La conservation en zone boréale

2015/10/13 | Par Nature Québec

« La quantité de carbone stockée dans les forêts, les sols et les milieux humides de notre zone boréale est impressionnante. À l’heure où la communauté internationale, afin de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre, va devoir poser des gestes importants à Paris lors de la COP 21, ces résultats préliminaires nous confirment que nous ne devons pas oublier de maintenir un immense réservoir de carbone : la région boréale du Québec », déclare Christian Simard, directeur général de Nature Québec.

Sa réaction fait suite à l’annonce du ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. David Heurtel, concernant l’inventaire des stocks de carbone terrestre dans le nord du Québec.

Des milieux à protéger

En considérant uniquement les tourbières boréales du Québec, le stock de carbone s’élèverait à 55 000 millions de tonnes équivalent CO2, ce qui correspond à 700 fois nos émissions annuelles actuelles (année de référence 2012).

« La perturbation des sols et l’altération de ces écosystèmes peuvent libérer du carbone. Conséquemment, la protection de ces milieux, alors qu’ils sont encore intacts, permettrait d’éviter l’accélération du rythme des changements climatiques. La conservation doit donc faire partie intégrante de la stratégique québécoise de lutte contre les changements climatiques. Elle en est un élément clé ! », précise Sophie Gallais, chargée de projets Aires protégées à Nature Québec.

« Les résultats préliminaires annoncés ce matin viennent réitérer l’importance de mettre en œuvre l’engagement de protéger 50 % du territoire du Plan Nord des activités industrielles. Protéger le territoire nordique, c’est faire d’une pierre deux coups. En plus d’éviter que le réservoir de carbone devienne une source de carbone, la conservation du territoire nordique est également une mesure importante dans l’adaptation aux changements climatiques. En effet, elle permet de faciliter l’évolution de l’aire de distribution des espèces qui n’auront pas de perturbations additionnelles sur ces territoires », poursuit-elle.

Des données à prendre en considération dans l’encadrement légal

« Le Québec doit également tenir compte de ces données dans la révision de la Loi sur la qualité de l’environnement. Les processus d’autorisation environnementale devraient inclure la lutte aux changements climatiques, non seulement en considérant les émissions prévues par un projet, mais aussi en s’assurant que le projet ne libère pas le carbone stocké dans les écosystèmes boréaux », affirme Christian Simard.

« Il ne faut pas oublier non plus le rôle majeur que jouent les milieux humides et particulièrement les tourbières dans la séquestration du carbone. Il est important de protéger ces écosystèmes qui assurent, par ailleurs, de nombreux biens et services écologiques. Nous espérons que l’adoption à court terme d’une loi sur les milieux humides qui accordera une protection intégrale aux milieux humides d’intérêt », conclut Christian Simard.


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