Référendum vs création d’emplois

2014/04/02 | Par Louis Duclos

L’auteur est un ex-député fédéral de Montmorency-Orléans. Il habite Ste-Pétronille de l’île d’Orléans

Si l’on en croit Philippe Couillard, l’électorat du Québec aura le choix entre un référendum et des emplois le 7 avril prochain. Quel simplisme désarmant de la part de quelqu’un qui aspire à devenir Premier ministre du Québec!

Un tel discours illustre d’abord la pauvreté de ses connaissances en ce qui concerne l’histoire politique et économique du Québec contemporain. En effet, il devrait savoir que les gouvernements du Parti Québécois avaient su très bien tirer leur épingle du jeu au plan économique au moment des référendums de 1980 et 1995, et ce, malgré les imprécations délirantes des oiseaux de malheur de ces époques dont le chef du Parti libéral du Québec se fait aujourd’hui le perroquet.

Peut-être serait-il pertinent de rappeler, pour faire l’éducation politique du bon docteur Couillard, que c’est un gouvernement du Parti Québécois qui a remis de l’ordre dans nos finances publiques au lendemain du référendum de 1995.

C’est en effet un déficit budgétaire de près de 6 milliards $ que les ancêtres libéraux de Philippe Couillard avaient laissé en héritage aux Québécois en 1994-1995. Or, le gouvernement souverainiste de Lucien Bouchard a totalement effacé ce déficit en quelques années en dépit d’une réduction draconienne de plus de 3 milliards $ des transferts fédéraux au Québec entre 1996 et 1998.

À bien y penser, c’est surtout sa mauvaise foi plutôt que sa méconnaissance des questions économiques qui transpire des propos de Philippe Couillard au cours de cette campagne électorale.

À titre d’exemple, on peut se demander comment il peut sérieusement contester les chiffres de l’Institut de la Statistique du Québec qui estime, en ayant recours à une méthodologie en usage dans la plupart des 30 États membres de l’Organisation de coopération et de développement  économique ( OCDE ), que 48,000 emplois ont été créés au Québec en 2013?

Dans ces conditions, prétendre comme il le fait dans sa publicité électorale que le Québec a perdu 66,000 emplois l’an dernier s’apparente à de la fourberie.

Enfin, le discours de Philippe Couillard traduit aussi une forme de mépris à l’endroit de la démocratie. À cet égard, il faut déplorer la diabolisation de l’exercice référendaire que l’on retrouve constamment dans ses interventions.

Pourtant, tout vrai démocrate devrait s’abstenir de dénigrer l’expression la plus noble de la vitalité démocratique d’une société que constitue cette forme de consultation populaire. Pourquoi veut-on bâillonner ainsi le peuple québécois ? Philippe Couillard et les siens craindraient-ils qu’il ouvre enfin les yeux à l’occasion d’un éventuel référendum!