Thomas J. Mulcair et le fardeau de ses convictions

2015/08/31 | Par Gabriel Ste-Marie

Au-delà du titre de son autobiographie, il n'y a pas de conviction, il n'y a pas de courage, il n'y a que de l'ambition. L'ambition d'un homme prêt à dire une chose et son contraire, prêt à renier tout ce qu'il a dit par le passé, pour atteindre son objectif : être le premier ministre du Canada. Savons-nous seulement qui est le chef du NPD ?

Comment Thomas J. Mulcair a-t-il pu passer de ministre libéral à candidat au poste de conseiller de Stephen Harper à député puis chef néodémocrate en l'espace d'à peine cinq ans ? Par quel tour de passe-passe, cet illusionniste politique a-t-il réussi à faire croire aux Québécois que son parcours tortueux s'expliquait par le courage de ses convictions ?

On a tous entendu (grâce aux réseaux sociaux) l'éloge du thatchérisme que le député libéral faisait à l'Assemblée nationale et on a noté que, selon lui, le libre marché doit déterminer l'avenir des entreprises. On a vu sa sortie sur le Chantier Davie. « Pas une cenne publique pour le chantier Davie! », clamait-il en attaquant le Parti Québécois qui voulait appuyer le chantier naval de Lévis. Même chose pour le privé en santé. Et les exemples se multiplient. Ces virages à 180 degrés se répercutent même aujourd'hui sur les politiques de son parti. Avec Thomas J. Mulcair, voilà le NPD pro-sables bitumineux, pro-pipeline, pro-Belledune et anti-registre des armes à feu. Voilà le NPD qui exclut tout candidat qui remet en question les politiques du gouvernement israélien. Voilà le NPD qui refuse d'aller débattre des enjeux qui touchent les femmes. Voilà le NPD qui refuse de répondre aux questions des journalistes en point de presse. Le nouveau NPD, un peu bleu, un peu rouge et de moins en moins orange.

Au fond, en regardant bien la carrière de monsieur Mulcair, il n'y a qu'une seule constante : la détestation des souverainistes québécois. Un des nombreux points en commun avec son ami Philippe Couillard. Et c'est à eux aujourd'hui que le NPD fait appel, non pas pour battre les conservateurs de Stephen Harper, mais pour faire élire Thomas J. Mulcair comme premier ministre.

En 2012, Thomas J. Mulcair présentait le NPD comme le rempart contre l'option souverainiste. Aujourd'hui, il compte sur le vote des souverainistes pour se faire élire. Bref, un fédéraliste invite les indépendantistes à voter pour un parti fédéraliste qui combattra les indépendantistes! Ce qu'il faut comprendre, dans le fond, c'est que Thomas J. Mulcair nous invite à l'imiter et à abandonner à notre tour nos convictions afin d'assurer l'élection de son parti.

Ne nous méprenons pas. En demandant aux souverainistes d'appuyer le NPD, Thomas J. Mulcair nous invite dans la maison de bonbons du conte Hansel et Gretel. Une fois entrés, une cage nous attend. Ne soyons pas dupes, votons pour un parti qui défendra toujours nos intérêts, qui ne changera pas d'option à la première bourrasque. Le Québec mérite mieux qu'un illusionniste prêt n'importe quand à abandonner le fardeau de ses convictions sur la route qui le mènera à sa seule véritable ambition : être le premier ministre du Canada.