Redonner de l’oxygène aux familles du Québec

2014/12/08 | Par Martine Ouellet, ing. MBA

L’auteure est députée de Vachon et candidate à la course à la chefferie du Parti Québécois

La classe moyenne subit de nouvelles pressions, particulièrement depuis la crise financière. Les salaires stagnent, les charges fiscales sont bien présentes, les tarifs augmentent et le gouvernement libéral coupe dans les services publics. Il y a urgence d’agir afin d’éviter un appauvrissement accéléré des familles québécoises.

Il faut continuer de s’occuper de notre monde. Nous ne pouvons pas laisser tomber les familles québécoises face au gouvernement libéral de Philippe Couillard.

Depuis quelques semaines, les coupures libérales s’attaquent directement aux familles.


Une autre voie est possible

Mère de deux enfants, je connais la réalité des familles québécoises. Pour avoir visité de porte en porte mes concitoyens, je sais à quel point les familles québécoises peinent à boucler leurs budgets.

C’est avec un grand pessimisme que j’appréhende les impacts des coupes libérales. Encore une fois, ce sont les familles de la classe moyenne qui prendront les chocs, que ce soit par des hausses de tarifs ou par la détérioration de services publics.

Le gouvernement de Philippe Couillard a fait son choix : les familles du Québec écoperont.

Dans un contexte où la classe moyenne est déjà sous pression, jonglant difficilement entre la conciliation travail-famille et les paiements à faire au début du mois, cette stratégie libérale est inacceptable.

Le Parti Québécois, au sein duquel je milite depuis plus de 25 ans, doit faire de la protection de la qualité de vie des familles québécoises une priorité de tous les instants.

Nous devons redonner de l’oxygène à nos familles, non pas en faire les cibles des coupes idéologiques du trio de banquiers du gouvernement libéral.

Grâce au Parti Québécois, les Québécois bénéficient de programmes d’appui aux familles parmi les meilleurs au monde.

Depuis les années 1990, la politique familiale de notre parti repose essentiellement sur quatre mesures : le développement des services de garde éducatifs à coût abordable, la création d’un régime québécois d’assurance parentale, la réforme du soutien financier via l’instauration de l’allocation unifiée pour enfants et la maternelle à temps plein pour les enfants de 5 ans.

En touchant aux CPE, le gouvernement libéral s’attaque aux familles et nuit au développement économique du Québec car les services de garde ont permis à plus de 70 000 femmes d’intégrer le marché du travail.

Je souhaite remettre les familles québécoises au coeur des priorités du Parti Québécois. Une classe moyenne en bonne santé financière, c'est une véritable force pour la croissance économique du Québec. Elle est le moteur de la consommation et de la demande intérieure, créant de l'emploi sur l'ensemble de notre territoire.

Renforcer la classe moyenne, c'est augmenter la consommation de produits québécois afin de diminuer notre déficit commercial, qui est de 30 milliards à l'international.


Prendre le parti des familles, c’est favoriser la consommation locale, les commerces de proximité, bref l’économie québécoise.

Pour donner de l’oxygène aux familles québécoises, je propose de nouvelles mesures qui augmenteront leur revenu disponible et leur qualité de vie :

Pour donner de l’oxygène aux familles, je propose

  • D’offrir le matériel scolaire gratuit pour les élèves du primaire et du secondaire au public. Comme c’est le cas en Ontario depuis 2011, offrons de l’aide aux familles lors des achats de la rentrée. Le mois de septembre est une période très coûteuse pour les familles, je propose donc une bouffée d’air frais de 350 dollars pour une famille de deux enfants;
  • D’augmenter le Paiement de soutien aux enfants des familles de plus de deux enfants. Pour les familles nombreuses, c’est jusqu’à 500 dollars supplémentaires disponibles aux parents afin de répondre aux besoins des enfants;
  • De faciliter l’accès à la propriété via un congé de taxe de bienvenue pour l’achat d’une première résidence, en respectant un prix plafond, tout en offrant une compensation aux municipalités. C’est-à-dire jusqu’à 2 500 $ de plus dans les poches des premiers acheteurs.

De plus, afin de maintenir les avancées du Québec, qui font l’envie de nombreux pays dans le monde, je propose de compléter le réseau des CPE et d’enfin atteindre l’objectif d’un enfant une place.

Les parents contribuent déjà à travers l’impôt progressif à financer l’ensemble des services publics. Il est donc hors de question d’imposer une modulation des tarifs de service de garde, ce qui représenterait une nouvelle taxe imposée uniquement aux familles. Il faut préserver un tarif universel.


Nous voulons préserver notre modèle québécois puisque la redistribution de la richesse favorise la création de la richesse.

Pour y arriver, je propose de dégager une nouvelle marge de manoeuvre financière, non pas par des coupes à l’aveugle mais en misant sur de nouveaux revenus pour préserver les services publics sans alourdir le fardeau des familles.

Le Québec se démarque par son faible niveau d’inégalités et par son accès universel aux services publics.

Contrairement au souhait de M. Couillard, nous ne voulons pas devenir une province comme les autres.

En effet, augmenter les revenus de la classe moyenne permettra à cette dernière d’augmenter sa qualité de vie et donc de faire tourner l’économie, ce qui favorisera la création de la richesse.

Je propose donc que le gouvernement retrouve l’équilibre budgétaire en faisant contribuer davantage ceux qui en ont les moyens et en stimulant l’économie en fonction de nos intérêts :

Retrouvons l’équilibre budgétaire via

  • La réintroduction de la taxe sur le capital pour les institutions financières. Contrairement à plusieurs entreprises, ces dernières ne sont pas enclines à se délocaliser à l’étranger. En 2013, les grandes banques canadiennes ont engrangé plus de 30 milliards en profits;
  • La réintroduction d’un impôt sur le capital en dormance des entreprises. Depuis le début des années 2000, l’argent conservé en liquidité par les entreprises au Canada a augmenté de 200 à plus de 600 milliards. « C’est de l’argent mort », comme l’a dit Marc Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada. Stimulons donc l’investissement dans les équipements plutôt que dans des portefeuilles financiers;
  • Du côté des citoyens, l’instauration d’un impôt minimum pour les très hauts revenus, inspiré de la proposition du milliardaire Warren Buffet aux États-Unis;
  • La création de nouveaux paliers d’imposition chez les hauts revenus, s’inspirant de l’Ontario qui vient de le faire.

Retrouvons l’équilibre budgétaire via l’accès à l’ensemble de notre assiette fiscale. Avec l’indépendance du Québec, arrêtons d’envoyer 45 milliards annuellement à Ottawa via nos taxes et nos impôts. Qui de mieux que les Québécois pour savoir où investir chez-nous en fonction de nos intérêts?

Ce que je propose aujourd’hui est complètement à l’opposé de l’idéologie du gouvernement de Philippe Couillard.


Les familles du Québec sont notre plus grand actif, notre plus grande richesse – on doit investir en elles.

Elles sont en droit de s’attendre à un soutien et à des services publics de qualité. On peut faire mieux pour les familles du Québec.

Redonnons de l’oxygène à nos familles, aidons-les à mieux prospérer dans notre économie.

Tout le Québec sera gagnant!




Élément du photomontage : depositphotos/svetap