Brèves syndicales

2014/04/11 | Par Maude Messier

C-525 : dernière étape

Ottawa – Le projet de loi C-525 du député d'arrière-ban Blaine Calkins a passé le vote de la troisième lecture au Parlement ce mercredi soir.

S'il passe l'étape du Sénat et de la sanction royale, le projet de loi modifiera substantiellement le Code canadien du travail, la Loi sur les relations de travail au Parlement, et la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique, en imposant un vote secret obligatoire pour l'accréditation ou la révocation syndicale dans la fonction publique fédérale et les secteurs sous juridiction fédérale.

Il ne suffira donc plus de faire un dépôt de cartes d’adhésion syndicales signées par la majorité des travailleurs visés par une demande d’accréditation, comme c’est le cas actuellement.

Désormais, l’accréditation sera subordonnée à l'obtention d'une majorité de votes exprimés lors d'un scrutin secret. 

À noter que le projet de loi initial prévoyait que les travailleurs ne participant pas au vote étaient réputés s’opposer à la formation d’un syndicat.

Par exemple, dans une entreprise de 100 employés, si 49 personnes se déplacent pour voter, et qu’elles votent toutes « pour » la création du syndicat (100 % des votants), l’accréditation aurait tout même été refusée puisque les 51 absents sont comptabilisés comme des « contre ».

Le projet amendé prévoit plutôt que seuls les votes comptabilisés dans l’urne compteront pour établir le résultat.

Le NPD s’est fortement opposé à C-525. « Nous aurons fait tout ce qu’on pouvait pour rendre le projet de loi le moins outrageux possible pour les travailleurs, incluant mettre de la pression pour que les conservateurs apportent des amendements », de déclarer l’attaché politique du député fédéral de Rosemont – La Petite-Patrie Alexandre Boulerice.

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Le PLQ, Philippe Couillard, la santé et « les vraies affaires »

Montréal – Le fait que Philippe Couillard ait lancé sa campagne électorale en se prononçant pour le financement axé sur les patients en santé n’est pas de bon augure pour le réseau public, selon la Coalition solidarité santé.

Le coordonnateur de la Coalition, Jacques Benoit, estime que ce mode de financement favorise le développement du système privé de soins et services, la sous-traitance et la privatisation.

Inquiète de l’élection du gouvernement majoritaire libéral, la Coalition rappelle que c'est sous le règne de Philippe Couillard comme ministre de la Santé, de 2003 à 2008, que les CSSS ont été créés et qu’ils ont réduit les soins et services pour en transférer graduellement la prestation en sous-traitance par des organismes privés, d'économie sociale et communautaires.

De plus, la fusion des accréditations syndicales, la modification du Code du travail et l’ouverture à la couverture de chirurgies d'un jour aux assurances privées ont facilité la sous-traitance de différents services et soins (entretien, buanderie, alimentation, fournitures médicales, services à domicile, chirurgies) à des coûts plus élevés.

Puis, à l'encontre des avertissements du Vérificateur général, le mode PPP a été retenu pour réaliser deux méga-hôpitaux, dont les coûts ne cessent d'augmenter depuis l'annonce de leur construction.

Jacques Benoit soutient qu’en dix ans de gouvernement libéral, les ressources publiques ont été utilisées au service du privé, désormais bien implanté partout dans notre système public de santé et de services sociaux.

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Entente au Centre Sheraton de Montréal

Montréal – Réunis en assemblée générale vendredi le 4 avril dernier, les travailleurs syndiqués du Centre Sheraton de Montréal, représentés par la section locale 2609 du syndicat Unifor, ont adopté à 88% les termes de leur nouvelle convention collective.

L’entente de trois ans prévoit notamment des hausses salariales de 3% pour les deux premières années et de 2,75% pour 2016, une augmentation de 1% de la part de l’employeur au régime de retraite à cotisations déterminées, une amélioration au régime d’assurance collective et une 13e journée de congés fériés.

