Une démarche de réappropriation de l’éolien a clairement été mise en place

2014/05/01 | Par Martine Ouellet

Cher Monsieur Cliche,

En réponse à l’entrevue que j’ai accordée au journal Le Devoir et dans laquelle je déclarais que Hydro Québec devrait être propriétaire des parcs d’éoliens, vous me demandez pourquoi je n’ai pas agi dans cette direction quand j’étais ministre.

Vous affirmez que le programme du Parti Québécois ne va pas dans le sens de mes convictions et vous concluez votre article en m’invitant à choisir un véhicule politique, un parti ou un mouvement citoyen, qui corresponde mieux à ma vision des choses.

Malgré tout le respect que je vous dois, Monsieur Cliche, je me dois de dire que je trouve vos affirmations un peu simplistes.

Premièrement, je tiens à rappeler que j’ai agi en tant que ministre. Dans le dossier spécifique de l’éolien, j’ai géré une transition qui ouvrait la porte à la participation d’Hydro-Québec en tant que propriétaire de parcs d’éolien avec un 200 MW pour Hydro-Québec Production à réaliser en collaboration avec les communautés locales.

C’était la première fois au Québec qu’une ministre des Ressources naturelles annonçait l’attribution de production d’énergie à partir de l’éolien directement à Hydro-Québec.

Deuxièmement, contrairement à ce que vous laissez entendre, cette décision visant la réappropriation de l’éolien était tout à fait conforme au programme du Parti Québécois qui stipule à l’article 5.3 f) de son programme qu’un gouvernement du Parti Québécois « nationalisera le développement futur de l’énergie éolienne afin que celui-ci soit contrôlé par Hydro-Québec, avec une exploitation en coopération avec les communautés des régions productrices».

De plus, pour que le Québec tire le maximum de retombées de ces appels d’offres, j’ai fait inclure les éléments suivants : une limitation des quantités produites par année pour tenir compte de l’état du marché, une diminution du prix d’achat de l’énergie produite par l’éolien, une augmentation du poids relatif des communautés locales, une augmentation de la part de la fabrication locale et de la fabrication de composantes stratégiques au Québec. Ce n’est pas banal!

Malheureusement, nous ne sommes pas restés au pouvoir assez longtemps pour mener ce dossier à terme.

Je trouve donc malheureux que vous ne fassiez pas la distinction entre une gestion qui doit prendre en considération les contraintes du point de départ et la vision de là où on veut aller.

Une démarche vers une réappropriation de l’éolien a clairement été mise en place. Une réappropriation de l’éolien qui s’appuie sur les manufacturiers du Québec et l’expertise d’Hydro-Québec.

Enfin, je tiens à réaffirmer que le Parti Québécois est le meilleur véhicule pour faire avancer le Québec. J’ai eu l’occasion de le constater à plusieurs reprises depuis mon implication dans ce parti en 1986. Le Parti Québécois est un grand parti de militantes et de militants à travers tout le Québec, un parti de gens de conviction et de cœur.

Bien à vous,

Martine Ouellet.