Les énergies renouvelables créent plus d'emplois que les énergies fossiles

2015/09/22 | Par Rania Massoud

Un nouveau rapport international démontre que les coûts d’une transition vers un système basé à 100% sur les énergies renouvelables, tel que mentionné dans  le manifeste Un grand bond vers l'avant présenté la semaine dernière au Canada, seront entièrement couverts par les économies effectuées sur les coûts futurs des carburants.

Réalisé par Greenpeace International, en collaboration avec le Centre aérospatial allemand (DLR), le rapport intitulé [R]évolution énergétique 2015 (synthèse en français disponible en pièce jointe) démontre par ailleurs que le secteur des énergies renouvelables créerait plus d’emplois que celui des combustibles fossiles.

« Faire le bond en avant vers un avenir énergétique durable n’est pas risqué comme veulent nous le faire croire certains politiciens », affirme Keith Stewart, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada.

« Nous espérons que ce rapport poussera tous les candidats aux élections fédérales à parler des avantages que gagnerait le Canada en prenant des mesures concrètes contre les changements climatiques et pour la création d’emplois verts »

Le rapport indique que la part des énergies renouvelables dans le secteur de l’électricité à travers le monde pourrait tripler d’ici 15 ans, passant de 21% à 64%. Environ deux tiers de l’électricité pourraient être produits à partir de sources d’énergie propres.

Même avec le développement rapide de certains pays, dont le Brésil, la Chine et l’Inde, les émissions de CO2 pourraient chuter des 30 gigatonnes actuels à 20 gigatonnes d’ici 2030.

Dans le secteur de l’emploi, l’industrie de l’énergie solaire photovoltaïque peut employer 9,7 millions de personnes d’ici 2030, c’est-à-dire dix fois plus que le nombre d’emplois aujourd’hui. Dans le secteur de l’énergie éolienne, le nombre d’emplois est prévu d’atteindre 7,8 millions au cours de la même période.

« Les industries des énergies solaires et éoliennes sont parvenues à maturité et sont plus compétitifs que le charbon au niveau des prix », affirme Sven Teske, auteur principal du rapport de Greenpeace.

« Il est très probable que ces industries surpasseront celle du charbon en terme de création d’emplois et de production énergétique d’ici 10 ans. Il est de la responsabilité de l’industrie des combustibles fossiles de se préparer en vue de ces changements dans le marché du travail et faire les dispositions requises. Les gouvernements sont appelés à gérer le démantèlement de l’industrie des combustibles fossiles qui tombent rapidement en désuétude. Chaque dollar investi dans les projets de combustibles fossiles est un investissement hautement risqué et potentiellement perdant », a-t-il ajouté.

Le montant des investissements nécessaires pour développer le secteur des énergies renouvelables d’ici 2050 se chiffre à près de 1 billion de dollars par année. Étant donné que les sources renouvelables ne dépendent pas du pétrole, les économies qui seront réalisées au cours de la même période sont évaluées à 1,07 billion par an, couvrant plus que les coûts nécessaires pour les investissements dans l’énergie verte.

« Nous ne devons pas permettre aux groupes de pression provenant de l’industrie des combustibles fossiles d’empêcher la transition vers les énergies renouvelables, qui représentent l’option la plus efficace et la plus équitable vers un avenir énergétique durable », déclare Kumi Naidoo, directeur général de Greenpeace International.

« J’invite tous les sceptiques à lire ce rapport et à reconnaître que cette transition est en effet possible et nécessaire et qu’elle profitera à tout le monde si elle est implémentée », ajoute-t-il.

La conférence de Paris sur le climat, qui aura lieu dans moins de trois mois, offre l’occasion aux dirigeants internationaux de prendre les mesures nécessaires et importantes pour lutter contre les changements climatiques, en accélérant le passage du secteur énergétique mondial vers les sources d’énergie 100% renouvelables d’ici 2050.

« Avec ce scénario présenté par Greenpeace, l’accord attendu de la conférence de Paris sur le climat doit offrir une vision à long-terme pour sortir du charbon, du pétrole, du gaz et de l’énergie nucléaire d’ici 2050 afin d’atteindre l’objectif des 100% renouvelables accessible à toutes et à tous », a encore dit Kumi Naidoo.


p.j : Synthèse du rapport [R]évolution énergétique 2015 en français.