Claude Castonguay n’est pas le père de l’assurance-maladie

2014/11/10 | Par Jacques Fournier

L’auteur est organisateur communautaire retraité

Fort intéressante cette journée sur l’assurance médicaments organisée par l’Union des consommateurs le 6 novembre à l’UQAM.

La rencontre a débuté par un témoignage de Me Andrée Lajoie, professeur émérite à la Faculté de droit de Université de Montréal. Me Lajoie était conseillère à la Commission Castonguay-Nepveu à la fin des années 60. C’est cette Commission qui a recommandé la création du régime d’assurance maladie au Québec.

Pour Mme Lajoie, Claude Castonguay n’est pas le père du régime gratuit tel qu’on le connaît. M. Castonguay, au départ, voulait qu’il y ait des frais modérateurs pour consulter les médecins et pour aller à l’hôpital.

Le Dr Jean Rochon (présent à la journée) et Me Lajoie font partie des personnes qui ont convaincu la majorité des membres de la Commission que le système devait être gratuit. M. Castonguay était minoritaire. Comme il ne souhaitait pas, en tant que président, devoir signer un rapport minoritaire, il s’est rangé du côté de la majorité.

Mais il a refusé qu’un régime d’assurance médicaments soit intégré au projet et, par compromis, les autres membres de la commission se sont ralliés à son idée. On pourrait dire que M. Castonguay, « père » de l’assurance maladie gratuite, s’est fait faire un enfant dans le dos.

Aujourd’hui, Me Lajoie regrette qu’un régime d’assurance médicaments n’ait pas fait partie de la mouture initiale.

L’Union des consommateurs se bat, avec ténacité, depuis plusieurs années, pour que le régime d’assurance médicaments soit public et unifié, et non pas mi-public mi-privé, comme actuellement. Cela en diminuerait les coûts et mettrait fin à de nombreuses aberrations causées par un système mixte. Les textes des présentations seront disponibles, un peu plus tard, surle site web de l’Union des consommateurs.


Photo : Jacques Nadeau - Ledevoir.com