L'enrichissement collectif est notre objectif

2015/04/10 | Par Pierre Céré

Dans un texte publié récemment, Lise Payette nous rappelle qu'en 1959, à peine 3 % des Québécois francophones se rendaient à l'Université, « une statistique qui n'incluait pas les filles. C'eût été trop gênant1 ». Mon père est allé à l'école jusqu'en 5e année primaire. Parler de cela, c'est aussi parler de l'histoire de tout un peuple. Une époque où les protections sociales étaient bien peu nombreuses et les salaires, de misère. Je viens d'une génération où l'assurance-maladie n'existait pas.

Pourtant, parmi nous, des gens se sont levés, et ont travaillé, infatigables, à notre affranchissement. Nous avons construit depuis une société unique en Amérique. Un modèle de développement économique, tout autant que social, s'appuyant sur des mécanismes de concertation et d'équilibre entre les différentes forces qui animent notre société, avec un rôle important dévolu à l'État, à titre de régulateur, et des programmes sociaux visant à protéger l'ensemble de la société. Cette œuvre demeure inachevée, et prendra tout son sens le jour où nous serons maîtres chez-nous.

Certains, comme ces Libéraux au pouvoir, ou cette « drôle » d'opposition incarnée par la CAQ, tentent de nous faire croire que nous n'avons plus les moyens de nos désirs. Rien n'est plus faux.

Nous avons fait beaucoup et nous pouvons encore plus et mieux. 25 % de nos jeunes atteignent l'âge de 20 ans sans avoir obtenu un diplôme d'études secondaires. Nous pouvons nous donner l'objectif de réduire cela de moitié, et d'améliorer la qualité de notre système d'éducation. Nos lois sociales doivent être modernisées : santé et sécurité au travail, accès à la syndicalisation (rouage essentiel de notre démocratie), loi anti-briseurs de grève, conciliation travail-famille, vacances… « Le partage équitable des richesses étant notre objectif2 ».


Et si on se donnait un régime québécois d'assurance-chômage ?

À ce titre, comprenant que les réalités du chômage sont inhérentes à celles du travail, que le régime de protection économique de l'assurance-emploi du gouvernement fédéral impose des conditions de plus en plus rétrogrades, qu'il y a eu trop de mépris, trop de vol, trop de turpitudes, nous proposons que le gouvernement du Québec agisse souverainement et s'engage à mettre en place son propre régime d'assurance-chômage, de façon à mieux protéger les travailleurs et les travailleuses du Québec, à leur assurer une meilleure protection contre le chômage.


Merci !

Merci à tous ceux et celles qui, chaque jour, m'appuyez. Chacun de vos dons fait une différence, et m'aide à me rapprocher de l'objectif final. C'est ensemble que nous faisons avancer les idées et participons au débat.

Pour m'appuyer.

Pour consulter mon programme.

1 Libre d'apprendre, collectif d'auteurs sous la direction de Gabriel Nadeau-Dubois, Écosociété, 2014.

2 Projet de loi no 1, Loi sur l'avenir du Québec, Préambule, Déclaration de souveraineté.


Photo: Dominic Morissette