Nouvelle alliance nationale autochtone visant les pipelines de sables bitumineux

2015/10/02 | Par Grand Chef Serge Simon

Des chefs de Premières Nations du Québec, de l’Ontario et du Manitoba ont visité hier la 47e assemblée annuelle de l’Union des chefs indiens de la C.-B. (UBCIC) en vue de préparer le terrain à une alliance nationale autochtone pour faire face aux pipelines de sables bitumineux, dont le projet Énergie Est de TransCanada.

Les chefs de l’UBCIC ont adopté une résolution en appui aux Premières Nations comme les Mohawk de Kanesatake qui cherchent à protéger leurs terres, leurs plans d’eau et les générations futures contre les dangers du pipeline Énergie Est de TransCanada.

L’idée de former une nouvelle alliance politique entre Premières Nations survient au moment où le devenir des pipelines est à l’avant-scène médiatique, les partis politiques se disputent sur cet enjeu et la candidate favorite à l’investiture du Parti démocrate américain, Hilary Clinton, annonçait récemment qu’elle n’appuierait pas le projet de pipeline des sables bitumineux Keystone XL de TransCanada.

« Les Mohawks de Kanesatake se sont inspirés des efforts des Premières Nations de l’Ouest, comme l’Alliance Yinka Dene (YDA) qui a élevé un mur d’opposition en réponse à la menace que représente le pipeline des sables bitumineux Northern Gateway d’Enbridge », explique Serge Simon, Grand Chef du Conseil Mohawk de Kanesatake.

« Nous cherchons maintenant à étendre ce mur d’opposition jusque dans l’est du pays pour stopper le pipeline de sables bitumineux Énergie Est de TransCanada. »

Les Premières Nations de l’Ouest, incluant des membres de l’Alliance Yinka Dene (YDA),  débutent d’ailleurs aujourd’hui leur combat juridique à la Cour fédérale d’appel à Vancouver contre le projet Northern Gateway.

Le YDA, avec le soutien du Conseil Mohawk de Kanesatake, avait fait une tournée cet été de nombreuses communautés autochtones situées le long du passage projeté du pipeline Énergie Est en vue de partager leur stratégie de défense de leurs droits et de leur territoire.

« Toutes ces disputes au sujet des pipelines au Canada sont interreliées », affirme Derek Nepinak, le grand chef de l’Assemblée des chefs du Manitoba.

« Même si un bris de pipeline ne contamine pas nos eaux sacrées – même si un pipeline est construit à l’autre bout du Canada –, nous serons tous victimes des effets des changements climatiques causés par la production accrue de sables bitumineux rendue possible par ces pipelines. Nos peuples ressentent déjà les effets néfastes des changements climatiques, et la situation deviendra catastrophique si nous n’arrêtons pas ces pipelines. »

« Comment pourrions-nous faire confiance à l’Office national de l’énergie (ONE) qui nous empêche de même aborder la question urgente des impacts climatiques du projet Énergie Est. C’est vraiment de la pure folie. Nous ne sommes pas contre toute forme de développement, mais nous nous opposons aux projets de développement non durables qui mettent en péril nos modes de vie traditionnels », s’indigne Arnold Gardner, le chef de la Première Nation Eagle Lake, laquelle fait partie du traité no 3 en Ontario.

Pour de plus amples renseignements (en français) sur la naissance d’une alliance de Premières Nations, ainsi que sur des données factuelles sur les dangers de la croissance de l’industrie des sables bitumineux, des pipelines et des changements climatiques, visitez : www.westmeetseast.ca