Brèves syndicales

2014/03/21 | Par Maude Messier

Front commun en vue des négociations du secteur public

Montréal – Dimanche dernier, le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), la CSN et la FTQ ont annoncé qu’ils formeraient un front commun en vue des prochaines négociations avec le gouvernement du Québec, lesquelles doivent s’ouvrir l’automne prochain. Les conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2015.

Le Front commun représentera plus de 400 000 travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec.

Rappelons que le SISP est constitué de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) ne feront pas partie de cette coalition syndicale. Elles mèneront des négociations sectorielles de chacune leur côté.

De façon à « favoriser la plus grande unité au sein du Front commun », les organisations signataires du Protocole de fonctionnement du Front commun se sont engagées à ne pas marauder leurs membres respectifs.

Les changements d'allégeance syndicale sont permis lors de la période de maraudage qui précède le début des négociations du secteur public, soit l’été prochain.

De la mi-avril à la mi-juin, les organisations du Front commun mèneront des consultations auprès de leurs membres pour élaborer des bases communes de revendications, lesquelles devraient être déposées au gouvernement à la fin de l'année 2014.


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« L’école a besoin de soutien »

Sept-Îles – Ce mercredi, à Sept-Îles, la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS), affiliée à la CSQ, a lancé la campagne «L’école a besoin de soutien ».

Profitant de la campagne électorale provinciale, la FPSS revendique auprès du prochain gouvernement et des commissions scolaires un engagement ferme afin de renforcer le soutien scolaire.

Joint par l’aut’journal, le président de la FPSS, Éric Pronovost, explique que cette tournée a pour principal objectif de « mettre sur la mappe » le personnel de soutien scolaire. Des conférences de presse sont d’ailleurs organisées dans chacune des quatorze villes visitées d’ici la fin avril.

« À la Fédération, nous représentons 27 000 personnes, dans 81 corps de métiers. En 2014, ce n’est pas normal que, lorsqu’on rencontre des députés et même des parents, les gens ne sachent pas ce que nous faisons. Nous sommes en lien direct avec les élèves. Ils peuvent croiser de 20 à 25 fois du personnel de soutien dans une seule journée. »

De la secrétaire au concierge, en passant par les ouvriers spécialisés, les techniciens en éducation spécialisée, les éducatrices des services de garde, etc., le personnel de soutien est au cœur de la vie des élèves.

Éric Pronovost déplore que les nombreuses compressions des dernières années dans les commissions scolaires se soient réalisées trop souvent sur le dos du personnel de soutien.

Une situation qui, à son avis, affecte la qualité des services directs aux élèves et génère beaucoup d’instabilité chez le personnel, les élèves et les parents.

« Par cette campagne, nous voulons que le personnel de soutien soit reconnu au même titre que les enseignants et les professionnels du réseau scolaire. »

Le syndicaliste est d’ailleurs irrité que l’éducation ne soit pas plus largement abordée dans la campagne électorale en cours.

Cette tournée de sensibilisation met aussi, bien entendu, la table aux négociations du secteur public qui s’ouvriront l’automne prochain avec le gouvernement nouvellement élu.

La Fédération amorcera au printemps une deuxième phase de consultation auprès de ses membres en préparation des négociations. Éric Pronovost indique que la FPSS entend déposer ses demandes au gouvernement en octobre prochain.


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10 milliards $ de solutions fiscales aux partis politiques

Montréal – La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics s’invite dans la campagne électorale et propose 10 milliards $ de solutions fiscales aux partis politiques.

À quelques heures du débat des chefs, la Coalition a organisé un rassemblement, ce jeudi, au Square-Victoria à Montréal, pour interpeller les principaux partis politiques sur leurs propositions pour réformer la fiscalité du Québec.

Depuis plusieurs mois, la Coalition mène une campagne, « 10 milliards de $ de solutions, nous avons les moyens de faire autrement », et suggère différentes mesures pour promouvoir une fiscalité qui ferait plus de place à la justice sociale.

