Brèves syndicales

2014/05/23 | Par Maude Messier

Quel avenir pour les journaux régionaux de Gesca?

Montréal – La survie des six journaux quotidiens régionaux du Groupe Gesca passe par leur intégration à la nouvelle plateforme numérique La Presse + selon la direction de l’entreprise.

Une vingtaine de représentants syndicaux des journaux Le Soleil (Québec), La Tribune (Sherbrooke), Le Nouvelliste (Trois-Rivières), Le Droit (Ottawa), Le Quotidien (Saguenay) et La Voix de l'Est (Granby) ont rencontré mardi la haute direction de Gesca, bras médiatique de Power Corporation, pour faire le point sur la situation des journaux régionaux du groupe de presse.

Une rencontre qui s’est déroulée dans un climat d’ouverture, selon les syndicats, qui indiquent toutefois que de nombreuses incertitudes demeurent quant à l’avenir des journaux régionaux de Gesca.

« Un projet d'intégration serait un passage difficile, voire douloureux. Toutefois, elles ont réitéré leur volonté à se montrer flexibles et ouvertes dans les discussions devant mener à la survie de leurs médias dans leurs régions », pouvait-on lire dans un communiqué officiel émis mercredi par La Fédération nationale des communications de la CSN et le syndicat Unifor (FTQ), qui représentent les quelque 600 journalistes, employés de bureau et de divers corps de métiers de ces journaux.

Le Devoir indiquait jeudi que des évaluations préliminaires envisagent la disparition des trois quarts des postes de tout le réseau, ce qui représenterait des centaines d’emplois.

Au Droit par exemple, seuls 25 des quelque 90 postes actuels pourraient demeurer à terme, dont une quinzaine de reporters chargés de couvrir les informations locales diffusées sur La Presse +, toujours selon Le Devoir.

Les syndicats ne commenteront pas publiquement les scénarios présentés cette semaine avant d’avoir consulté leurs membres. Des assemblées générales seront tenues dans les prochaines semaines.

Les directions syndicales doivent se rencontrer à nouveau le 2 juin prochain afin de tenter de dégager une position commune, a appris l’aut’journal.

Lors de l’assemblée annuelle des actionnaires de Power Corporation la semaine dernière, les deux présidents, les frères Desmarais, fait des déclarations impromptues, évoquant l’abandon prochain de l’édition papier des journaux de Gesca et la disparition des quotidiens régionaux ainsi que leur fusion à La Presse +. La rencontre de cette semaine avait été fixée antérieurement à ces déclarations.

La majorité des conventions collectives viendront à échéance le 31 décembre 2014.


***


Il y a 40 ans, la CEQ passait de corporation à centrale syndicale

Rivière-du-Loup – Fondée en 1946, la Corporation des enseignants du Québec (CEQ) devient en mai 1974 la Centrale de l’enseignement du Québec (CEQ), que l’on connaît aujourd’hui comme la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Sur les lieux mêmes du Congrès de fondation de la centrale il y a quatre décennies, les délégués de la CSQ, réunis cette semaine en Conseil général à Rivière-du-Loup, ont souligné l’anniversaire de cet évènement marquant dans l’histoire syndicale du Québec.

En phase avec l’esprit des revendications syndicales de l’époque, l’organisation est alors passée d’une structure hybride, alliant corporatisme et syndicalisme, à une centrale syndicale qui se définit comme un acteur de changement social, engagé sur le terrain des enjeux sociopolitiques.

Fait intéressant, avant 1974, la CEQ était définie par une loi constitutive. Autrement dit, pour changer les statuts et règlements de la corporation, les députés devaient voter les modifications!

Pour souligner le 40e de la création de la centrale, la CSQ a publié un dossier spécial dans la dernière édition (été 2014) de Nouvelles CSQ : ici.


***


Radio-Canada : sonder le public, mais fermer le micro

Montréal – En fin de journée jeudi, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) réagissait à l’annonce de la fermeture du service des relations avec l’auditoire à Radio-Canada, au moment même où son PDG, Hubert Lacroix, invite la population à donner son opinion sur l'avenir du diffuseur public via un sondage en ligne.

« On se doit de souligner l'ironie d'un tel geste. Qui peut prendre cette consultation au sérieux? C'est de la poudre aux yeux. C'est un stratagème de relations publiques et non pas un dialogue avec la population. Le public avait déjà une façon de communiquer avec la SRC et c'était le service des relations avec l'auditoire », d'expliquer Isabelle Doyon, présidente du SCFP 675, qui représente les employés professionnels et de bureau de la SRC.

Isabelle Doyon dénonce vivement le fait que ce service soit pourtant maintenu du côté de CBC.

