L’austérité incompatible avec la lutte aux changements climatiques

2015/10/07 | Par FTQ

Le secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Serge Cadieux, a présenté le mémoire de la centrale sur la cible de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) pour 2030 à la Commission des transports et de l’environnement.

D’entrée de jeu, la FTQ émet de sérieux doutes quant à l’atteinte possible des objectifs dans un contexte d’austérité. « Ce n’est pas avec un État ratatiné et des budgets insuffisants qu’on pourra effectuer avec succès une transition vers une économie plus propre. Le gouvernement doit se donner les moyens de ses ambitions s’il veut respecter ses engagements. Mais il doit surtout rompre avec la logique de l’austérité qui est incompatible avec la lutte au réchauffement climatique », fait valoir le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux.

Résolument en faveur du développement durable et de la protection de l’environnement, la FTQ croit également que la transition vers une économie plus propre sera réalisable dans la mesure où celle-ci se fait de façon équitable pour les travailleurs, les travailleuses et les communautés, et si on met en place une réelle concertation des partenaires de la société civile.

« Puisque la lutte aux changements climatiques bénéficiera à l’ensemble de la société, il faut que les coûts de la transition soient répartis de manière collective. Les coûts de la transition vers une économie plus verte ne doivent pas être supportés uniquement par les travailleurs et les travailleuses des industries polluantes ainsi que leur communauté », a indiqué Serge Cadieux.

 

Le Québec ne semble pas être sur la bonne voie

Pour la FTQ, la cible de réduction de 37,5 % semble adéquate dans la mesure où on réévalue périodiquement cette cible en fonction de ce qui est nécessaire pour limiter la hausse de température en dessous de 2 °C.

« Malgré l’ambition du Québec en matière de changements climatiques, nous sommes inquiets pour la suite des choses. Il est peu probable que la cible de 20 % pour 2020 soit atteinte, ce qui constitue une grande source d’inquiétude. D’après certains, on doit s’attendre, au mieux, à une réduction de 15 % des émissions de GES en 2025 », explique Serge Cadieux.

Quant aux moyens pour atteindre la cible de 2030 et, surtout, celle de 2050, la FTQ invite le gouvernement à annoncer rapidement comment il entend respecter ses engagements à long terme.

Finalement, la FTQ considère que la stratégie de réduction d’impôts pour les entreprises a atteint ses limites. Elles dorment déjà sur une montagne de liquidités et pourtant, n’investissent pas. Il faut changer d’approche et se doter d’une politique industrielle qui doit notamment comprendre les éléments suivants :

  • viser la relance du secteur manufacturier;
  • miser sur les activités de 2e et 3e transformation;
  • favoriser les circuits économiques courts;
  • soutenir le développement local et régional;
  • faciliter l’accès à une formation qualifiante et transférable;
  • s’assurer que la transition vers une économie plus verte est équitable;
  • rehausser les investissements en recherche et développement pour soutenir l’innovation et les technologies vertes.

Le mémoire de la FTQ est disponible sur son portail à ftq.qc.ca.

Source : FTQ