Par exemple, en luttant contre l’évasion fiscale, la corruption, en contrôlant le coût des médicaments, en révisant les mesures fiscales aux entreprises et en ajoutant un palier d’imposition, la Coalition soutient qu’il est possible de mieux financer les services publics et améliorer le bien-être de la population.

Formée à l’automne 2009, la Coalition rassemble 85 organisations syndicales, féministes, communautaires, étudiantes et populaires. Elle revendique l’accès à des services publics universels et de qualité.

Pour les détails des mesures proposées :Ici.


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Campagne électorale : et la pauvreté?

Québec – Le Collectif pour un Québec sans pauvreté s’inquiète du peu d’espace médiatique qu’occupe la question de la pauvreté dans le cadre de la campagne électorale en cours.

Pourtant, selon le Collectif, près d'un million de personnes seraient touchées par la pauvreté.

« Comme la pauvreté est un phénomène complexe et que les actions nécessaires pour l'éradiquer le sont tout autant, la population devrait pouvoir savoir ce qu'en pensent les différents partis », d'affirmer Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif, qui souhaite que les médias interrogent davantage les partis sur ces questions afin d’inscrire la pauvreté au cœur des enjeux électoraux.

Par exemple, au Québec, une personne sur dix se trouve en situation de survie. 842 000 personnes n'ont pas de revenus suffisants pour combler leurs besoins de base. 

Des centaines de milliers de travailleurs vivent dans la pauvreté, malgré le fait qu’ils occupent un emploi. Le revenu d'une personne seule travaillant 40 heures par semaine au salaire minimum n'atteint pas le seuil de faible revenu de Statistique Canada.

Créer la richesse pour mieux la répartir? Le Collectif fait valoir que la réalité montre surtout que la richesse, une fois créée, n'est pas équitablement partagée, accentuant l'accroissement des écarts entre les plus riches et les plus pauvres.

Par exemple, au Québec, entre 1990 et 2011, le pouvoir d'achat des 20 % de la population les plus riches a progressé plus rapidement que celui des 20 % les plus pauvres.

Les préjugés sont un obstacle important à la lutte contre la pauvreté. Contrairement aux croyances populaires selon lesquelles les personnes en situation de pauvreté sont responsables de leur sort, le Collectif aussi fait valoir que c'est lorsqu'on offre un meilleur soutien financier aux personnes qu'elles parviennent à se sortir d’une telle situation.

Ainsi, au cours des dernières années, ce sont les ménages dont le montant des prestations était le plus élevé qui ont quitté en plus grand nombre l'aide sociale pour retourner aux études ou sur le marché du travail.

Finalement, la majorité des ménages québécois reçoivent plus de services publics que ce qu'ils paient en impôts, taxes et cotisations, ce qui en fait un instrument essentiel à la redistribution des richesses. Mais les hausses de tarifs n’affectent pas équitablement les pauvres, la classe moyenne et les plus nantis, ce qui amoindrit cet effet de redistribution.


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Campagne électorale : les syndicats des fonctionnaires questionnent les partis politiques

Québec – Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec a adressé sept questions à chacun des grands partis politiques (Parti Québécois, Parti libéral du Québec, Coalition Avenir Québec, Québec solidaire, Option nationale, Parti vert du Québec, Parti conservateur du Québec) sur le rôle de l’État et de la place des services publics.

Le SFPQ divulguera les réponses des partis politiques sur sont site Internet, dans ses instances et sur les réseaux sociaux afin de les faire connaître les intentions des partis à ses membres.

Les questions abordent des thèmes touchant des problématiques régulièrement soulevées par le syndicat, notamment l’évitement fiscal, la sous-traitance, une enquête publique sur l’attribution des contrats informatiques, l’accessibilité aux services publics et une loi cadre sur la conciliation travail-famille.

Plus de détails :Ici.

Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) a également adressé aux partis politiques trois questions sur les finances publiques et l’avenir de l’expertise professionnelle publique de l’État québécois.

Plus de détails :Ici.

Les SPGQ publiera les réponses reçues en version intégrale sur son site Internet pour guider le choix électoral de ses membres.