, l’employeur demandant des concessions qui auraient pour conséquence l’allongement des heures de travail et la diminution du temps de repos entre les trajets. Le syndicat s’oppose aussi à ce que les travailleurs se retrouvent seuls à bord des locomotives.

Plutôt que de remplacer les départs à la retraite qui se multiplieront au cours des prochaines années, le CN prévoit répartir les charges de travail entre les employés qui restent en poste afin de minimiser l’embauche de nouveaux travailleurs.

« Nous sommes très inquiets des conséquences de pareilles demandes sur la santé et la sécurité des Canadiens, de même que nos membres », d’indiquer Roland Hackl, porte-parole et négociateur syndical.

« L'attitude de la compagnie déclenchera fort probablement un conflit de travail. La catastrophe de Lac-Mégantic ne doit pas rester vaine: la santé et la sécurité des populations et des travailleurs sont non négociables. Point à la ligne. »

Le syndicat craint un scénario similaire à celui des négociations de 2010 alors que la grève avait été évitée de justesse.

La convention collective est échue depuis le 22 juillet dernier. Le CN vient de demander l’intervention d’un conciliateur.

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Manifestation ce samedi : « Le courant avant le profit!»

Montréal – La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics organise une manifestation, ce samedi à Montréal, pour dénoncer les hausses des tarifs d’électricité.

La Coalition estime qu’il s’agit d’une mesure inéquitable qui ne tient pas compte des revenus des individus et qui pénalisera les plus démunis de la société, nombreux à vivre dans des logements mal isolés.

Dès 2014, le dégel des tarifs du bloc patrimonial d’hydroélectricité s’ajoutera aux hausses soumises annuellement à la Régie de l’énergie.

La Coalition dénonce la poursuite des mesures d’austérité et, tout spécialement, les hausses des tarifs d’électricité.

Hydro-Québec : détournement de mission