Je mange ma galerie ou quoi?

2015/02/03 | Par Marielle Bouchard

Parmi les coupures annoncées à l'aide sociale, on retrouve la fin du moratoire du prix des maisons... ce qui voudra dire, pour bien des gens aux prises avec des difficultés, de devoir vendre leur maison, vivre sur les économies d’une vie pour finalement recevoir de l’aide sociale et se mettre sur la liste pour une place en HLM.

C’est bien beau les coups de génie d’un nouveau ministre de l’Aide sociale, mais si j’étais sans revenu et qu’on m’obligeait à me départir de ma résidence, encore faudrait-il qu’on veuille me l’acheter.

Et qu’est-ce que je mange en attendant de vendre ? Mes barreaux de galerie ? Et qu’est-ce que je donne comme matériel scolaire à mes enfants qui rentrent à l’école en septembre ? Un morceau de cendre et un bout de carton ? Et qu’est-ce que je fais quand hydro va me couper le chauffage ? Je brûle le cabanon ? Et si on me demande quel serait mon projet de société ? Alors je répondrais que ce n’est pas celui-ci.

Après un temps, je devrais me résigner à vendre ma maison à rabais… toute une aubaine pour les investisseurs. Est-ce ce qu’on entend par lutte à la pauvreté ?

Les « économies » de bouts de chandelles du ministre ne nous ferons pas oublier les 10 milliards de solutions fiscales qui pourraient être appliqué demain matin si, au lieu de rire de nous en parlant d’équité horizontale, les libéraux s’occupait plutôt de l’équité entre les riches et les autres. Ces mesures se fondent d’abord sur des motifs idéologiques et non économiques en plus d’entretenir des préjugés.


Photo : Radio-Canada