Bibliothèques scientifiques menacés

2014/02/12 | Par UNEQ et CBPQ

La Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec (CBPQ) et l’Union des écrivaines et des écrivains du Québec (UNEQ) s’insurgent contre la décision du gouvernement fédéral de fermer les bibliothèques scientifiques de nombreux ministères en raison de compressions budgétaires. Les deux regroupements demandent à Ottawa de revoir sa politique et de trouver, en collaboration avec les professionnels concernés, les moyens de sauvegarder les contenus de ces centres de documentation dont la valeur est inestimable.

Tout en reconnaissant qu’une saine gestion des finances publiques est essentielle, la CBPQ et l’UNEQ estiment que les conséquences négatives de cette réduction substantielle des ressources documentaires risquent d’être plus grandes que les économies réalisées. Non seulement les chercheurs seront-ils affectés par ces fermetures, mais les auteurs d’ouvrages scientifiques et ultimement la population en général le seront aussi.

Au cours des deux dernières années, une vingtaine de bibliothèques de ministères ont dû fermer leurs portes, entraînant la destruction d’un savoir unique qui ne peut pas toujours être numérisé comme certains rapports d’étude ou des documents anciens qui ont une valeur historique. Ainsi, bien que le gouvernement ait entamé le processus de numérisation de documents (30 000 selon un article du Devoir de janvier 2014) il est loin du compte des 660 000 répertoriés. Les scientifiques et les fonctionnaires qui utilisaient ces ressources et assuraient une expertise pour chaque domaine sont, par conséquent, privés d’outils de recherche irremplaçables.

En effet, les professionnels des bibliothèques offrent un service personnalisé aux chercheurs et aux fonctionnaires, facilitant grandement leurs travaux et proposant une assistance à la prise de décision pour la haute direction. Autant de gains de productivité qui disparaissent avec la fermeture des bibliothèques et la suppression des services.


La sauvegarde du patrimoine scientifique canadien qui a été accumulé au cours des années et a nécessité d’importants investissements devrait peser au moins aussi lourd dans la balance que le souci d’économie qui, nous dit-on, a mené à ces fermetures. Car, en effet, de quelles économies d’échelle parle-t-on? Pour Pêches et Océans, par exemple, le montant estimé est de moins de 450 000 dollars. Ne serait-il pas plus judicieux de faire une saine gestion des finances publiques en conservant une vision d’ensemble à long terme ?


Conscientes de l’importance des enjeux actuels, la CBPQ et l’UNEQ tiennent à exprimer leur soutien aux bibliothécaires, aux professionnels de l’information, aux chercheurs et aux auteurs d’ouvrages scientifiques qui contribuent par leur expertise à créer et à diffuser le savoir ainsi qu’à faire avancer le débat sur les grandes questions scientifiques, une composante essentielle de la vie démocratique.



La Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec fondée en 1969 pour représenter la profession de bibliothécaire, regroupe plus de 600 membres exerçant dans divers milieux de pratiques. Tous ses membres sont des professionnels détenant une maîtrise en sciences de l’information. La CBPQ prend part aux débats de l’heure et plus particulièrement les dossiers touchant la pratique des bibliothécaires mais aussi toute mesure visant la restriction de l’accès à l’information.


L’Union des écrivaines et des écrivains québécois  est un syndicat professionnel créé en 1977. L’UNEQ regroupe plus de 1500 écrivains : des poètes, des romanciers, des auteurs dramatiques, des essayistes, des auteurs pour jeunes publics, des auteurs d’ouvrages scientifiques et pratiques. L’UNEQ travaille à la promotion de la littérature québécoise, au Québec, au Canada et à l’étranger, de même qu’à la défense des droits socio-économiques des écrivains.