Brèves syndicales

2013/11/01 | Par Maude Messier


Transport scolaire : à quand un salaire uniforme?

Québec – Une cinquantaine de conducteurs d’autobus scolaires ont manifesté, mercredi le 30 octobre, devant l'édifice Marie-Guyart à Québec.

Ils réclament la nomination rapide d’une nouvelle présidence sur le comité de travail devant faire l'évaluation de l'emploi des conducteurs d'autobus scolaires sur la base d'emplois comparables.

Le comité paritaire a débuté ses travaux en novembre 2012. Mais le départ inattendu du président, en avril 2013, a mis les travaux sur la glace et la situation perdure depuis maintenant sept mois.

Joint par l’aut’journal, Jacques Forgues, président du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), estime qu’il s’agit d’un manque flagrant de volonté politique. Déçu, il évoque l’importance des travaux de ce comité pour les chauffeurs d’autobus. « Nous n’existons nulle part dans les statistiques. Il n’y a pas de comparatifs. Ces travaux doivent jeter les bases de la reconnaissance de notre métier. »

Il explique que les conducteurs d’autobus sont souvent les premiers à faire les frais des compressions dans les commissions scolaires. « Depuis 1978, c’est toujours comme ça. Ils coupent dans les conditions de travail des conducteurs. » Il ajoute que de multiples clauses dans les contrats viennent, en plus, limiter leur liberté de négocier.

Si le comité n’est pas une table de négociation, il s’agit d’une étape essentielle, à son avis, vers l’établissement d’un salaire uniforme pour tous les chauffeurs d’autobus au Québec. Ce qui permettrait d’éliminer les disparités de traitement d’une région à l’autre pour un même travail.

Selon M. Forgues, leur salaire annuel moyen varie de 15 000 $ à 17 000 $.

Dans les faits, s’ils sont employés d’entreprises privées, les salaires des conducteurs d’autobus proviennent des enveloppes budgétaires gouvernementales. « Le gouvernement ne peut pas se cacher la tête dans le sable. »

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Entente de principe à la Sépaq

Une entente de principe est finalement survenue jeudi midi, le 31 octobre, entre l’employeur et le comité de négociation du SFPQ.

Les détails ne seront pas dévoilés tant que l’entente ne sera pas entérinée par les membres. Des assemblées générales se tiendront au cours des prochaines semaines à cet effet.


Québec – Après les 650 employés des 23 parcs nationaux et les 300 des 14 réserves fauniques, les quelque 75 employés de la Station touristique Duchesnay déclencheront la grève le 7 novembre prochain.

Un avis a été transmis à Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) par le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) lundi dernier.

La grève dans les réserves fauniques, déclenchée le 26 octobre dernier, a été interrompue trois jours plus tard. Le comité de stratégie a plutôt choisi de cibler la Station Duchesnay, dont les activités, les services, l’hébergement et le centre de congrès sont ouverts à l’année.

On y retrouve un nombre plus important d’employés permanents comparativement aux réserves fauniques qui comptent sur le travail de beaucoup d’employés temporaires.

Au SFPQ, on soutient que les échanges ne sont pas rompus entre les parties.

La convention collective des 2 000 employés de la Sépaq est échue depuis le 31 décembre 2012. Le syndicat dispose d’un mandat, accordé à 88 %, lui permettant d’exercer des moyens de pression et de déclencher la grève au moment jugé opportun.

Une entente de principe, survenue entre le comité de négociation syndical et l’employeur, le 3 mai dernier, a finalement été rejetée en septembre par les syndiqués des trois secteurs touchés par les débrayages. D’autres secteurs s’étaient prononcés en faveur.

Les syndiqués réclament une hausse salariale de 2 % par année. Ils gagnent en moyenne 14 $ de l’heure. Jusqu’à présent, l’employeur a offert des hausses de 0,5 % pour 2013.

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Sages-femmes en colère

Montréal – 200 personnes ont pris part à la manifestation en appui aux sages-femmes du Québec devant les bureaux la première ministre mercredi midi, lui demandant de trouver une solution rapide et équitable à l'impasse qui perdure dans les négociations avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) a d’ailleurs reçu l'appui de près de 80 groupes issus des milieux féministes et communautaires.

Jointe par l’aut’journal, la présidente du RSFQ, Claudia Faille, faisait valoir qu’« après plus de deux ans de négociation, de mobilisation, d’appels aux ministres et à la première ministre, ça suffit ! On veut être traitée avec équité. Ce n’est pas parce que nous un petit groupe de femmes qu’on peut nous traiter de la sorte. Nous en appelons au sens de la justice de Pauline Marois. »

Il y a 159 sages-femmes actuellement au Québec.

Les gardes et les horaires défavorables sont toujours au cœur du litige, alors que les sages-femmes réclament une compensation pour la rémunération de leurs heures de garde, un ajustement qui se ferait dans un esprit d’équité avec les autres professionnelles en soins du réseau de la santé.

« Tous les ministres à qui nous avons parlé nous ont assurées de la volonté du gouvernement de dénouer l'impasse. Pourtant, cette volonté ne se reflète pas à la table de négociation. »

Elles demandent d’être rémunérées 1 heure de salaire, à un taux inférieur du premier échelon salarial (soit environ 25 $), pour 8 heures de garde. Le gouvernement offrait 1 $ de l’heure de garde, une offre qu’il a bonifiée à 1,50 $.

