Ras le bol!

2015/02/13 | Par Michel Saint-Laurent

L’auteur habite les Îles-de-la-Madeleine

Depuis un certain temps, on nous sert plein de révélations sur la façon dont les nantis de ce monde « se graissent la patte », comme on dit. Le « Swissleaks », qui fait état des activités de la banque HSBC et de ses boniments envers les riches afin de leur permettre d'évader le fisc, de ne pas payer d'impôts, puis, le rapport d'Oxfam, montrant à quel point une infime minorité de multi-milliardaires contrôle les économies de la plupart des pays et, plus près de chez nous, toutes ces magouilles révélées par la Commission Charbonneau, sans parler de ces démissionnaires d'organismes publics et parapublics qui « se sauvent avec la caisse », toutes ces informations sont proprement scandaleuses, voire révoltantes.

Et qui plus ces révélations ne constituent, à n'en pas douter, que la pointe de l'iceberg et sont de nature à susciter un véritable haut-le-coeur sur la gouverne infâme des oligarques d'aujourd'hui, ces barons de la finance, ces « boursicoteurs  affamés», ces profiteurs insatiables, ces banques voraces, qui sont les véritables décideurs des politiques publiques.

Véritables décideurs car ce sont eux qui alimentent les caisses électorales des partis politiques qui leur sont, par la suite, redevables. Des politiciens fantoches les appuient, les protègent, les soutiennent, créent leurs échappatoires et, une fois au pouvoir, leur retournent l'ascenseur, cela va de soi. Tous ces lâches ont abdiqué leurs responsabilités d'agir pour le bien-être des populations qu'ils sont censés représentées et ne sont que des succédanés d'êtres politiques.

Enfin, ici au Québec, en ce moment, nous assistons à l'assaut calculé, tous azimuts, des libéraux, appuyés par leurs faux-frères de la CAQ et les médias serviles, visant à détricoter les politiques que des gouvernements antérieurs, avant l'assaut du néo-libéralisme, avaient mis en place afin d'assurer un minimum d'équité sociale.

Tout y passe. Santé, éducation, garderies, assisté(e)s-sociaux, régions, aîné(e)s, environnement, la mentalité comptable, le « tout à l'économie » balaie tout sur son passage alors que l'on se doute bien qu'ici même, comme ailleurs, les privilégiés de ce monde s'en mettent plein les poches, à nos dépens. Et ils ont le culot de nous demander, voire de nous forcer à nous serrer la ceinture...

Il serait intéressant de connaître les noms de ces privilégiés d'ici, car il y en a certes, ayant profité des « planques » des paradis fiscaux alors qu'ils sont derrière, de par leurs « oboles » aux partis politiques, les politiques d'austérité que nous servent, à la petite cuillère, nos gouvernements, qui n'ont rien de démocratiques.

À l'exemple de la Grèce, qui refuse les diktats imposés par la Troïka de l'Union européenne (UE), du Fonds monétaire international (FMI), et de la Banque centrale européenne (BCE) et qui se bat, qui se tient debout, et de tous ces autres groupes socio-politiques d'ici et d'ailleurs qui résistent au saccage perpétré par un capitalisme sauvage, il devient impérieux que toutes les forces vives du Québec, tous les progressistes s'unissent afin de dire, haut et fort, à tous ces fumistes qui nous gouvernent, et leurs suppôts financiers, que la récréation a assez duré et qu'il y a bien plus que les considérations comptables pour faire un monde où il fait bon vivre.