La SSJB dénonce les célébrations fédérales du suprémaciste anglo-saxon John A. Macdonald

2015/01/12 | Par Maxime Laporte


Le président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB), Maxime Laporte, déplore vivement que le premier ministre Stephen Harper ait lancé son année de propagande du bicentenaire de John A. Macdonald en demeurant insensible aux nombreuses protestations de citoyens dont les communautés ont été victimes du suprémacisme anglo-saxon du premier titulaire du poste de premier ministre du Canada.


Francophones et Métis

Membre de la loge orangiste de Kingston dès 1841, Macdonald a été à la tête de la répression sanglante des Métis du Nord-Ouest en vue de l’occupation des terres de l’Assiniboine par des blancs anglo-saxons, déclarant, « ces sang-mêlé impulsifs ont été gâtés par leur émeute [de 1870], et doivent être maîtrisés par une main forte jusqu’à ce qu’ils soient inondés par un afflux de colons ». Macdonald fit exécuter leur chef Louis Riel à la suite de ce qui est aujourd’hui considéré comme un honteux simulacre de justice, affirmant que Louis Riel « sera pendu même si tous les chiens du Québec aboient en sa faveur ».

Macdonald fut également complice des gouvernements provinciaux ayant l’un après l’autre interdit les écoles françaises, lui qui refusa d’utiliser son pouvoir de désaveu de ces lois orangistes alors que le gouvernement fédéral le fit pourtant 65 fois entre 1867 et 1896, pour des questions autrement moins fondamentales que les droits scolaires des Canadiens français.


Premières nations, Chinois et Noirs

Comme nous l’a révélé le professeur James Daschuck dans son livre « Clearing The Plains » (University of Regina Press, 2013), l’idole de Stephen Harper a aussi été aux commandes du génocide par la famine des Autochtones des Prairies afin de dégager la voie du chemin de fer, déclarant sans ambiguïté vouloir « convaincre l’homme rouge que c’est l’homme blanc qui gouverne ».

S’adressant à Kingston, ville d’origine de Macdonald, M. Harper n’a fait aucune mention de l’exorbitante taxe d’entrée imposée en 1885 par Macdonald aux immigrants chinois qu’il considérait comme une menace au « caractère aryen de l’avenir de l’Amérique britannique ».

La même année, le premier ministre Macdonald leur retira aussi le droit de vote pour le même motif raciste. « Alors qu’au nom du gouvernement fédéral en 2006, Stephen Harper a lui-même présenté ses excuses aux Sino-Canadiens pour les traitements discriminatoires leur ayant été imposés, le premier ministre demande aujourd’hui à ces mêmes victimes du racisme de Macdonald de célébrer leur bourreau », s’étonne Maxime Laporte.

« Et comme le démontre bien le professeur Stephen Azzi (Université Carleton), le racisme de Macdonald n’était pas davantage acceptable au 19e siècle puisque le deuxième premier ministre du Canada, Alexander Mackenzie, avait rejeté ces mesures anti-immigration chinoise, les qualifiant de dangereuses et contraires à la loi des nations et aux politiques en vigueur au Canada. », souligne Maxime Laporte.

Dans les années 1860, Macdonald collabora même avec les Copperheads, Sudistes américains opposés à l’abolition de l’esclavage de Noirs.

Pour riposter au révisionnisme de la « Sir John A. Macdonald Bicentennial Commission » (www.sirjohna2015.ca) et du site www.sirjohnaday.com, financé par Patrimoine Canada pour s’adresser aux enfants d’école, la SSJB et ses partenaires lanceront cette semaine le site www.sinistrejohna2015.ca.