Le rapport préliminaire sur le MH17 contredit la thèse étasunienne du missile russe

2014/09/11 | Par Michel Chossudovsky et Julie Lévesque

Selon le rapport préliminaire de l’agence de sécurité aérienne néerlandaise (Dutch Safety Board, DSB) :

« Le vol MH17 avec un Boeing 777-200 exploité par Malaysia Airlines s’est disloqué en vol, probablement en raison de dégâts structurels causés par un grand nombre d’objets à grande vitesse ayant pénétré l’avion de l’extérieur… » (Souligné par les auteurs.)

Bien que le rapport n’identifie pas la nature des « objets à grande vitesse », l’évaluation suggère que l’avion a été perforé par « un grand nombre » de projectiles non spécifiés.

Cette évaluation préliminaire, comprenant des preuves photographiques, ne suggère pas que l’avion a été frappé par « un ou plusieurs » missiles, comme le veut la version officielle de Washington. Rappelons que les gouvernements occidentaux ainsi que les grands médias ont accusé Moscou et « les rebelles soutenus par la Russie » en affirmant sans la moindre preuve qu’un missile Buk de fabrication russe était la cause de l’accident d’avion.

Ces allégations ont ensuite été utilisées comme prétexte pour justifier une série de sanctions économiques sévères contre la Russie.

Une question importante se pose: à la lumière des conclusions du rapport du DSB, le président Obama va-t-il retirer ses accusations contre la Fédération de Russie?

La preuve photographique indiquant des perforations semblables à celles produites par des tirs de mitrailleuse (« de nombreux petits trous ») et les évaluations de l’’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) suggèrent que le MH17 a été touché par des tirs d’avion militaire :

Jusqu’à présent, il n’a pas été possible de procéder à une étude détaillée des débris. Cependant, les images disponibles montrent que les morceaux de l’épave ont été percés à de nombreux endroits. Le type de dommages sur le fuselage de l’avion et le poste de pilotage est semblable à ce que l’on voit lorsqu’un grand nombre d’objets à grande vitesse pénètrent un avion de l’extérieur. Il est probable que ces dommages aient entraîné la perte de l’intégrité structurale de l’avion, menant ainsi à sa désintégration en vol. Cela explique aussi la fin brutale de l’enregistrement de données sur les enregistreurs, la perte simultanée de contact avec les contrôleurs aériens et la disparition de l’avion de l’écran radar.

Les premiers résultats de l’enquête indiquent que l’écrasement du MH17 est dû à une cause extérieure. Il faudra davantage de recherches afin de déterminer plus précisément la cause. L’agence de sécurité estime que des preuves supplémentaires seront disponibles prochainement aux fins d’enquête.

Le rapport préliminaire publie les premiers résultats de l’enquête en cours. Dès aujourd’hui, l’équipe d’enquête s’emploiera à produire son rapport final. L’agence a pour objectif de publier ce rapport dans un délai d’un an à compter de la date de l’accident. (DSB, op. cit.)

Le rapport du DSB ne mentionne pas de dommages causés par un missile. Le terme « missile » n’apparaît pas dans le communiqué de presse. En outre, le DSB, qui était sans doute sous pression politique, ne parvient pas à identifier clairement la nature des « objets à grande vitesse», ayant pénétré l’aéronef.

Il convient de noter que les constatations du DSB concordent avec celles du chef de la mission de l’OSCE, lequel a confirmé l’existence de ce qu’il a décrit comme « des trous semblables à ceux faits par une mitrailleuse » ( Wall Street Journal , 31 juillet 2014).

 

Entrevue avec le chef de la mission d’observation de l’OSCE (en anglais)

Ces conclusions sont également compatibles avec l’analyse du pilote allemand Peter Haisenko publiée antérieurement en anglais par Global Research :

Les faits parlent haut et fort et sont hors du domaine de la spéculation: La cabine de pilotage présente des traces de tirs d’artillerie. On peut voir les trous d’entrée et de sortie. Le bord d’une partie des trous est plié vers l’intérieur. Ce sont les plus petits trous, ronds et bien définis, montrant des points d’entrée, fort probablement ceux d’un projectile de calibre 30 mm.

Cet avion n’a pas été touché par un missile dans la partie centrale. La destruction se limite au poste de pilotage. (Voir Peter Haisenko,  Revelations of German Pilot: Shocking Analysis of the “Shooting Down” of Malaysian MH17. “Aircraft Was Not Hit by a Missile”,anderweltonline.com in German, Global Research, 30 juillet 2014.)

 

Déformations médiatiques

Dans une logique tordue, plusieurs médias dominants ont laissé entendre que les conclusions du DSB relatives au « grand nombre d’objets à grande vitesse », ayant pénétré l’avion « concordent avec les soupçons que l’avion a été abattu par un missile Buk sol-air, qui éclate peu avant de toucher sa cible ».

Bien qu’il y ait des preuves de perforations provenant d’éclats d’obus, les petites perforations sont comme des trous de balles de mitrailleuses et indiquent une attaque d’avion militaire. Ces trous ne peuvent pas avoir été causés par l’explosion d’un missile comme le suggèrent les grands médias dans leur couverture du rapport du DSB.