Un vieux disque qui saute

2014/04/04 | Par Alexandre Leduc


Tandis que Pierre Dubuc ressasse de vieilles citations de nos porte-paroles sur la souveraineté, ou bien des propos d'Amir Khadir hors contexte et sujet à interprétation, Pauline Marois de son côté est claire : «il n'y aura pas de référendum». Elle l'a répété à six reprises lors du débat à Radio-Canada. Elle a même affirmé récemment dans Le Devoir « qu'il existe une possibilité qu’un référendum sur la souveraineté ne se tienne pas au cours des huit prochaines années ».

Comment des souverainistes convaincus peuvent-ils continuer à appuyer un parti avec une position aussi floue sur l'indépendance? En fait, la position actuelle du PQ se rapproche drôlement de la position attentiste de la CAQ. Quelle est la différence?

Nous ne faisons pas du tout le même constat sur les événements historiques précédant les deux derniers référendums. Dubuc parle d'agitation extrême entre 1960 et 1980, de la commission Fulton-Favreau, des diverses négociations constitutionnelles du Lac Meech et de Charlottetown, etc. Mais à quoi sert ces rappels historiques sinon à nous faire réaliser que ces commissions se sont toujours réalisés au sommet, avec quelques experts triés sur le volet. La population n'est jamais consultée davantage que pour cochez OUI ou cochez NON.

Dubuc nous traite de naïfs, car nous voulons tenir une assemblée constituante avec délibération sur les valeurs fondamentales du Québec. Selon ses dires, les fédéralistes saboteront le processus. Il y aurait trop de dissensions dans cette future assemblée. Il parle de coups fourrés de nos adversaires politiques.. Il serait pourtant beaucoup plus difficile, voire improbable, de noyauter une assemblée dûment élue, et de miner ses travaux pendant plusieurs mois sans que personne ne se rende compte de la mauvaise foi de ces imposteurs. Des règles de procédures encadreraient le travail de l’assemblée constituante, cela va de soit. Comme à l'Assemblée nationale d'ailleurs. S'il y a bien un lieu où il y a de la dissension et de la partisanerie, c'est bien à l'Assemblée nationale. Est-ce que quelqu'un remet en cause l'existence de la démocratie parlementaire parce que c'est difficile?

Au final, ce qui est frappant c’est à quel point Québec solidaire aura profité de la campagne pour faire la pédagogie de l’indépendance alors que le PQ de Pauline Marois aura passer 33 jours à s’excuser d’être souverainiste et à remettre aux calendes grecques, pour ceux qui ne l’avaient pas encore compris, l’idée de tenir un référendum.

On a tenté, du côté du SPQ-Libre, de nous vendre Pier-Karl Péladeau en nous disant qu’il était l’arme secrète pour gagner le prochain référendum. Qu’en tant que progressiste, il fallait avaler la couleuvre, car elle nous ouvrait les portes du pays.

Voilà que nous n’aurons pas de référendum, mais quand même Péladeau dans les pattes. Un coup de génie.


Tous les textes du débat  sur l'accession à la souvenraineté :


La stratégie de QS : l’assemblée constituante >>
par Alexandre Leduc










L’indépendance si nécessaire, mais pas nécessairement l’indépendance >>
Par Pierre Dubuc










Comment des souverainistes convaincus peuvent-ils continuer à appuyer un parti avec une position aussi floue sur l'indépendance? >>
par Alexandre Leduc