PQ : Complice du fédéralisme pétrolier de Harper

2014/03/21 | Par Alexandre Leduc

Il y plusieurs choses qui étonnent dans la réplique de Dubuc à mon texte sur le plan de sortie du pétrole de Québec solidaire. solidaire. Tout d’abord, il reconnaît dès le départ qu’il était un des seuls au Parti Québécois à l’époque où il s’était porté candidat à la chefferie à soutenir un virage vert au sein de son parti.

Il affirme par ailleurs que, depuis, l’enjeu a progressé, à force des pressions internes du SPQ-Libre, a fait son chemin au PQ. Curieusement, si Dubuc est aussi rapide pour discréditer le plan de QS, il est étrangement silencieux quand vient le temps de dénoncer le virage pétrolier du PQ.

Forage à Anticosti 

Comment ne pas s’inquiéter de l’exploration tous azimuts du pétrole à Anticosti. L’échafaudage économique de ce plan est boiteux. Nulle part, on ne répond aux questions suivantes : est-ce que c’est rentable à long terme, comment on va faire pour transporter le pétrole en dehors de l’île, que va-t-on faire avec le gaz de schiste excédentaire résultat de la fracturation hydraulique ultra polluante nécessaire à l’extraction du pétrole ? Etc, etc, etc.

Finalement, nous le savons le St-Laurent et l’île d’Anticosti sont des écosystèmes fragiles. A-t-on seulement calculé ce que ça coûterait de nettoyer le St-Laurent advenant une catastrophe écologiste ?

On nous répondra que le gouvernement a acheté des parts dans les compagnies pour s’assurer que les procédés d’extraction respectent les normes environnementales. Trop souvent, malheureusement, en bout de piste seule la recherche du profit compte.


Enbridge : Le PQ inféodé au fédéral

Le plus surréaliste est pourtant l’accord du gouvernement Marois à l’inversion du Pipeline 9b d’Embridge pour faire passer du pétrole sale de l’Alberta par le Québec. Cet enjeu à fait l’objet d’un échange lors du débat des chefs entre Françoise David et Pauline Marois.

La première ministre sortante a affirmé que c’était pour préserver des emplois dans les raffineries de l’est de Montréal. J’en suis. Mais dans ce cas pourquoi Embridge refuse-t-elle de signer une garantie que le pétrole sale de l’Alberta qui transitera par Montréal sera raffiné à Montréal ?

Qu’est-ce qui l’empêche de seulement passer ici pour aller être raffiné ailleurs, au gré de la multinationale. Absolument rien.

Ce qui me fascine le plus dans ce débat est le manque de perspective plus large. En effet, le PQ ne connait-il pas le concept du «Mal hollandais» ? Cette expression définit un phénomène économique d’un pays où toute la croissance est basée sur une seule ressource naturelle, le cas échéant le pétrole.

Cela a pour effet de doper la monnaie du pays en question et de faire une pression à la baisse sur les exportations. C’est donc tout le tissu industriel qui s’en trouve affecté. Nous vivons un peu ce phénomène au Canada. L’Alberta vit un boom économique artificiel grâce au pétrole sale et les régions avec des industries, essentiellement le Québec et l’Ontario, vivent des moments difficiles.

En devenant complice du fédéralisme pétrolier de Harper, le gouvernement veut-il vraiment contribuer à l’érosion de ce qui reste de notre tissu industriel ?