Third Eye Capital finance la poursuite de Strateco contre Québec

2015/11/04 | Par Québec ait meilleure mine

La Coalition pour que le Québec ait meilleure mine s'inquiète du prêt accordé par la firme Third Eye Capital à la minière Strateco pour financer sa poursuite contre le gouvernement du Québec.

Strateco, une petite junior qui est pratiquement en faillite, intente cette poursuite en raison du refus du gouvernement du Québec de lui octroyer un permis pour le projet controversé d’uranium Matoush, à la Baie-James. La Coalition invite le gouvernement à ne pas céder à la pression du lobby du nucléaire et à maintenir le moratoire actuellement en place, comme le font déjà plusieurs États dans le monde.

« Il est légitime de se demander quel est l'intérêt de Third Eye Capital, une firme d'investissement de Bay Street à Toronto, de spéculer sur l'issue du procès que Strateco a intenté contre le gouvernement du Québec. Ces intérêts financiers cherchent-ils à faire pression sur le ministre pour infléchir sa décision en faveur de l'industrie uranifère? C'est inquiétant et nous invitons le ministre à rester ferme face à ces tentatives d'intimidation » affirme Dominique Bernier, coordonnatrice de la Coalition.

 

Maintenir le moratoire actuel sur les mines d’uranium

Cette annonce de Strateco survient alors que nous attendons toujours une décision du gouvernement du Québec suite au rapport du BAPE sur l’uranium publié en juillet 2015, lequel recommandait de ne pas ouvrir la porte aux mines d’uranium à cause des risques persistants sur les plans scientifiques, technologiques, de la santé et de l’environnement. L’absence de solution viable et éprouvée à long terme pour la gestion des résidus miniers radioactifs est un enjeu majeur souligné par le BAPE. Le BAPE concluait également à l'absence d'acceptabilité sociale au Québec concernant cette filière.

« Suite au BAPE, la Nation Crie et l’Assemblée des premières Nations du Québec et du Labrador ont réitéré leur demande que Québec légifère un moratoire sur cette industrie. Nous et d’autres organismes de la société civile on fait la même demande, notamment en encourageant Québec de s’inspirer de l’exemple des moratoires déjà en place en Colombie-Britannique, Nouvelle-Écosse, l’État de Virginie, certains États Australiens » rappelle Ugo Lapointe, coordonnateur de Mining Watch Canada, coporte-parole de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine.

 « Dans le cadre de la table ronde sur l'acceptabilité sociale, le ministre Pierre Arcand a d’ailleurs reconnu que la filière de l’uranium n’obtient pas l’acceptabilité sociale au Québec. Nous lui demandons d'être conséquent et de légiférer un moratoire sur l'exploration et l'exploitation d'uranium au Québec » mentionne Dominique Bernier, coordonnatrice de la Coalition.

 

Ressources marginales

Le rapport du  BAPE sur l'uranium soulevait également que les coûts élevés que ces sites pourraient engendrer incombent aux générations futures, à la fois sur le plan environnemental et économique. « Les ressources d’uranium au Québec ne représentent que 0,12% des ressources mondiales connues et sont jusqu’à 100 fois moins riches que les gisements en Saskatchewan. Il s'agit de ressources très marginales et risquées, surtout dans le contexte du déclin constant du marché de l’uranium et du nucléaire à l’échelle mondiale » rappelle Ugo Lapointe.

 

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La coalition Pour que le Québec ait meilleure mine! a vu le jour au printemps 2008 et est aujourd’hui constituée d’une trentaine d’organismes membres représentant collectivement plus de 250 000 individus, partout au Québec. La coalition s’est donnée pour mission de revoir la façon dont on encadre et développe le secteur minier au Québec, dans le but de promouvoir de meilleures pratiques aux plans social, environnemental et économique. Site :www.quebecmeilleuremine.org

Les membres actuels de la coalition : Action boréale Abitibi-Témiscamingue (ABAT)  ▪ Alternatives ▪ Artistes pour la Paix  ▪  Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME)  ▪ Association de protection de l’environnement des Hautes-Laurentides (APEHL)  ▪ Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) ▪  Centrale des syndicats du Québec (CSQ)  ▪ Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté  ▪ Coalition de l’ouest du Québec contre l’exploitation de l’uranium (COQEU) ▪ Coalition Stop Uranium de Baie-des-Chaleurs  ▪ Comité de vigilance de Malartic  ▪  Conseil centrale CSN de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec   ▪   Écojustice  ▪  Eco-vigilance Baie-des-Chaleurs  ▪   Environnement Vert Plus Baie-des-Chaleurs  ▪   Fondation Rivières  ▪ Forum de l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM  ▪ Groupe solidarité justice  ▪ Les AmiEs de la Terre du Québec  ▪ Justice transnationale extractive (JUSTE)  ▪ MiningWatch Canada  ▪ Minganie sans uranium  ▪ Mouvement Vert Mauricie  ▪ Nature Québec  ▪ Professionnels de la santé pour la survie mondiale  ▪ Regroupement citoyen pour la sauvegarde de la grande baie de Sept-Îles  ▪ Regroupement pour la surveillance du nucléaire  ▪ Réseau œcuménique justice et paix (ROJeP)  ▪ Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)  ▪ Sept-Îles sans uranium  ▪ Société pour la nature et les parcs (SNAP-Québec)  ▪ Société pour vaincre la pollution (SVP)  ▪ Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).Tous nouveaux membres bienvenus.