« On est heureux pour eux. Mais, ça donne l'impression qu'un auditoire est plus important que l'autre. Les Québécois et les autres francophones doivent être informés de cette situation. C'est la perte d'un service très important qui permet à la population de s'exprimer sur le contenu et les services offerts par la SRC. Nous sommes devant un cas de deux poids deux mesures, nous sommes outrés. »

Selon le syndicat, le service donnait suite à plus de 40 000 plaintes ou commentaires par année.


***


P6 : le COBP dénonce le profilage politique par le SPVM

Montréal – Le règlement municipal de la Ville de Montréal P6, adoptés dans la foulée de la multiplication des manifestations étudiantes au printemps 2012, qui exige que les manifestants fournissent leur itinéraire à la police et qu'ils ne soient pas masqués, ne serait vraisemblablement pas appliqué en cas de « manifestations de joie » des partisans du CH pendant les séries éliminatoires.

Après tergiversations et déclarations contradictoires, le chef du Service de police de la Ville de Montréal, Marc Parent, a déclaré que les policiers peuvent faire des nuances dans l'application du règlement P-6.

« On sait très bien qu'à ce moment-là, on n'est pas là pour demander à quelqu'un son itinéraire. Ce n'est pas organisé, c'est spontané, et ça, on le sait très bien. » - Marc Parent (Radio-Canada)

Et des nuances, il y en a beaucoup, selon le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP).

Le porte-parole du SPVM, Ian Lafrenière, a déclarésur les ondes de Radio X, à la veille de la manifestation annuelle contre la brutalité policière, que le COBP est la seule organisation à ne pas fournir d’itinéraire à la police.

Faux, rétorque le COBP qui a recensé, en guise de réponse, laliste (https://cobp.resist.ca/documentation/liste-des-manifestations-avec-ou-sa...) de plus d’une cinquantaine de manifestations pour lesquelles aucun itinéraire n’aurait été fourni, mais qui ont tout de même été tolérées par le SPVM pour la période du 5 mars 2013 au 8 mai 2014.

En contrepartie, pour la même période, plus d’une quinzaine de manifestations pour lesquelles les itinéraires n’ont pas été fournis ont, quant à elles, été réprimées.

Devant le caractère arbitraire de l’application de P6 par le SPVM, le COBP dénonce ce qu’il estime être du profilage politique.

Pour voir la liste : ici.


***


3e Congrès de la Confédération syndicale internationale

Berlin – La Confédération syndicale internationale (CSI) tenait du 18 au 23 mai, à Berlin, son 3e Congrès sur le thème Renforcer le pouvoir des travailleurs.

Quelque 1500 syndicalistes – dont des dirigeants syndicaux de la CSN et de la FTQ – en provenance de 161 pays ont discuté de la syndicalisation de plus de 20 millions de travailleurs dans le monde, de la lutte aux changements climatiques, de création d'emplois, de développement durable ainsi que de l'état des droits de la personne et syndicaux dans le monde.

Un plan d’action a été adopté par le Congrès déterminant les orientations et les actions de la CSI pour les quatre prochaines années.

Un classement mondial des pays en matière de protection des droits des travailleurs a aussi été présenté lundi.

L’indice CSI des droits dans le monde classe 139 pays en cinq catégories à partir des violations enregistre´es au cours des 12 derniers mois.

La compilation de 97 indicateurs permet d’enregistrer les violations de manie`re syste´matique et de disposer de donne´es comparables entre pays.

Le Danemark et l’Uruguay sont en tête du classement grâce à leurs fortes législations du travail. Le Canada se retrouve dans la catégorie 3, «violations régulières des droits», indiquant une ingérence régulière des pouvoirs publics et des entreprises dans les droits collectifs du travail et des défaillances dans la législation qui rendent les violations fréquentes.

Pour consulter le site du Congrès de la CSI : ici.

 

***


Conférence internationale : une éducation de qualité pour un monde meilleur

Montréal – Du 26 au 30 mai, environ 400 personnes sont attendues à Montréal d’une conférence internationale organisée par l’Internationale de l’Éducation dans le cadre de sa campagne mondiale, « Uni(e)s pour l’éducation ».

Les participants discuteront notamment de stratégies pour promouvoir l’accès gratuit à l’éducation de qualité, de mesures permettant d’améliorer la qualité de l’enseignement et des moyens permettant de créer des environnements pédagogiques sûrs et favorables à l’enseignement et à l’apprentissage. Ils débattront aussi du rôle que jouent les outils et les ressources modernes dans l’éducation.

Des délégués d’organisations syndicales membre de l’Internationale de l’Éducation seront présents, mais la conférence réunira également différents groupes tels que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), la Campagne mondiale pour l’éducation (CME), l’initiative mondiale pour l’éducation Education First (GEFI) ainsi que diverses organisations de la société civile.

L’IE représente 30 millions d’employés de l’éducation dans 170 pays. Au Québec, la centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’universités (FQPPU) sont membres de l’IE.

Lien de la campagne : ici.