Une septuagénaire poussée à la rue par la Régie du logement

2015/08/27 | Par RCLALQ

Le Comité logement du Plateau Mont-Royal, en compagnie du député Amir Khadir, dénonce aujourd’hui le court délai qui a été alloué à Lilianne Dufour, 76 ans, pour se trouver un nouveau logement. La septuagénaire avait contesté l’avis d’éviction que lui avait envoyé son propriétaire qui souhaitait faire des travaux d’agrandissement à son logement.

Le Comité logement réagit ainsi à la décision du régisseur, Éric Luc Moffatt, qui a donné 23 jours à Madame Dufour pour se trouver un nouveau logis, et ce, après la période des déménagements et dans un contexte de pénurie de logements à Montréal. Madame Dufour habitait dans son logis depuis 14 ans.

Pour obtenir un logement d’urgence de la Ville de Montréal, elle aurait dû passer quelques jours «sans toit», et aller habiter dans une ressource d’hébergement pour femmes itinérantes.

«Il faut changer les règles, dit Lilianne Dufour, il y a une faille dans la Loi de la Régie du logement. C’est très stressant de se trouver quelque chose en si peu de temps. Pour éviter de me retrouver à la rue, j’ai signé un bail hier après-midi pour un logement plus petit, plus cher et loin du Plateau Mont-Royal où habite une bonne partie de ma famille.»

 Au-delà  du  délai, le Comité logement du Plateau Mont-Royal déplore la facilité avec laquelle les propriétaires peuvent évincer les locataires. «Ils invoquent souvent des motifs de reprise ou d’éviction autorisés par la loi, comme des travaux d’agrandissement. La Régie du logement leurs donne carrément le feu vert pour se débarrasser des locataires de longue date, en contournant leur droit au maintien dans les lieux et les mécanismes de contrôle des loyers», affirme Vicky Langevin, organisatrice communautaire.

«Dans ce cas-ci, ajoute-t-elle, le propriétaire n’avait même pas obtenu les permis de l’arrondissement. Pire encore, un logement du même immeuble a été mis en location sur Airbnb, suite au départ volontaire des locataires ayant reçu le même avis d’éviction.»

Il est aberrant que la Régie du logement permette d'expulser aussi facilement des locataires qui habitent leur logement depuis de nombreuses années au nom du droit au profit des propriétaires!, déclare Isabelle Monast-Landriault, porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ). Notre organisme demande l’interdiction de toute éviction à cause des sérieux préjudices subis par les locataires évincés.»