Mme Faille insiste sur le fait que les sages-femmes ont toujours répondu présentes aux négociations, malgré des offres qui frôlaient parfois l’insulte.

« Nous préparons notre plan d’action pour les prochaines semaines, mais nous espérons sincèrement qu’il ne sera pas nécessaire. Les sages-femmes sont exaspérées. Si le ministère dit qu’il veut régler, alors on veut des résultats tangibles à la table. »

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Labeaume : limiter le droit à la négociation

Québec – « Le courage, ce serait de s’asseoir, d’écouter, de négocier et de mettre de l’eau dans son vin de par et d’autre. Pas de mettre sa solution sur la place publique et tenter de l’imposer en en faisant l’objet d’une campagne électorale », de faire valoir Jean-Noël Grenier, professeur agrégé au département de relations industrielles de l’Université Laval, à Québec, relativement au conflit qui oppose les syndicats des employés municipaux à Québec et Régis Labeaume.

Le conseiller syndical du Syndicat canadien de la fonction publique et négociateur pour le syndicat des cols bleus, Eddy Jomphe, affirme pourtant que le climat était sain aux tables de négociations et que beaucoup de choses étaient réglées par écrit. Le syndicat croyait fermement pouvoir en arriver à une entente avant les élections.

Régis Labeaume avait fait des demandes explicites quant au remboursement du déficit des régimes de retraite, demandes auxquelles a acquiescé le syndicat des cols bleus, confirme M. Jomphe.

Puis, en septembre, Régis Labeaume fait volte-face et cible les syndicats comme bouc-émissaire de sa campagne.

Si Labeaume déchire sa chemise sur le déficit cumulé des régimes de la Ville qui atteint selon lui 1,3 milliards $, c’est qu’il utilise une formule de capitalisation proposée dans le rapport D’Amours et d’ailleurs largement contestée.

Cette formule calcule le déficit actuariel comme si la ville devait fermer ses régimes demain matin et payer l’ensemble des cotisants actuels et à venir, ce qui est fort peu probable. Une telle formule existe pour les régimes complémentaires privés, mais ne fait pas vraiment de sens dans le cas d’une municipalité. Eddy Jomphe évoque plutôt un déficit de 710 millions $ en 2013.

Certes, si les hausses de rendements à long terme permettront de stabiliser et de renflouer les régimes, il demeure une part de déficit à éponger, ce à quoi consent le Syndicat des cols bleus, mais par la voie des négociations.

Et il est là, le nerf de la guerre de la « révolution » Labeaume. Il ne veut pas négocier, il veut imposer : régime de retraite, conditions de travail, relations de travail.

Il s’en trouve plusieurs pour dire que si les manières de Régis Labeaume sont souvent cavalières, il a l’avantage de défoncer les portes… pour les autres.

La fougue de Labeaume à « affronter l’eshtablisment syndical » est une charge pour changer les règles du jeu en matière de relations de travail, une « révolution » qui dépassera assurément les frontières de la Ville de Québec. Là-dessus, Labeaume a raison.

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Renaud-Bray: débrayage reporté

Montréal – À la demande du conciliateur, le Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau (SEPB-Québec), qui représente 250 salariés de Renaud-Bray, a reporté le débrayage prévu ce jeudi, au 1er novembre à minuit.

Les parties sont convoquées en rencontre de conciliation vendredi.

Rappelons que le SEPB détient un mandat de grève générale illimitée adoptée le 11 octobre dernier. La convention collective est échue depuis le 31 décembre 2012.

Les syndiqués ont débrayé pour une période de 48 heures la fin de semaine dernière. « Un coup de semonce », a indiqué Serge Cadieux, le directeur exécutif du SEPB-Québec, rappelant que son organisation réclame une entente avant le 30 octobre, sans quoi il mettra son mandat à exécution. Il ajoute que Renaud-Bray ne prend pas les négociations au sérieux, comme en témoigne le sur-place des négociations.

La reconnaissance du métier de libraire, la stabilité des horaires et les conditions salariales sont au cœur des priorités syndicales. Jeudi matin le SEPB a déposé une offre globale de règlement. La direction de Renaud-Bray rétorque que cette offre repose sur « le tout ou rien ».

La direction de Renaud-Bray déplore « la confrontation et les coups de force » et dit souhaiter en arriver à un règlement négocié à la satisfaction de tous.

Une période importante s’amorce pour les affaires chez Renaud-Bray avec les temps des Fêtes qui approche et le Salon du Livre de Montréal.

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Un candidat fera face à Michel Arseneault

Montréal – Claude Généraux sera candidat à la présidence de la FTQ lors du Congrès de la Fédération qui se tiendra du 25 au 29 novembre prochains.

Ancien secrétaire-trésorier du Syndicat canadien de fonction publique (SCFP) de 2001 à 2011, il a annoncé ses intentions en conférence de presse ce jeudi.

« La question du leadership de la FTQ se pose dans un contexte où le Québec est secoué par une profonde crise de confiance. Les travailleuses et travailleurs, syndiqués ou non, ont soif de transparence et d'intégrité. Aujourd'hui, je lève ma voix pour que la FTQ fasse clairement partie de la solution. »

Éducateur à l'hôpital Rivière-des-Prairies et militant au SCFP 313 dès 1980, il est élu président du SCFP-Québec en 1993.

Le syndicaliste a fait valoir, en conférence de presse, qu’« il est temps de défendre nos membres et non pas des réputations. »