Anglais intensif en 6e année : l’implantation se poursuit à un train d’enfer

2014/02/11 | Par Frédéric Lacroix


En Commission parlementaire, lors de l’étude du projet de loi 14 en juin 2013, la Ministre responsable de la Charte de la langue française, Mme Diane De Courcy, a affirmé que bien que son gouvernement n’ait pas mis de frein – tel que promis en campagne électorale – à l’implantation du programme d’anglais intensif en sixième année du primaire, elle s’attendait à ce que le niveau d’implantation du programme dans les écoles françaises ne varie pas et reste stable : « A 12% des écoles primaires (en 2012)» avait-elle témérairement affirmé.

Dans la région de Québec, l’implantation continue à toute vapeur comme si le PLQ était encore au pouvoir : les commissions scolaires emploient des permanents chargés d’implanter le programme (souvent des professeurs d’anglais) et affirment ouvertement vouloir implanter dans toutes les écoles primaires de leur territoire.

À Québec, environ le tiers des écoles primaires ont implanté le programme. Dans deux ou trois ans, l’implantation sera complète! Tout ça en l’absence de la moindre évaluation rigoureuse du programme!

Il faut comprendre que les Conseils d’établissement, structures décisionnelles sur lesquelles siègent des parents bénévoles pas nécessairement experts en éducation, ne sont pas équipés pour résister aux pressions des commissions scolaires et pour remettre en cause les études douteuses sur lesquelles celles-ci se fondent pour chanter les louanges de l’anglais intensif.

L’anglais intensif est présenté par celles-ci comme l’invention la plus géniale depuis le bouton à quatre trous. Il ne semble avoir que des vertus aux yeux des responsables de l’implantation, souvent des professeurs d’anglais, l’avais-je mentionné?

J’ai voulu vérifier avec le MELS ce qu’il en était du niveau d’implantation du programme d’anglais intensif au Québec. Cela a nécessité une demande d’accès à l’information pour apprendre que le MELS ne tenait plus de statistiques sur le sujet. Un simple hasard sans doute.

Mesdames De Courcy et Malavoy, n’est-il pas temps d’agir avant que la bilinguisation des écoles primaires « françaises » soit complète?