Selon le représentant au dossier, François Beaudoin, le salaire horaire moyen pour un préposé aux chambres, le titre d’emploi le plus important en nombre d’employés, est d’environ 22 $ de l’heure.

Il soutient que cette entente sécurise les 375 emplois dans un contexte plutôt difficile dans le secteur de l’hôtellerie compte tenu des nombreuses fermetures d’établissements, faisant valoir que « l'employeur a clairement indiqué ne pas avoir l'intention de faire des mises à pied ».

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À quand un CPE à l’Hôpital général juif?

Montréal – La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) dénoncent d’une même voix les refus répétés du gouvernement d'octroyer un permis de Centre de la petite enfance (CPE) à l'Hôpital général juif de Montréal.

La direction de l'hôpital a essuyé des refus à trois reprises depuis 2012 sans qu’aucune justification n’aie été donnée. Pourtant, soutiennent les syndicats, les professionnelles en soins qui travaillent à l’Hôpital général juif ont des horaires de travail atypiques et une garderie en milieu de travail leur permettrait de concilier plus facilement travail et vie familiale.

Les syndicats font aussi valoir que près de deux tiers des 5 000 employés de l'Hôpital général juif ont entre 20 et 40 ans et que les professionnelles en soins sont majoritairement des femmes.

Ils argumentent que la plupart des grands centres hospitaliers ont des garderies en milieu de travail avec des places réservées. Un service qui profite par ailleurs également à la collectivité vivant autour de l’hôpital.

Les organisations syndicales réclament du prochain ministre de la Famille qu'il consente finalement à l'implantation d'un CPE à l’Hôpital général juif.

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Convention de compromis au TNM

Montréal – La quarantaine d’employés syndiqués des services de l'accueil, des ventes, de la billetterie, de l'entretien, du bureau et du télémarketing du Théâtre du Nouveau Monde (TNM) ont adopté à 86% leur nouvelle convention collective ce mardi.

Une entente de principe a été conclue la semaine dernière entre la section locale 145 du syndicat Unifor et le TNM.

Pour la présidente du syndicat, Frédérique Guay, ce nouveau contrat de travail de 4 ans rejoint les objectifs du syndicat même s’il n’est pas idéal.

« Dans un contexte difficile pour toutes les organisations culturelles auquel le TNM n'échappe pas, nous avons réussi à protéger tous les postes permanents tout en augmentant les salaires pour chacune des années de la convention collective. »

Selon Laurent Lévesque, représentant national au dossier, le syndicat abordait les négociations avec très peu de demandes, conscient des réalités économiques de l’établissement inhérentes au secteur culturel.

« C’est une convention mature, parmi les meilleures pour le secteur. Mais la partie patronale s’est présentée avec plusieurs demandes de concessions, notamment des coupures de postes et des réductions d’heures. »

Le syndicat chiffre les demandes patronales initiales à 150 000 $ sur une masse salariale de 720 000 $.

Au final, il estime qu’il s’agit d’une entente de compromis qui permet de sauver les postes, en échange d’une réduction d’heures à la billetterie. Une conséquence directe de la vente de billets en ligne, soutient-il.

L'entente prévoit des augmentations salariales rétroactives de 2,25 %, suivies d'augmentations annuelles de 2 % pour chacune des années de la convention collective.

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Un 3e mandat pour Régine Laurent à la présidence de la FIQ

Québec – Régine Laurent a été réélue par acclamation pour un troisième mandat à la présidence de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec ce mardi.

Quelque 700 déléguées étaient réunies cette semaine au Centre des congrès de Québec à l’occasion du 10e Congrès de l’organisation.

« J'accueille avec une grande fierté cette marque de confiance que m'ont témoignée les déléguées », de souligner Mme Laurent, ajoutant que ce mandat clair lui permettra de relever les défis auxquels devra faire face l’organisation au cours des prochaines années, notamment les enjeux entourant la pratique des professionnelles en soins, la mise en place de soins à échelle humaine, sécuritaires et de qualité et la préservation des services publics.