Si j’étais…

2014/04/04 | Par Monique Pauzé

L’auteure est enseignante à la retraite.


Si j’étais enseignante, je serais inquiète de l’arrivée possible des libéraux au pouvoir.

Le PLQ veut imposer le bilinguisme. Il remettra de l'avant le programme universel d'apprentissage de l'anglais intensif au primaire.

Les syndicats de l’enseignement ont mené une bataille pendant plus d’un an pour bien faire comprendre l’impossibilité d’un tel programme et son inefficacité.


Si j’étais préoccupée par l’avenir de notre système de santé, je serais inquiète de l’arrivée possible des libéraux au pouvoir.

Le PLQ veut implanter des super-cliniques privées du type Rockland MD, que Philippe Couillard a autorisé, lorsqu’il était ministre de la Santé. Comme le souligne le Dr Alain Vadeboncoeur,« on mise ici non pas sur la prestation publique offerte en établissements, mais vraisemblablement sur la prestation privée à large échelle, financée publiquement ».


Si j’étais environnementaliste, je serais inquiète de l’arrivée possible des libéraux au pouvoir.

Le PQ a imposé un moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent et sur le développement des petites centrales, mais le PLQ a dénoncé ces moratoires.

Le PQ a augmenté les redevances minières en imposant de 30% le surprofit mais, dès son adoption, le PLQ a juré d’abolir cette mesure.


Si j’étais préoccupée par le bien public, je serais inquiète de l’arrivée possible des libéraux au pouvoir.

Philippe Couillard y est allé d’un plaidoyer contre l’intervention directe de l’État dans l’économie. « Le Parti québécois emploie encore des méthodes du siècle dernier [basées sur] l’intervention directe de l’État. Les jobs, la prospérité, c’est créé par l’entreprise privée. La réalité de la vie, c’est ça. L’État ne crée pas d’emplois directement. »

Le gouvernement Charest nous avait habitués à ce préjugé favorable au privé avec, par exemple, ses décisions dans le secteur de l’énergie éolienne, dans les services de garde ou de santé, qui ont toutes favorisées le secteur privé. Le PLQ de Philippe Couillard loge à la même enseigne.


Je suis inquiète de l’arrivée possible des libéraux au pouvoir.

Neuf années de gouvernement libéral, c’était déjà trop ! Imaginer un autre mandat, qui se situe dans le même prolongement, c’est impensable !

Voter n’est pas un geste individuel, où je ne pense qu’à mes « petites affaires ».

Voter a des conséquences pour l’ensemble de la société et pour l’avenir des jeunes.

Permettre, par une division des votes, une possible victoire libérale devrait faire réfléchir toutes celles et ceux qui croient aux valeurs collectives.