La FTQ tournera-t-elle la page?

2013/12/02 | Par Maude Messier


Sans surprise, Daniel Boyer a été élu par acclamation vendredi matin, dernière journée du 30e Congrès de la FTQ.

Au terme d’une élection à scrutin secret, c’est finalement Serge Cadieux que les délégués ont choisi comme secrétaire-général de la plus grande centrale syndicale du Québec, avec 64% des voix. 1396 délégués se sont prononcés.

À noter que de nouvelles procédures d’élections ont été adoptées par le Conseil général lors d’une assemblée spéciale le dimanche qui a précédé le Congrès. Les délégués ont donc dû s’inscrire durant la semaine, pour pouvoir se prévaloir de leur droit de vote, et présenter une pièce d’identité avec photo en allant aux urnes.

Rapidement après l’annonce des résultats, les deux candidats défaits se sont adressés à l’assemblée pour indiquer qu’ils se ralliaient au choix des délégués. Claude Généreux, qui a obtenu 30% des voix, a offert ses « sincères félicitations pour une victoire irréprochable ». Michel Parent, qui a récolté 5% des voix, s’est dit heureux que « pour une fois, la démocratie ait été appliquée. »


Discours du nouveau président

« Je vous lance un cri de ralliement », d’adresser Daniel Boyer dans son discours suivant l’élection. Unité et solidarité vers un nouveau départ, c’était le mot d’ordre des deux nouveaux dirigeants. Le président s’est dit confiant que la FTQ était prête à affronter les attaques antisyndicales et à aller de l’avant avec le « plan d’action » des trois prochaines années, découlant des décisions prises lors de ce congrès.

Serge Cadieux a pour sa part signifié que ces élections lui avait permis de discuter avec un grand nombre de membres et qu’il entreprend son mandat avec hâte de « livrer bataille alors que Queen’s Park se penchait cette semaine sur un projet de loi pour abolir la formule Rand. »

L’équipe Boyer-Cadieux incarne-t-elle la continuité ou le changement ? « Si vous parler de la Commission Charbonneau, ce n’est pas la FTQ qu’on veut. (…) Il y a eu du ménage, une page est tournée. »

En conférence de presse, les questions sur l’éthique, la Commission Charbonneau, le « ménage » au sein de la FTQ, sur le Fonds de solidarité FTQ, ainsi que sur la présence de syndicalistes au conseil d’administration de l’institution, ont occupé la période de questions.

Serge Cadieux assure que la FTQ d’aujourd’hui est saine, en santé et irréprochable. « Sur le plan de l’éthique, on doit être irréprochables », ajoutant : « C’est sûr qu’on n’a plus le droit à l’erreur. » Il a insisté sur le fait que les événements reprochés à la FTQ remontent à 2009.

Quant à la gouvernance du Fonds de solidarité, Daniel Boyer a indiqué qu’un comité était mandaté pour étudier la question et qu’il attendrait les recommandations avant de commenter le dossier, soulignant tout de même qu’il s’agissait « d’abord et avant d’un fonds de travailleurs ». Un rapport doit être déposé au plus tard le 31 mars 2014.